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Vient de paraître Anthropologie des prédations foncières. Entreprises minières et pouvoirs locaux sous la direction de Michèle Leclerc-Olive aux éditions des Archives contemporaines

Le 27 septembre 2017 à 16h59

Vient de paraître Anthropologie des prédations foncières. Entreprises minières et pouvoirs locaux sous la direction de Michèle Leclerc-Olive aux éditions des Archives contemporaines, 2017, 167 p. ISBN : 9782813002570 Prix : 29,5 €.

"Depuis le tournant des années 2000, l’extraction des matières premières (pétrole, or, métaux rares, etc.) a connu une croissance sans précédent, bouleversant les écosystèmes locaux dans les zones où ces industries s’installent ; des opérations commerciales à grande échelle accaparent des terres paysannes et de grandes agences de coopération soutiennent des programmes de modernisation de la production agricole qui finissent par priver des communautés villageoises de leurs terres. Et alors que ces mutations n’entraînent que désarroi, déracinement et paupérisation, les logiques économiques et financières qui les préconisent se prétendent inéluctables. Ces politiques sont en effet formulées le plus souvent dans un appareillage théorique qui entrave l’élaboration de problématiques alternatives.
Cet ouvrage poursuit donc un double objectif. D’une part, en réunissant des analyses anthropologiques de situations très diverses (Asie, Afrique, Amérique latine), il montre la similitude (et la complexité) des situations locales où des populations, soutenues ou non par les pouvoirs locaux, par des associations, des ONGs, des instances publiques, affrontent (ou composent avec) les stratégies des entreprises étrangères et les politiques de l’État. Il accorde une attention particulière aux mutations des argumentaires et des dispositifs de « gouvernance » autour des objets de conflit (terre, eau, environnement, richesses minières, etc.). En donnant à connaître l’histoire de ces confrontations, parfois longue de plusieurs décennies, il espère transmettre au lecteur un peu de l’expérience vécue par ces populations souvent oubliées des récits médiatiques. D’autre part, conscient que nos habitudes de pensée confèrent la prééminence aux formules élaborées par ces économies extractivistes elles-mêmes – telle la notion de mine durable, par exemple –, cet ouvrage entend également dénaturaliser les catégories qui formatent le sens commun et conditionnent l’acceptabilité sociale de telles pratiques prédatrices : sont en jeu non seulement l’avenir de ces sociétés, mais celui de toute la planète."



Michèle Leclerc-Olive est chercheure honoraire (HDR) membre du laboratoire (IRIS-CNRS-EHESS). Agrégée de mathématiques et probabiliste, docteur en sociologie, ses travaux, à la fois empiriques et théoriques, s’inscrivent dans plusieurs champs de recherche : philosophie de l’incertitude, épistémologie du
temps et anthropologie du biographique, philosophie politique, anthropologie de l’espace public, traduction et plurilinguisme. Ses dernières recherches portaient sur la philosophie pragmatiste américaine de l’entre-deux-guerres, sur les pratiques de décision sur les marchés financiers et sur les expériences migratoires. Elles sont centrées actuellement sur l’anthropologie des transactions autour des richesses minières en Afrique de l’Ouest et sur les épistémologies néolibérales.