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Compte rendu du colloque international "Les Troupes coloniales et la Grande Guerre" (Reims, 7 et 8 novembre 2013)
Le 21 décembre 2013 à 15h54
Un colloque international remarquable s’est tenu à Reims au début du mois de novembre (les 7 et 8), intitulé « Les Troupes coloniales et la Grande Guerre » et organisé par le CERHIC (Centre d’Études et de Recherche en Histoire Culturelle) de l’Université de Reims Champagne-Ardenne, dont nous rendons compte brièvement, au nom de la SFHOM.
Il était logique que Reims accueille et organise, à travers son Université, ce colloque. Elle fut une ville emblématique de la Grande Guerre, la plus touchée en France par le conflit et les troupes coloniales y jouèrent un rôle notable. D’ailleurs, la ville a enfin recouvré, le 8 novembre dernier, son monument « Aux héros de l’Armée noire », une reconstitution du fait de la destruction du monument par les Allemands en 1940.
Loin de la rumeur de la ville – les mémoires croisées de la Grande Guerre et de la colonisation restent bien vivaces ! – une trentaine de chercheurs et d’universitaires, sous la direction des Pr. Marc Michel et Philippe Buton, ont participé à un débat scientifique ouvert et stimulant, ayant à cœur d’exercer leur (seul) « métier d’historien », à l’heure où certain publiciste, mal (in)formé et malveillant participe au jeu de la rumeur et de la calomnie.
Plusieurs membres de la SFHOM ont pris part à ce colloque : outre Marc Michel (confrontant Blaise Diagne et Charles Mangin), on signalera la participation de Julie d’Andurain (toujours sur Mangin et la genèse de La Force noire) et de Colette Dubois (sur les porteurs occultés de la Campagne du Cameroun), ainsi que celle de Jacques Frémeaux, en tant que membre du comité scientifique du colloque.
Le souvenir de notre regretté collègue Daniel Lefeuvre, décédé quelques jours avant ce colloque auquel il aurait dû participer (au sujet de l’hôpital militaire colonial de Nogent-sur-Marne), a plané sur l’assistance, tout au long des interventions et des débats.
Il fut question d’histoire militaire, d’histoire coloniale/impériale et d’histoire politique, bien sûr, d’histoires croisées des représentations aussi : le point de vue franco-français, combattant et métropolitain a été complété d’interventions sur les cas italien, allemand, américain ou encore britannique ; sur les théâtres d’opération des Balkans, de l’Orient ou de l’Afrique ; sur la propagande à l’égard des prisonniers musulmans, les relations franco-américaines face à la question des races, les mutineries ou encore les origines des troupes coloniales ; sur le vécu, les perceptions et représentations – notamment religieuses – des soldats originaires des colonies ; sur la diversité de provenance des combattants (les Afriques noires mais aussi l’Algérie, l’Afrique du Nord, Djibouti, etc.) ; sur les prolongements de la participation des troupes coloniales dans l’après-guerre dans les mémoires et les monuments.
Parmi les informations riches et précieuses à signaler, Pieter Lagrou (Université libre de Bruxelles) a évoqué la vie et l’œuvre du chercheur néerlandais Dick Van Galen Last auteur d’une thèse soutenue à 58 ans (quelques semaines avant de mourir) sur les Troupes coloniales, laquelle connaîtra les honneurs de la publication (et de la traduction) en anglais et en français courant 2014.
Le colloque fut riche et varié, conjuguant la parole d’éminents spécialistes (on signalera encore l’intervention introductive et de mise en perspective de Jean-Jacques Becker) et de jeunes chercheurs, de synthèses de travaux de longue haleine et des travaux en cours.
Les Actes du Colloque doivent paraître en juin 2014, ce dont nous vous tiendrons informés.
GV.