Accueil > Actualités ultramarines > Une ressource sur l’histoire du Moyen-Orient (1876-1980), la mise en ligne (...)

Une ressource sur l’histoire du Moyen-Orient (1876-1980), la mise en ligne audio de la journée d’étude de l’AHCESR "Une introduction à l’histoire du Moyen-Orient de 1876 à 1980" (Paris, 15 octobre 2016)

Le 26 octobre 2017 à 11h49

Une ressource sur l’histoire du Moyen-Orient (1876-1980), la mise en ligne audio de la journée d’étude de l’AHCESR "Une introduction à l’histoire du Moyen-Orient de 1876 à 1980" (Paris, 15 octobre 2016) !

"L’AHCESR a le plaisir de vous informer que les conférences enregistrées lors de la journée d’étude du 15 octobre 2016, consacrée à la nouvelle question d’histoire contemporaine (CAPES/Agrégation) et intitulée « Une introduction à l’histoire du Moyen Orient de 1876 à 1980 : sources, historiographie, enjeux fondamentaux », sont disponibles sur le site de l’Association à l’adresse suivante" :
http://ahcesr.hypotheses.org/608


Samedi 15 octobre 2016, 9h00-17h30
Université Paris-Sorbonne – Amphi Descartes, 17 rue de la Sorbonne – 75005 Paris – métro Cluny-La Sorbonne


9h00 Présentation/accueil par Jean-Claude Caron (Président de l’AHCESR – Université de Clermont-Ferrand).

9h15 Leyla Dakhli (IREMAM – CNRS). « L’histoire du Moyen-Orient, 1876-1948 : une histoire comme les autres. Renouvellements historiographiques et attention aux sources »
Cette intervention sera centrée sur les approches en histoire sociale de la fin de l’Empire ottoman et de la période coloniale. Elle rendra compte des débats en cours sur la compréhension des sociétés face à ce que l’on a appelé alternativement ou conjointement la « modernisation de l’Empire » ou son « déclin ». Il s’agira de comprendre les tensions dans l’appréhension des types d’organisation sociale spécifiques légués et transformés par la forme impériale, tout en rendant aux sociétés moyen-orientales leur normalité en les inscrivant dans des dynamiques globales (notamment les migrations internationales) et des rapports sociaux de genre et de race régis par les transformations économiques en cours dans la deuxième moitié du XIXe siècle. Il s’agira aussi de montrer comment un désenclavement des sources et des approches peut permettre de faire de l’histoire de la région une histoire comme les autres, connectée et des-essentialisée.

10h15 Nathalie Clayer (CETOBaC – CNRS-EHESS). « L’étude du pluralisme religieux au Proche-Orient à l’épreuve du local »
La gestion de la pluralité religieuse au Proche-Orient telle qu’elle s’est transformée à partir de la seconde moitié du XIXe siècle a longtemps été abordée « par le haut ». Les aspects politiques, juridiques et institutionnels des laïcisations ou confessionnalisations plus ou moins autoritaires ont été placés au cœur des analyses. Plus récemment, d’autres approches ont considéré le pluralisme religieux tel qu’il était produit et vécu « par le bas », au niveau local, ou du moins dans les pratiques et à travers des interactions entre des acteurs institutionnels et non institutionnels, religieux et non religieux, œuvrant à différents échelles (locale, nationale et transnationale). Il en résulte des schémas plus dynamiques des pluralismes, mettant en évidence différents phénomènes : co-production des règles, existence de pluralismes intra-communautaires, négociations de frontières interconfessionnelles plus ou moins mouvantes, plus ou moins rigides, etc.

Pause

11h30 Sylvia Chiffoleau (LARHRA – CNRS). « Histoire sociale du Moyen-Orient : comment saisir et rendre compte des fluidités ? »
Les sociétés du Moyen-Orient sont perçues comme des sociétés segmentées (en ethnies, en communautés, en tribus…), et dans l’historiographie leur analyse a longtemps été marquée par des représentations dichotomiques (Orient/Occident, tradition/modernité, colonisation/nationalisme, riches/pauvres). Or, la réalité est bien sûr plus complexe et si tensions et oppositions sont bien réelles, il y a aussi de multiples chevauchements, des circulations, des espaces et pratiques de coprésence, en somme toutes sortes de fluidités qu’une historiographie plus récente a cherché à restituer. Ce sont ces fluidités que l’on tentera de saisir à travers l’exploration de deux thématiques, celle de l’inscription territoriale des communautés dans la ville et leurs rencontres au quotidien, et celle de la façon dont les élites modernistes ont construit un rapport au monde qui croise Orient et Occident.

Après-midi

14h François Georgeon (CETOBaC – CNRS). « Réflexions autour de la révolution jeune-turque de 1908 dans l’Empire ottoman ».
La focalisation sur cet événement majeur de l’histoire contemporaine du Moyen-Orient permet d’ouvrir de nombreuses pistes de réflexion sur la question proposée aux concours. Citons-en ici quelques-unes : la nature de l’événement lui-même, simple putsch militaire ou révolution ? — la question de la transition de l’Empire ottoman à la république, rupture ou continuité ? — le paradigme des interventions militaires et le rôle de l’armée en politique — l’émergence du fait générationnel — le thème islam et nationalisme — les avatars du libéralisme, etc.

15h Julie d’Andurain (CDEC/DREX – Chargée de cours – Université Paris-Sorbonne). « Entre les armes et les larmes. Le Moyen-Orient convoité, disputé, redessiné (1906-1926) »
Entre la crise de Taba en 1906 et la fin de la révolte druse en 1926, le Moyen-Orient est l’objet de convoitises et de disputes. Les plus anciennes, internes au monde arabe (l’opposition entre les Turcs et les Arabes), se surajoutent aux autres venues de l’extérieur, les Européens important dans ce monde en pleine transformation leurs rivalités impériales. Accélérant encore le processus de décomposition de l’Empire ottoman, la Grande Guerre donne naissance à un nouveau découpage géographique qui entend prendre en compte le droit des peuples à décider d’eux-mêmes. Mais en plaçant ces États sous la tutelle de la SDN, le système mandataire révèle les contradictions du principe initial. Interprété comme une nouvelle forme d’impérialisme, il entraîne une succession de révoltes qui servent d’assises aux grands principes du nationalisme arabe.

Pause

16h15 Guillemette Crouzet (Graduate Institute, Genève). « Le golfe Persique de 1876 à la fin des années 1930 : entre mondialisation et régionalisation ».
[il manque quelques minutes au début de l’enregistrement]
Selon une certaine historiographie, le golfe Persique aurait fait son entrée dans l’économie-monde aux lendemains de la Seconde Guerre mondiale, avec le développement de l’exploitation pétrolière. Cette communication souhaite redonner un peu de profondeur historiographique à l’histoire économique du golfe Persique, en démontrant comment cet espace fut intégré, dès les années 1870, au processus de mondialisation. Par des flux de produits particuliers (perles, nacre, dattes et armes), le Golfe participa au phénomène de croissance de l’économie-monde, tout en demeurant économiquement lié aux espaces régionaux voisins : Asie du Sud et centrale, Empires perse et ottoman. En outre, de nombreux Européens mais aussi des aventuriers et des hommes d’affaires originaires des États-Unis vinrent tenter de faire fortune dans le Golfe. Ils cherchaient à tirer profit du contexte politique aux Indes britanniques dans le cas du trafic d’armes. L’intensification des échanges avec l’Europe et les États-Unis eut ainsi des conséquences sociales importantes qui seront examinées. Les booms perlier et dattier, le trafic d’armes et les débuts de l’exploitation pétrolière de 1901 à 1935 environ sont des exemples intéressants des encounters qui eurent lieu entre l’Europe, les États-Unis et les sociétés du golfe Persique.

Source de l’information :
http://ahcesr.hypotheses.org/608