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Hors-Série Concours de la S
fhom - Capes et Agrégation d’histoire, 2022-2025Commander (10 €) le hors-série Histoire coloniale et impériale de l’Afrique :
https://www.payasso.fr/librairie-sfhom/commandes -
À paraître le dossier "Histoires globales / Global Histories" de la revue Monde(s). Histoire, espaces, relations aux PUR et sur Cairn.info
Le 12 mai 2022 à 09h40
À paraître (25 mai 2022) le dossier "Histoires globales : conversations transnationales / Global Histories : Transnational Conversations" dirigé par Thomas
David et PierreSingaravélou de la revue Monde(s). Histoire, espaces, relations aux Presses Universitaires de Rennes et sur Cairn.info, 2021-1, n° 21, 172 p. ISBN : 9782753586987 Prix : 25 €.
Dossier disponible en version numérique sur Cairn.Info.
"Avril 2020. Le monde est à l’arrêt. La pandémie mondiale de COVID-19 a provoqué la fermeture non seulement des frontières, mais également de la plupart des entreprises, des écoles, des universités ou encore des bibliothèques. Dans ce contexte inédit, le comité de rédaction de Monde(s), première revue francophone d’histoire globale, a souhaité célébrer son dixième anniversaire en organisant une grande rencontre entre des spécialistes des cinq continents.Face à l’impossibilité d’échanger directement, nous avons renoué avec une pratique ancienne : l’art de la conversation. Ce dossier aborde cinq domaines de recherches – environnement, genre, histoire des techniques, défi numérique, inégalités – qui suscitent aujourd’hui de stimulants débats historiographiques. Ces conversations passées et à venir, focalisées sur les pratiques ordinaires et la diversité des expériences, pourront contribuer à une véritable mondialisation de l’histoire globale."
PierreSingaravélou (https://twitter.com/Singaravelou_P) est un historien français spécialiste des empires coloniaux et de la mondialisation. Il est British Academy Global Professor au King’s College de Londres et professeur à l’université Paris I Panthéon-Sorbonne.
ThomasDavid est professeur d’histoire internationale à l’UNIL, Faculté des Sciences sociales et politiques à l’Université de Lausanne, et co‐fondateur du Centre de recherche interdisciplinaire sur l’international (Crii). -
Vient de paraître Histoire des tirailleurs sénégalais. De l’indigène au soldat, de 1857 à nos jours d’Anthony
Guyon chez Perrin avec le Ministère des ArméesLe 11 mai 2022 à 19h19
Vient de paraître Histoire des tirailleurs sénégalais. De l’indigène au soldat, de 1857 à nos jours d’Anthony
Guyon chez Perrin avec le Ministère des Armées, 2022, 384 p. ISBN : 978-2-262-08597-1 Prix : 22 € (existe également en version électronique).
"Si les études portant sur le rôle des tirailleurs sénégalais durant les deux conflits mondiaux sont légion, rares sont les livres qui retracent toute leur histoire, de leur création par décret impérial en 1857 à leur disparition en 1960 après la dissolution de l’A-ÉF et de l’A-OF. Pourtant, ce corps d’armée – qui désigne en réalité tous les soldats africains de couleur qui se battent pour l’Empire – fait partie intégrante de l’histoire de France. En effet, de la conquête de Madagascar en 1895 aux guerres d’indépendance (Indochine, Algérie…) en passant bien sûr par les Première et Seconde Guerres mondiales, ces troupes coloniales sont de tous les combats.
Mais comment l’état-major français considère-t-il les tirailleurs pendant un siècle ? De quelle façon son attitude évolue-t-elle au fil des années ? En quoi influence-t-elle celle de l’opinion publique
métropolitaine qui, pendant longtemps, ne voit en ces soldats que la personnification du célèbre slogan « Y a bon » de la marque Banania ? Revenant sur les moments de gloire (la défense de Reims
en 1918, la bataille de Bir Hakeim en 1942, etc.) autant que sur les tragédies (les exactions commises par la Wehrmacht en 1940 ou encore le massacre de Thiaroye en 1944), Anthony Guyon répond
à toutes ces questions parmi beaucoup d’autres. Partant, il propose la première synthèse complète et nuancée sur cette armée mythique et, surtout, sur les hommes qui la composent. S’intéressant aux trajectoires collectives mais aussi aux destins individuels (tels ceux de Lamine Senghor ou Addi Bâ), il bat en brèche les poncifs récurrents et rend aux tirailleurs sénégalais la place qu’ils méritent dans l’histoire."
Enseignant agrégé et docteur en histoire, AnthonyGuyon (https://twitter.com/Anthony_Guyon) a consacré sa thèse aux tirailleurs sénégalais de 1919 à 1940. Ses travaux reposent notamment sur l’étude du fonds de Moscou au SHD de Vincennes et de celui de nombreux centres d’archives dans le sud de la France.
Nous remercions amicalement Anthony Guyon pour nous avoir fait parvenir la couverture de son livre et l’en félicitons chaudement. Nous remercions tout aussi amicalement Jacques Frémeaux pour nous avoir signalé la parution de l’ouvrage. -
À paraître Images on a Mission in Early Modern Kongo and Angola de Cécile
Fromont aux Penn State University PressLe 9 mai 2022 à 10h40
À paraître (courant juin) Images on a Mission in Early Modern Kongo and Angola de Cécile
Fromont aux Penn State University Press, 2022, 336 p. ISBN : 978-0-271-09218-8 Prix : 109,95 $ (déjà disponible en version électronique).
"Early modern central Africa comes to life in an extraordinary atlas of vivid watercolors and drawings that Italian Capuchin Franciscans, veterans of Kongo and Angola missions, composed between 1650 and 1750 for the training of future missionaries. These “practical guides” present the intricacies of the natural, social, and religious environment of seventeenth- and eighteenth-century west-central Africa and outline the primarily visual catechization methods the friars devised for the region. Images on a Mission in Early Modern Kongo and Angola brings this overlooked visual corpus to public and scholarly attention.
This beautifully illustrated book includes full-color reproductions of all the images in the atlas, in conjunction with rarely seen related material gathered from collections and archives around the world. Taking a bold new approach to the study of early modern global interactions, art historian Cécile Fromont demonstrates how visual creations such as the Capuchin vignettes, though European in form and crafstmanship, emerged not from a single perspective but rather from cross-cultural interaction. Fromont models a fresh way to think about images created across cultures, highlighting the formative role that cultural encounter itself played in their conception, execution, and modes of operation.
Centering Africa and Africans, and with ramifications on four continents, Fromont’s decolonial history profoundly transforms our understanding of the early modern world. It will be of substantial interest to specialists in early modern studies, art history, and religion."
CécileFromont (https://twitter.com/CecileFromont/) is Professor in the History of Art department at Yale University. She is the author of the award-winning book The Art of Conversion and the editor of Afro-Catholic Festivals in the Americas, the latter also published by Penn State University Press. -
Jeudi du GED "Sociétés, colonisation et esclavage aux Amériques (XVIe-XVIIIe siècles)" avec Cécile Vidal (Campus Condorcet, GED, 12 mai 2022)
Le 8 mai 2022 à 16h03
Jeudi du GED
’Sociétés, colonisation et esclavage aux Amériques
(XVIe-XVIIIe siècles)’
Avec Cécile Vidal,
François-Joseph Ruggiu, Jean-Yves Grenier et Sylvie SteinbergCampus Condorcet (Aubervilliers) - Grand Équipement Documentaire
Auditorium - Espace Françoise Héritier Jeudi 12 mai 2022 de 18 h à 19 h 30.
Une histoire sociale du Nouveau Monde sous la direction de Cécile Vidal aux Éditions de l’EHESS :
"Au cours de la période moderne, la colonisation d’une grande partie des Amériques donna naissance, souvent dans la violence, à des sociétés multiethniques d’un type inédit de Terre-Neuve à la Patagonie. Sous la direction de Cécile Vidal, un collectif d’historiens francophones travaillant sur différentes régions américaines (incluant notamment François-Joseph Ruggiu) s’est proposé de repenser cette expérience sociale sans pareil grâce à la pratique du comparatisme à l’échelle hémisphérique. L’objectif de l’essai collectif, fruit de cette longue collaboration, est de comprendre comment les trois populations, amérindiennes, africaines et européennes, mises en contact par la situation coloniale parvinrent à faire société en dépit des rapports de pouvoir exacerbés qui les opposaient. Une telle approche permet de dépasser l’opposition sociopolitique établie entre Amérique du Nord et Amérique latine, tout en révélant la centralité de la Grande Caraïbe. Elle démontre aussi la spécificité de l’impérialisme et du colonialisme d’Ancien Régime, étroitement associé à la traite des esclaves et à l’esclavage et, plus largement, la singularité d’un monde atlantique qui sert de laboratoire social à la première globalisation."
Cécile Vidal est historienne et directrice d’études à l’EHESS, membre de Mondes Américains/Centre d’études nord-américaines. Elle s’intéresse à l’histoire sociale des empires coloniaux, de la traite et de l’esclavage dans les mondes atlantiques des XVIIe-XIXe siècles. Elle a notamment publié, avec Gilles Havard, Histoire de l’Amérique française (Flammarion, 5e éd. 2019), ainsi que Caribbean New Orleans : Empire, Race, and the Making of a Slave Society (University of North Carolina Press, 2019). Le dernier volume collectif qu’elle a coordonné, avec Paulin Ismard et Benedetta Rossi, porte sur Les mondes de l’esclavage. Une histoire comparée (Seuil, 2021).
François-Joseph Ruggiu est professeur d’histoire moderne à la Faculté des Lettres de Sorbonne-Université et membre du Centre Roland Mousnier. À l’origine spécialiste d’histoire comparée de la société et de la famille en Europe à l’époque moderne, il s’intéresse, depuis quelques années, à l’histoire des sociétés américaines de la période coloniale. Il a, en particulier, étudié les élites impériales à travers les exemples de la noblesse française ou de la gentry anglaise en situation coloniale, sur lesquelles il a publié plusieurs articles (Revue d’histoire de l’Amérique française, Outre-Mers. Revue d’histoire, Histoire, Économie et Société ou encore French History et History of European Ideas).
Jean-Yves Grenier est historien, directeur d’études à l’EHESS. Ses travaux portent sur les économies européennes de l’âge moderne et l’histoire de la pensée économique. Il a publié L’économie d’Ancien Régime. Un monde de l’échange et de l’incertitude (Albin Michel, 2006) et Histoire de la pensée économique et politique de la France d’Ancien Régime (Hachette, 2007).
Sylvie Steinberg est directrice d’études à l’EHESS, membre du Centre de recherches historiques (CRH), spécialiste de la France d’Ancien Régime. Elle travaille sur la famille, le genre et la sexualité. Actuellement co-directrice de publication de la revue Clio. Femmes, Genre, Histoire, elle a codirigé les numéros 31/2010 « Érotiques », 44/2016 « Judaïsme(s). Genre et religion » et 52/2020 « Abuser/Forcer/Violer ». Elle a publié La Confusion des sexes. Le travestissement de la Renaissance à la Révolution (Fayard, 2001) ; Une tache au front. La bâtardise aux XVIe et XVIIe siècle (Albin Michel, 2016) ; et dirigé Une histoire des sexualités (PUF, 2018).
Source de l’information :
https://www.campus-condorcet.fr/fr/agenda/jeudi-du-ged-societes-colonisation-et-esclavage-aux-ameriques-xvie-xviiie-siecles
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Vient de paraître L’objet africain dans les expositions et les musées missionnaires (XIXe-XXIe siècle). Dépouiller, partager, restituer sous la direction de Laurick
Zerbini chez Maisonneuve & Larose - Hémisphères éditionsLe 8 mai 2022 à 15h42
Vient de paraître L’objet africain dans les expositions et les musées missionnaires (XIXe-XXIe siècle). Dépouiller, partager, restituer sous la direction de Laurick
Zerbini chez Maisonneuve & Larose - Hémisphères éditions, 2021, 625 p. + LXXXVI p. de planches ISBN : 978-2-37701-110-0 Prix : 28 €.
Communications issues du colloque tenu les 27-29 novembre 2019 à la Maison internationale des cultures et des langues, Université Jean Moulin Lyon III.
"Que révèlent les expositions et les musées missionnaires, qui voient le jour dès la fin du XIXe siècle, de leur rapport aux objets africains et de l’usage qu’ils en font ? La vision romantique des paysages et de la flore qui s’exprime alors dans les écrits des missionnaires disparaît lorsqu’il s’agit d’aborder les mœurs et les productions matérielles des populations africaines. Cultes, cérémonies, « fétiches », « idoles » et autres objets apparaissent aux antipodes de leurs repères culturels et religieux. Néanmoins, à la fin du XIXe siècle, l’expansion des missions outre-mer, et les difficultés de développement auxquels la propagation chrétienne se trouve confrontée, entraînent un positionnement plus marqué et la nécessité d’une étude et d’une connaissance plus approfondies des populations et des cultures matérielles, sous peine d’échec de l’évangélisation. S’intéresser à la construction des savoirs qui ont prévalu à l’émergence de ces manifestations et lieux institutionnels revient à poser la question de l’entrecroisement entre fait missionnaire et anthropologie. Les discours et les mises en scène au sein des expositions et des musées missionnaires appellent à analyser les enjeux de l’appropriation et les statuts des œuvres africaines. Le débat ne saurait ignorer les enjeux contemporains liés aux « trésors coloniaux » conservés dans les institutions muséales, y compris les musées missionnaires. Quels en sont les termes tant d’un point de vue juridique, historique, culturel qu’éthique ? "
LaurickZerbini (https://twitter.com/LaurickZerbini) est maîtresse de conférences en histoire des arts d’Afrique subsaharienne à l’Université Lyon 2. Elle est membre du Laboratoire de recherche historique Rhône-Alpes (LARHA,UMR 5190, CNRS), axe « Religions et croyances ». Ses recherches se concentrent sur les expositions et musées missionnaires en croisant le fait missionnaire et l’anthropologie, l’architecture chrétienne et la photographie missionnaire en Afrique de l’Ouest. Elle a déjà publié chez Hémisphères éd. (2019) L’Afrique noire en vitrine. Lyon 1860-1960.
Contributions de Mahamat Abba Ousman, Vendelin Abouna Abouna, Ana Rita Amaral, Melvina Araújo, Julien Bondaz, Salvador Eyezo’o, Cécile Fromont, Émilie Gangnat, Ilaria Gasparotto, Rebecca Loder-Neuhold, André Mary, Silvie Memel Kassi, Placide Mumbembele, Vincent Négri, François Nicolas, Richard Price, Sally Price, Claude Prudhomme, Luis Ángel Sánchez Gómez, Abdourahmane Seck, Patricia Van Schuylenbergh, Alassane Waongo et Laurick Zerbini. -
Vient de reparaître Vers la paix en Algérie. Les négociations d’Evian dans les archives diplomatiques françaises, 15 janvier 1961-29 juin 1962 sous la direction de Maurice
Vaïsse publié par le CTHS et la Direction des Archives du Ministère de l’Europe et des affaires étrangèresLe 8 mai 2022 à 14h05
Vient de reparaître Vers la paix en Algérie. Les négociations d’Evian dans les archives diplomatiques françaises, 15 janvier 1961-29 juin 1962 sous la direction de Maurice
Vaïsse publié par le CTHS et la Direction des Archives du Ministère de l’Europe et des affaires étrangères, 2022, 548 p. ISBN : 978-2-7355-0940-9 Prix : 29 €.
"Cette édition diffère légèrement par son contenu des deux précédentes. Pour l’essentiel, il s’agit des procès-verbaux des discussions entre négociateurs français et algériens, mais on trouve aussi des notes préparatoires, des lettres, des télégrammes, qui sont des documents de travail du gouvernement français et de sa délégation.
Le 18 mars 1962, les accords d’Évian sont signés. Soixante ans après, voici, extraits des archives diplomatiques françaises, les procès-verbaux des pourparlers qui ont mis fin à huit ans de guerre et ont abouti à une paix fragile et à l’indépendance de l’Algérie. Ces documents illustrent les vicissitudes et les difficultés de la relation franco-algérienne ; ils révèlent dix-huit mois de discussions, où dans le plus grand secret, émissaires et membres du gouvernement ont négocié avec les représentants du Front de Libération nationale. À la suite de l’introduction générale de Maurice Vaïsse, Sadek Sellam et Chantal Morelle éclairent ces négociations d’un double point de vue algérien et français.
Ce volume comporte aussi la conclusion des pourparlers d’Évian, de courtes biographies des négociateurs, ainsi qu’une chronologie très détaillée, élaborée par Olivier Delorme."
Cet ouvrage est publié sous la direction de MauriceVaïsse , vice-président de la Commission de publication des Documents diplomatiques français, professeur des Universités à l’Institut d’études politiques de Paris. -
Appel à communication pour le Colloque "Mettre en valeur les empires, XIXe-XXe siècles" (Sciences Po, 9-10 novembre 2022)
Le 8 mai 2022 à 12h25
Appel à communication pour le Colloque
Destiné aux doctorants et jeunes docteurs
’Mettre en valeur les empires,
XIXe-XXe siècles’
Centre d’histoire de Sciences Po
Mercredi 9 et jeudi 10 novembre 2022
La date limite pour envoyer une proposition de communication est fixée au 15 juin 2022.
Argumentaire scientifique
L’activité économique, entendue dans son sens le plus large, a longtemps préoccupé l’histoire impériale et coloniale de langue française, au point que certains auteurs nouèrent explicitement le dialogue avec l’économie politique de leur époque [Suret-Canale, 1961 ; Marseille, 1984 ; Bouvier et al., 1986]. Ce thème a ensuite été relativement délaissé dans la littérature des décennies 1990-2000 [citons cependant Bonin et al. (dir), 2008 ; Lefeuvre, 1997 ; Etemad, 2000], alors même que l’histoire coloniale et impériale gagnait en visibilité et connaissait des débats passionnés en dialogue avec les théories post-coloniales [Cooper & Stoler, 1997 ; Sibeud, 2007]. Sans doute le même constat de marginalisation vaudrait-il pour l’espace académique anglophone, mais avec une nuance supplémentaire : là, après des débuts tout aussi incertains, les pratiques économiques paraissent désormais bien intégrées au renouveau de l’histoire des empires, de même que les représentations, théories, et discours dont elles s’accompagnent [voir par exemple Cooper 1996 ; Goswami 2004 ; Tomlinson 2014 ; Young 2018 ; Todd, 2021].
Ce colloque aurait pour ambition de contribuer à ce dialogue en plein essor en incluant à l’histoire économique des empires les apports de deux champs de recherches particulièrement dynamiques depuis quelques années : la nouvelle histoire du capitalisme d’un côté et l’histoire environnementale de l’autre. La nouvelle histoire du capitalisme a défendu l’intérêt des méthodes développées en histoire sociale, culturelle et politique pour mieux analyser les phénomènes économiques contemporains [Barreyre & Blin, 2017]. Elle a contribué à replacer le concept de capitalisme au cœur de la recherche en sciences sociales [Kocka & Van der Linden, 2016 ; Piketty, 2019 ; Lemercier & François, 2020]. Si elle s’est développée à partir d’études sur le terrain étasunien [Beckert & Desan, 2018], elle s’efforce de plus en plus de réfléchir à l’intégration de parties croissantes du monde dans le système capitaliste, notamment en étudiant le rôle joué par les impérialismes occidentaux dans ce processus [Parisot, 2020 ; Jakes, 2020]. Initialement critiquée pour ne pas proposer de définition du terme de capitalisme, elle s’est récemment, sous l’impulsion de certains auteurs, attelée à conceptualiser cette “forme de vie économique où la logique économique du processus capital [soit “l’assignation à une propriété légale d’une valeur pécuniaire par anticipation d’un probable revenu pécuniaire dans le futur”] devient à la fois habituelle et dominante” [Levy, 2017].
De son côté, l’histoire environnementale a replacé les interactions entre les hommes et leur environnement au cœur des préoccupations historiographiques. Elle a notamment étudié les processus par lesquels des ressources naturelles acquièrent une valeur économique et s’est penchée sur l’agency de ces mêmes éléments naturels (l’eau, les animaux, le feu...) dans l’histoire des sociétés humaines [Blackbourn, 2006 ; Baratay 2012 ; Pyne, 2019]. Les spécialistes de ce champ s’intéressent par ailleurs depuis longtemps aux sociétés coloniales, qui ont fait l’objet de politiques d’extraction conduites au détriment de l’écologie locale et des peuples colonisés (Beinart & Hughes, 2007 ; Ross, 2017 ; Blais, 2019).
Ce colloque aurait alors pour objectif d’analyser comment l’expansion impériale entraîne, et est entraînée par, des processus de valorisation économique d’éléments naturels situés hors de métropole (forêts, terres, minerais, céréales, cheptels…). Son ambition serait ainsi de réinterroger l’histoire impériale à l’aune de l’extension du “processus capital” aux environnements et aux sociétés que dirigent formellement ou qu’influencent informellement les grandes puissances impériales. Il se proposerait ce faisant d’étudier la manière dont les empires sont, littéralement, mis en valeur. Si nous reprenons volontairement cette expression de l’âge d’or des empires coloniaux [par exemple Sarraut, 1923], c’est parce qu’elle nous paraît faire écho aux préoccupations historiographiques actuelles. Par ce terme, nous souhaitons en effet mettre l’accent sur les processus par lesquels les empires acquièrent une valeur économique en raison de l’identification de ressources en leur sein. Ce colloque entreprendrait par ailleurs évidemment d’étudier les empires européens d’outre-mer, mais accueillerait aussi très volontiers des communications sur les empires continentaux russe, ottoman ou austro-hongrois [Dullin, 2021 ; Türesay, 2013 ; Judson, 2021] ainsi que sur les empires américains ou japonais [Moore, 2017 ; Fedman, 2020]. Se concentrant sur les XIXe et XXe siècles, il encouragerait à la fois la soumission de propositions basées sur des études de cas précises et la proposition de projets comparatifs, de plus long terme et/ou historiographiques.
Axes problématiques
Il serait suggéré aux intervenants d’articuler leur réflexion autour des axes problématiques suivants :
– Les acteurs, les techniques et les objets de la mise en valeur économique des empires. Il s’agirait ici de se demander ce qui fait qu’un territoire impérial est à un moment donné valorisé. Qu’est-ce qui est jugé comme ayant potentiellement de la valeur ? Comment extraire ou maximiser cette dernière ? Et quels groupes sociaux sont moteurs dans ces processus ? Cela pourrait être l’occasion de revenir sur les travaux consacrés au rapport du patronat à l’empire, aux régimes de mobilisation de la force de travail ou au mécanisme de la concession mais également de souligner l’importance d’acteurs parfois négligés dans l’histoire impériale, comme les organisations internationales.
– Les conséquences de la mise en valeur sur les sociétés impériales. La valorisation économique bouleverse-t-elle les rapports préexistants à l’environnement ? Si oui, comment ? Cela se fait-il sans heurts ou cela entraîne-t-il au contraire des conflits ? De la même manière, les nouveaux régimes d’exploitation des colonies sont-ils toujours bien acceptés ou sont-ils parfois contestés ? Et qu’en est-il en métropole ?
– L’articulation étroite entre les transformations environnementales des territoires impériaux et l’insertion de ces derniers dans des connexions globales. Comment, par exemple, les investissements venus de métropole entraînent-ils la mise en valeur de nouveaux pans des sociétés impériales et comment, en retour, ces techniques de mise en valeur permettent-elles de générer des capitaux qui sont ensuite réexportés dans d’autres régions du globe ? Ou encore, en quoi les techniques de mise en valeur des environnements impériaux font-elles l’objet de circulations entre différents endroits de la planète ?
Modalités de candidature et organisation
Pour soumettre une proposition, merci d’envoyer un résumé de la communication envisagée (entre 100 et 500 mots) ainsi qu’un court CV d’ici au 15 juin à valuing.empires@gmail.com. Les propositions seront examinées par les organisateurs et le comité scientifique.
Le colloque junior, organisé par des doctorants, est à destination des jeunes chercheuses et chercheurs (doctorant.e.s ou jeunes docteur.e.s). Les frais de déplacement et/ou d’hébergement pourront être pris en charge dans la limite du budget disponible. Merci de signaler lors de votre candidature si vous souhaitez que nous participions à financer votre séjour à Paris et si oui d’où vous arriveriez.
Organisateurs :
Evan Bonney (Centre d’histoire de Sciences Po – evan.bonney@sciencespo.fr) (https://twitter.com/evan_bonney)
Thomas Irace (Université de Picardie Jules Verne – th.irace@gmail.com) (https://twitter.com/thomasirace)
Blaise Truong-Loï (Centre d’histoire de Sciences Po – blaise.truongloi@sciencespo.fr) (https://twitter.com/BlaiseTL)
Comité scientifique :
Hélène Blais (École normale supérieure)
Emmanuelle Sibeud (Université Paris-8)
David Todd (Sciences Po)
Moritz von Brescius (Université de Berne et université d’Harvard)
Source de l’information :
https://www.sciencespo.fr/histoire/fr/actualites/mettre-en-valeur-les-empires-xixe-xxe-siecles-chsp.html
Merci amical et chaleureux à notre collègue Hubert Bonin pour le signalement de ce précieux événement ! -
Vient de paraître Esquisses d’un voyage au Pérou (1838-1842). Tome II : Les Andes péruviennes de Johann Jacob von
Tschudi aux Éditions de la Lanterne magiqueLe 8 mai 2022 à 09h45
Vient de paraître Esquisses d’un voyage au Pérou (1838-1842). Tome II : Les Andes péruviennes de Johann Jacob von
Tschudi aux Éditions de la Lanterne magique, 2022, 304 p. ISBN : 978-2-916180-31-1 Prix : 23 €.
Récit traduit, présenté & annoté par MarcDelpech .
"Quiconque y a passé une nuit garde une image inoubliable de ces auberges. À plusieurs reprises, je fus amené par le hasard ou la nécessité à dormir dans ce tambo, mais jamais il ne me fut possible d’y rester jusqu’au matin ; je dus, malgré la neige et la pluie, finir à la belle étoile. Une vieille Indienne crasseuse et répugnante fait office d’aubergiste, assistée par sa fille entourée de plusieurs enfants tout nus. Au dîner, elles préparent un chupe de pommes de terre, de poivre espagnol et d’eau, auquel seul le voyageur souffrant d’une faim féroce consécutive à une longue chevauchée peut trouver du goût.
Pour dormir, les habitants de la maison et les voyageurs s’étendent, serrés les uns contre les autres sur le sol humide. La vieille donne à chacun une peau de mouton et étale sur toute la compagnie une couverture de laine chargée de toutes les saletés possibles. Mais attention à celui qui en use ! Il doit payer le prix fort car les peaux, les couvertures et les habits des Indiens grouillent de poux. Il suffit de quelques heures passées dans cette pièce commune pour en être couvert et pour héberger ces hôtes malvenus. Mais même si on s’isole dans un coin reculé de la cabane et qu’on prépare soi-même sa couche avec le tapis de selle, on n’est pas pour autant assuré d’y échapper car ils rampent aussi sur le sol et se collent aux murs. La fumée suffocante et les vapeurs méphitiques qui emplissent en permanence l’étroite pièce, et les innombrables cobayes qui courent toute la nuit sur le visage et le corps des dormeurs, mettent le voyageur au désespoir et lui font attendre avec impatience le petit matin pour fuir ce tambo sale et sordide."
Le récit de Johann Jacob vonTschudi , un jeune érudit polyglotte d’origine suisse, fut considéré en son temps comme la meilleure relation consacrée au Pérou depuis la parution du Voyage d’un naturaliste autour du monde de Charles Darwin. Il offre en tout cas une des plus vivantes descriptions de ce pays. Son œuvre, mêlant érudition et pragmatisme, peut être lue comme un récit d’aventures picaresques, un guide de voyage, un recueil d’observations ethnographiques et naturalistes. Mais elle nous révèle aussi la manière de penser et de voir le monde d’un voyageur européen du XIXe siècle.
Merci à Éric Poix (Éditions la Lanterne magique) de nous avoir signalé la parution de ce second volume des Esquisses de von Tschudi, dans cette première traduction de l’allemand au français. Le premier volume (sur la côte du Chili et du Pérou) est paru en 2020. -
Découvrez en avant-première le nouveau numéro d’Outre-Mers. Revue d’histoire coloniale et impériale sous presse (n° 414-415, 1er sem. 2022)
Le 7 mai 2022 à 09h56
Découvrez en avant-première le nouveau numéro d’Outre-Mers. Revue d’histoire coloniale et impériale, sous presse (n° 414-415, 1er sem. 2022) grâce à notre prospectus numérique.
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Appel à communication pour le Colloque international "La presse dans l’Empire colonial français – 19e-20e siècles" (Le Mans Université – 21-22 juin 2023)
Le 7 mai 2022 à 09h35
Appel à communication pour le Colloque international
’La presse dans l’Empire colonial français
19e-20e siècles’
Le Mans Université
21-22 juin 2023
Les propositions sont à adresser jusqu’au 31 juillet 2022"Les études de presse (presse périodique et revues) portant sur les espaces coloniaux sont encore relativement rares et commencent à peine à bénéficier des avancées conceptuelles et méthodologiques qui ont marqué le renouvellement en France depuis une quinzaine d’années de l’histoire et de la critique des périodiques en métropole (Blandin, Charle, Delporte, Kalifa, Mollier, Robinet, Thérenty, Vaillant…), elles-mêmes en partie tributaires du renouveau des études sur l’histoire du livre, de la lecture, et des pratiques culturelles liées à l’écrit (Chartier, Cavallo, Lyons, Lahire...). La presse des colonies (à distinguer de la presse « coloniale » publiée en métropole) n’est encore souvent convoquée que comme source documentaire, ou seulement évaluée en fonction du positionnement de tel ou tel titre dans l’échiquier politique local. La prise en compte des organes de presse animés par les autochtones est plus faible encore, à l’exception parfois de ceux qui ont hébergé un temps de grandes figures littéraires et politiques, et/ou qui ont joué un rôle explicite dans l’accession à l’indépendance. Or la presse périodique constitue un excellent point d’entrée pour étudier les transformations politiques, sociales et culturelles, et identifier au plus près le système complexe des interactions entre les différentes forces socio-ethniques en présence et au travail dans le cadre colonial – interactions qui ne peuvent être décrites seulement en termes d’imitation, de confrontation, d’aliénation, ou de simple transfert.
Centrées sur l’Empire colonial français (colonies, mandats, protectorats, concessions) et sur la période 1830-1960, les propositions peuvent porter (liste non limitative) sur les rapports entre la presse métropolitaine et la presse publiée dans les colonies, sur les liens entre les différents espaces coloniaux (emprunts, circulation des textes), sur les relations entre presse francophone et presse publiée dans les langues locales, sur le rôle de la presse dans l’émergence d’élites locales et dans les mutations culturelles et politiques des sociétés colonisées, sur l’articulation entre presse « autochtone » des espaces coloniaux et les modalités précoloniales locales de publication et d’information et enfin sur les problèmes d’accessibilité des collections, de localisation des fonds et l’usage des outils numériques en vue de leur exploitation."
Les propositions (300 mots environ) accompagnées d’une brève bio-bibliographie (150 mots environ) sont à adresser avant le 1er août 2022 à l’adresse suivante :
colloquepressecolonies@gmail.com
Les participants seront notifiés le 15 septembre 2022