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Appel à communication pour le Colloque international "Les fronts intérieurs européens : l’arrière en guerre (1914-1920)" (Pau, 19-20 novembre 2015)
Le 17 février 2015 à 12h29
Les fronts intérieurs européens
l’arrière en guerre (1914-1920)
Université de Pau et des Pays de l’Adour
19-20 novembre 2015
Appel à communication jusqu’au 4 mai 2015.
"À quelques exceptions près, la question de l’arrière a été relativement peu mobilisée par une historiographie de la Grande Guerre longtemps assez indifférente à cet « autre front » en dépit de quelques études fondatrices. Pour la France où se concentrent la majorité des combats sur le front occidental, l’arrière correspond à la « zone de l’Intérieur » : un espace hors de la « zone des Armées », dans lequel il n’y a pas d’opérations militaires contre l’ennemi mais toutefois pris dans la logique totalisatrice de la guerre. L’arrière est donc un vaste espace relié symboliquement, politiquement, affectivement ou économiquement aux territoires, parfois occupés par l’ennemi, où se déroulent les combats. Lieu de refuge et de réparation, de deuil et de ressourcement, l’arrière participe ainsi pleinement à la guerre mais sous des modalités et des temporalités spécifiques. De fait, si la période du conflit focalise l’essentiel des interrogations selon des évolutions propres aux différents belligérants, celle de l’immédiat après-guerre est elle aussi incluse en ce qu’elle bouleverse à nouveau l’arrière par le retour des combattants, des prisonniers ou encore les nécessaires et multiples formes de reconversion à la paix.
À cet égard, si les mobilisations militaires ont été largement étudiées, les mobilisations propres aux sociétés civiles européennes traversées par la guerre constituent en revanche encore un champ à la fois très vaste et partiellement défriché. Plusieurs questionnements peuvent être envisagés, et d’abord sur la notion même « d’arrière ». Quels sont les points communs en effet entre le « front intérieur » – terme qui aurait en France progressivement remplacé celui d’arrière – le home front britannique, le fronte interno italien, voire le Heimatfront allemand ? Dans le cadre des États-empires coloniaux belligérants, comment s’articulaient l’arrière métropolitain et l’arrière colonial ? Par ailleurs, quels furent, sur ces fronts intérieurs, les formes et les espaces de mobilisations ? Dans quelle mesure le conflit redéfinit-il, par exemple, la dialectique entre identités locales et identités nationales ? Si l’arrière fait corps avec le front et se mobilise pour participer à la guerre (on a pu ainsi parler d’un « investissement martial » des sociétés civiles en guerre), n’est-il pas aussi le refuge des « embusqués » ? N’est-il pour autant touché par des formes de résistance voire d’opposition à cette guerre ? Enfin, les échanges entre avant et arrière participent-ils à la construction de cultures de guerre partagées par le plus grand nombre ?
Au-delà des représentations, il s’agira plus globalement d’analyser les pratiques et les transformations sociales ainsi que la place et le rôle de l’arrière pendant le conflit mais aussi au cours des mois suivants (démobilisations, reconstruction, etc.). Les questionnements suscités pourront dès lors s’articuler autour des trois axes suivants (qui ne sont pas exclusifs les uns des autres ni exhaustifs) :
– Circulations entre le front et l’arrière et à l’intérieur même de l’arrière (innovations, approvisionnement, capitaux, lettres, migrations de travail, place des réfugiés, etc.) ;
– Mobilisations des populations, des esprits, des économies, des territoires lointains ; « non-mobilisation »/résistance/refus de la mobilisation également. Les communications sur l’administration du quotidien de la guerre seront privilégiées : réquisitions, restrictions et pénuries, organisation du ravitaillement, marché noir, rôle des administrations locales (par ex. les maires en France), sociétés philanthropiques, etc. ;
– Transformations des paysages, des sociétés, des relations sociales (entre populations locales et allogènes, entre patrons et ouvriers, entre générations, etc.), des identités (locales, régionales, nationales voire impériales), des pratiques culturelles et religieuses, de l’intime, des relations centres/périphéries, etc. Seront plus particulièrement bienvenues les propositions sur les expériences rurales de la guerre.
Ce colloque, qui donnera lieu à une publication, se veut résolument interdisciplinaire, comparatif et ouvert sur l’espace européen. L’appel à communication s’adresse aux chercheurs confirmés comme aux doctorants et les langues de travail seront le français et l’anglais.
Les propositions de communication (2500 signes max., accompagnées d’un bref CV incluant une sélection des publications) seront à envoyer jusqu’au 4 mai 2015 à l’adresse suivante : colloque-fronts-interieurs@univ-pau.fr
Le Comité scientifique rendra son avis début juillet 2015.
Comité d’organisation : Laurent Dornel [UPPA-ITEM], Laurent Jalabert [UPPA-ITEM], Stéphane Le Bras [Univ.Blaise-Pascal Clermont-Ferrand-CHEC], Josette Pontet [Société des Sciences Lettres et Arts de Bayonne], Jean-François Vergez [ONAC.64]
Comité scientifique : Nicolas Beaupré (Univ. Blaise-Pascal Clermont-Ferrand – Institut Universitaire de France), François Buton (CNRS-CEPEL Montpellier), Emmanuelle Cronier (Université de Picardie Jules-Verne), Franzisca Heimburger (EHESS-Paris, CRH), Elise Julien (Sciences Po Lille – IRHIS UMR CNRS/Lille 3), Gerd Krumeich (professeur émérite à l’université Heinrich-Heine de Düsseldorf, professeur associé à l’IHTP), Jenny MacLeod (University of Hull), Nicolas Mariot (CNRS - CESSP, UMR 8209), Jessica Meyer (University of Leeds), Nicolas Patin (Université Bordeaux-Montaigne) Antoine Prost (Professeur émérite, Université Paris 1-Sorbonne), Pierre Purseigle (The University of Warwick, Coventry), Clémentine Vidal-Naquet (Université Paris IV-Sorbonne).
Merci à l’Aphg, qui propose sur son site, l’appel à communication au format pdf : http://www.aphg.fr/Les-fronts-interieurs-europeens-l.