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N° 408-409 "Guerres et traites françaises aux côtes d’Afrique. De la Révolution à Napoléon (1re partie)" (décembre 2020)

Le 12 février 2021 à 18h03

Sommaire détaillé du numéro 408-409 : Guerres et traites françaises aux côtes d’Afrique. De la Révolution à Napoléon (1re partie) (décembre 2020)

Une étude exceptionnelle d’Éric Saugera (avec une préface de Marcel Dorigny).



"Guerres et traites françaises aux côtes d’Afrique. De la Révolution à Napoléon. Première partie"
La Société Française d’Histoire d’Outre-mer publie dans ce numéro de sa revue un travail exceptionnel d’Éric Saugera : Le répertoire des expéditions françaises à la côte d’Afrique sous la Première République et l’Empire, de 1794 à 1814. Fruit de très longues années de recherches dans de nombreux dépôts d’archives européens et américains, ce Répertoire comble enfin une lacune dans la longue histoire de la traite négrière française.
Contrairement à une idée reçue la Révolution Française n’a pas aboli légalement la traite négrière : l’abolition de l’esclavage votée le 4 février 1794 n’évoquait pas la traite et pour les contemporains abolir l’esclavage entraînait implicitement la fin de la traite. La seule mesure législative de la période révolutionnaire concernant la traite fut le décret du 27 juillet 1793 qui supprimait les primes versées depuis l’Ancien Régime aux négociants pour encourager la traite française.
Ainsi sous la Révolution la traite n’a jamais été interdite légalement, mais le contexte international la rendit impossible à plusieurs reprises : la guerre sur mer empêchait la traite française de continuer à exister, surtout après le désastre de Trafalgar le 21 octobre 1805. Cette traite négrière française, si elle n’a pas cessé entre 1789 et 1815, a cependant traversé des périodes de très faible activité, suivie de reprises brutales dès que la perspective d’une paix sur mer s’annonçait, ce qui fut le cas en 1802 et 1803 ; les expéditions parties des ports français à la côte d’Afrique dès 1801 ont été des expéditions de marchandises destinées avant tout à l’achat de la gomme Sénégal, mais ce type d’expédition emportait les mêmes marchandises de traite, partaient des mêmes ports, avec les mêmes capitaines et armateurs.
Éric Saugera retrace, port par port, expédition par expédition, ce grand commerce d’êtres humains et de marchandises, autant que les archives dispersées entre de nombreux centres de conservation le permettent aujourd’hui.
La seconde partie de ce travail sera publiée dans un prochain numéro de notre revue.
Un article de Jean Pierre Tardieu termine ce volume en étudiant la tragique habitude du suicide et de l’infanticide dans les populations réduites en esclavage."