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Décès de notre collègue de la Sfhom Denise Bouche

Le 21 octobre 2016 à 17h33

Denise Bouche vient de nous quitter ce 3 octobre. Elle fut secrétaire de rédaction à la Sfhom (alors Société française d’histoire d’outre-mer), à la suite du regretté Jean Mettas, de 1975 à 1978.

Denise Bouche, née en 1925, a été élève de l’École normale supérieure de Sèvres, agrégée d’histoire et de géographie, docteure ès lettres, avant de devenir professeure d’histoire contemporaine à l’université de Nancy-II de 1968, après avoir longtemps enseigné à Dakar.

Sa thèse de 3e cycle (soutenue en 1965) a été publiée sous le titre Les villages de liberté en Afrique noire française, 1887-1910, Paris-La Haye, Mouton, 1968.
Sa thèse d’État avait porté sur le thème : L’enseignement dans les territoires français de l’Afrique occidentale de 1817 à 1920 : mission civilisatrice ou formation d’une élite ? (doctorat d’État, Université de Paris I, 1974, Atelier Reproduction des thèses, Université Lille III, 1975).

Elle a publié notamment en 1991 un ouvrage de synthèse, une Histoire de la colonisation française. Flux et reflux (1815-1962), fort de 608 pages. La présentation de l’éditeur Fayard s’exprime ainsi :

« Le présent ouvrage fait le récit du flux et du reflux de la colonisation française, un sujet immense sur lequel les travaux de synthèse sont fort rares. Au lendemain de l’écroulement de la puissance napoléonienne, la monarchie bourbonienne restaurée met beaucoup d’acharnement à récupérer les quelques territoires que l’Angleterre a accepté de lui restituer. Dans les derniers jours du règne de Charles X, l’expédition d’Alger, à l’origine opération de politique intérieure, inaugure une reprise de l’expansion qui ira s’amplifiant sous la Monarchie de Juillet, le Second Empire et plus encore la Troisième République. Ainsi s’est constitué le second empire colonial français, même si l’opinion et le personnel politique ne vibrent pas unanimement, loin de là, aux entreprises et aux succès de leurs soldats, de leurs fonctionnaires, de leurs missionnaires. Pourtant, avec la fin des opérations de conquête, les Français se rallient, de plus en plus nombreux, à l’idée de l’empire, à laquelle l’Exposition de 1931 les sensibilise davantage. Au lendemain de la Libération, ils communient brièvement dans l’illusion de constituer avec les peuples d’outre-mer une grande "Union française fraternelle". Or la Seconde Guerre mondiale, avec l’entrée en scène de puissances extra-européennes, a profondément ébranlé un édifice tenu pour indestructible. Avec une répugnance tempérée de résignation, la France se défera en peu d’années de l’essentiel de ses possessions : dans le sang et le drame (Indochine, Algérie...), ou bien dans la concertation (Afrique noire). Le prestige de De Gaulle, qui comprit, en dépit de ses préférences personnelles, la nécessité historique de cette évolution, aida grandement la nation à franchir ce cap. »



Un compte rendu en avait été fait par Jacques Frémeaux dans Annales. Histoire, Sciences sociales, 1994, volume 49, n°1, pp. 182-183.
http://www.persee.fr/doc/ahess_0395-2649_1994_num_49_1_279251_t1_0182_0000_001

Denise Bouche avait également publié :
« Autrefois, notre pays s’appelait la Gaule : remarques sur l’adaptation de l’enseignement au Sénégal de 1817-1960 », Cahiers d’études africaines, vol. VIII (1968), pp. 110-123.
http://www.persee.fr/doc/cea_0008-0055_1968_num_8_29_3126

« Quatorze millions de Français dans l’Afrique occidentale française ? », Revue française d’histoire d’outre-mer, n° 255, 1982, pp. 97-113.
http://www.persee.fr/doc/outre_0300-9513_1982_num_69_255_2356

« Dans quelle mesure Paris a-t-il voulu diriger l’enseignement colonial ? », in Gérard Vigner (dir.), L’enseignement et la diffusion du français dans l’empire colonial français, 1815-1962, Actes de la journée d’étude organisée par la SIHFLES à Saint-Cloud le 11 décembre 1998, Documents pour l’enseignement du français langue étrangère ou seconde, 25|2000.

La liste des références va être complétée. Un article plus détaillé sera publié dans la revue Outre-Mers. Revue d’histoire.