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Vient de paraître Indochine années Vingt vol. 3 L’âge d’or de l’affairisme colonial (1918-1928). Banquiers, hommes d’affaires et patrons en réseaux de Patrice Morlat aux Indes Savantes

Le 22 novembre 2016 à 18h00

Vient de paraître Indochine années Vingt vol. 3 L’âge d’or de l’affairisme colonial (1918-1928). Banquiers, hommes d’affaires et patrons en réseaux de Patrice Morlat aux Indes Savantes, "Le temps colonial", 2016, 676 p. ISBN : 978-2-84654-413-9 Prix : 35 €.

"Cet ouvrage constitue le troisième volet, que Patrice Morlat consacre à l’étude de l’Indochine française, dans les années vingt.
« L’État indochinois » n’est que « colonial » ; c’est-à-dire sans consensus populaire, et donc sans devenir. Le pouvoir en place dans la péninsule, se doit alors de développer un discours politique approprié destiné aux populations dominées, mais aussi de contribuer réellement à un mieux vivre, de la majorité des populations indochinoises. Pour cela, il faut des grands projets d’aménagement, des grands travaux, notamment d’irrigation, des routes, des chemins de fer, des ports, des ponts, etc. Et pour tout cela il faut de l’argent ! La France de 1918 et l’Indochine n’en ont plus. Reste alors le négoce, les investissements, donc les banquiers, les hommes d’affaires et les patrons.
Quelles furent les relations, entre le gouvernement général, et la Banque de l’Indochine ? Elles se nouèrent sous la forme d’un contact entre deux sphères différentes, mais complémentaires dans le monde du pouvoir colonial ; à savoir la politique et l’économie.
Cet ouvrage traite de plusieurs questions essentielles. D’abord celle du rôle de l’Institut d’émission dans le fonctionnement de l’État colonial. Ensuite de celle, durant toute la durée des années vingt, du long conflit qui opposa la Banque de l’Indochine à la Banque de Paris et des Pays-Bas. De ce combat de titans financiers, dépendra pour eux, le contrôle du champ économique indochinois
Autre point rarement évoqué, l’ouvrage se penche sur l’implication des populations vivant en Indochine, dans le processus économique colonial ; notamment celle de la bourgeoisie native des trois pays de la péninsule.
Durant la décennie, des réseaux patronaux et bancaires se structurent, unissant les grands groupes et comités patronaux de la métropole - tels ceux des Forges et des Mines - avec le monde de l’entreprise coloniale locale. Ces grands trusts impériaux auront souvent besoin sur le terrain, du relais d’entrepreneurs locaux et de colons. L’Indochine est à mettre en valeur et les années vingt deviennent ainsi, à l’image de la réussite éphémère d’un Octave Homberg, l’âge d’or de l’affairisme et d’un nouvel essor du grand capitalisme impérial.
Enfin, le rôle énigmatique, mais bien réel, et incontournable, des Chinois résidant et entreprenant en Indochine, poindra également de façon évidente ; à tel point que l’on serait enclin à se poser la question de savoir : si l’Indochine n’était pas en fait, sous un mince vernis français, une colonie économique chinoise ?"

Ouvrier du Livre, diplômé de l’École Estienne, Patrice Morlat soutient en 1986 une thèse d’histoire nouveau régime de l’Université Paris VII Denis Diderot, intitulée : Pouvoir et répression au Vietnam durant la période coloniale (1912-1940). Spécialisé sur l’Indochine coloniale et la IIIe République, la "République impériale", il a écrit, dirigé, ou codirigé, une douzaine d’ouvrages sur la question, dont une tétralogie en cours sur les années vingt en Indochine, et deux romans. Il dirige aux Indes Savantes la collection "Le Temps colonial".