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Appel à communication "Les missions allemandes : leur liquidation et leur résilience (1914-1939)"

Le 24 février 2015 à 14h37

Les missions allemandes
leur liquidation et leur résilience (1914-1939)

German missions : their liquidation and resilience (1914-1939)
36e colloque du CREDIC
Centre de recherches et d’échanges
sur la diffusion et l’inculturation du christianisme
31 août – 4 septembre 2015
Centre missionnaire Mission EineWelt
Hauptstraße 2, 91564 Neuendettelsau (Allemagne)



La proposition de communication devra être transmise aux trois directeurs scientifiques avant le 28 février 2015


"Ce 36e colloque du CREDIC s’inscrit dans le cycle des commémorations de la « Grande Guerre ». Quel a été son impact sur les missions chrétiennes allemandes, catholiques et protestantes, et sur les Églises et les œuvres locales suscitées par leur action ? Dès le déclenchement des hostilités les personnels missionnaires de nationalité allemande ont dû cesser leurs activités et quitter leurs postes. Leurs possessions et leurs instruments de travail ont été séquestrés ou réquisitionnés. La liquidation des missions allemandes n’a pas empêché l’héritage allemand de se faire sentir et parfois même d’être reconnu par les nouveaux maîtres des territoires. De plus, les sciences missionnaires allemandes déjà très avancées avant la guerre ont continué à se développer ; elles ont été entendues dans le débat international sur la mission à travers les grandes conférences missionnaires mondiales (Jérusalem 1928, Tambaram 1938) et dans le développement de la pensée missionnaire catholique. On peut parler de résilience des missions allemandes au-delà et à travers leurs tribulations

Axes thématiques
Axe I : État des lieux : les missions allemandes en 1913-1914
Quelles étaient les forces missionnaires allemandes à l’œuvre dans les pays de mission ? Quelles étaient les sociétés missionnaires catholiques et protestantes engagées ? Quelles étaient les régions et les populations du monde touchées par les missions allemandes ? Quel était le volume social des nouvelles églises ou communautés chrétiennes issues de l’action missionnaire allemande ?

Axe II : La liquidation des missions allemandes 1914-1920
On peut exposer les expulsions et les séquestres de 1914 à 1920, en suivant les nouvelles prises de possession, mais aussi dans les territoires sous contrôle des Alliés où se trouvaient des missions allemandes (par exemple en Inde britannique). Les colonies allemandes (Schutzgebiete) à considérer sont, notamment, le Sud-Ouest africain (aujourd’hui Namibie), l’Ouest africain allemand, le Togo, le Cameroun (avec des frontières différentes d’aujourd’hui), l’Est africain allemand (aujourd’hui Tanzanie, Rwanda, Burundi et une partie du Mozambique), la concession allemande de Kiautschou en Chine, et une dizaine d’archipels dans le Pacifique (par exemple îles Salomon, îles Marianne, île Bougainville, îles Caroline, îles Palau, îles Marshall, Samoa, portions de la Papouasie).

Axe III : Les initiatives des chrétientés nouvelles
Privées de leurs missionnaires et des ressources matérielles venues d’Allemagne, les chrétientés nouvelles s’organisent elles-mêmes. C’est l’Église aux mains des laïcs, une expérience de décléricalisation et de décolonisation (toute relative, car les armées alliées, ainsi que les administrateurs civils installés par les puissances, se mêlent directement des missions religieuses !).
Cette expérience aura un impact immédiat sur la politique missionnaire catholique qui renforcera les programmes de formation d’un « clergé indigène », programme affirmé par l’encyclique missionnaire de 1919, Maximum Illud, qui débouchera sur la promotion d’un épiscopat national, dont les prémices se réaliseront en Chine en 1926.
La plupart des chrétientés indigènes doivent renoncer rapidement à leur rêve d’autonomie. Elles sont forcées de s’arranger avec les « repreneurs », c’est-à-dire les sociétés ou agences missionnaires occidentales qui succèdent aux sociétés allemandes. Plusieurs études de cas sont à prévoir.

Axe IV : Le « travail de deuil » des missions allemandes et le grand débat missiologique
Les missionnaires expulsés, "exilés", pendant plusieurs années, réfléchissent, font des plans et écrivent beaucoup. Être loin de son « champ de mission » ne signifie pas rupture.
L’exemple du Dr Albert Schweitzer est significatif. Interdit d’exercice en 1914, il ne peut revenir sur son champ de mission à Lambaréné qu’en 1924. C’est pendant cette période qu’il a écrit ses mémoires et qu’il produit une analyse dévastatrice de la civilisation occidentale.
Un autre exemple est celui de Bruno Gutmann, missionnaire luthérien installé chez les Chagga (Kilimandjaro) depuis 1902 et revenu après son expulsion effectuée en 1920. Son étude anthropologique de la société chagga a eu un grand retentissement.
Bref une « missiologie allemande » se construit, axée sur le respect du caractère "ethnique", populaire, de la nation en voie de christianisation.

Axe V : La résilience des missions et de la missiologie allemandes.
Dans les années 1930 de grandes controverses animent le débat et la politique missionnaires allemandes, confrontés au nationalisme virulent des « Chrétiens allemands » qui font de la nation une véritable idole. Karl Hartenstein, directeur de la Mission de Bâle, défend courageusement l’authenticité chrétienne de l’entreprise missionnaire, appuyé incidemment par Karl Barth (1932).
La période nazie est désastreuse pour les missions et en général pour toutes les Églises.
Le rebond des missions allemandes, le retour de certaines sur leurs anciens champs de travail ou leur implantation sur de nouveaux terrains dans l’Entre-deux-Guerres pourront être abordés comme un effet de leur résilience, mais pas au-delà de 1939.
Modalités pratiques d’envoi des propositions

La proposition de communication devra être transmise aux trois directeurs scientifiques avant le 28 février 2015.

Elle devra comporter :
1 – Un titre précis inscrit dans l’un des axes du colloque
2 – Les nom et prénoms du communiquant avec ses titres universitaires et/ou sa qualification professionnelle
3 – Un argumentaire de 10 à 15 lignes de la communication proposée

Conditions :
1 – La communication sera donnée en langue française. Elle pourra cependant être donnée en allemand ou en anglais et fera l’objet d’une traduction à partir d’un texte écrit fourni à l’avance.
2 - Si la communication est acceptée par les directeurs scientifiques, les conditions de participation au colloque seront précisées. Indiquons toutefois que les communicants doivent assumer leur frais de voyage et de pension sur place (prix associatifs). Ils sont dispensés du droit d’inscription au colloque. La direction du CREDIC peut fournir une attestation d’intervention.
3 – Les actes du colloque sont publiés chez Karthala dans de brefs délais. La communication écrite sera soumise à un comité de lecture qui recommandera ou pas sa publication dans les actes en fonction de sa qualité scientifique.

Organisateur : Centre de Recherche et d’Échanges sur la Diffusion et l’Inculturation du Christianisme (CREDIC)

Direction scientifique
Annie Bart, Professeur émérite des universités en Sciences de l’information et de la communication de l’Université de Bordeaux. Unité de recherche MICA - Médiation, information, communication, art -EA 4426.
Marc Spindler, Professeur émérite des universités de Leyde et d’Utrecht (Pays-Bas). UMR CNRS-Sciences Po Bordeaux, Les Afriques dans le monde.
Gilles Vidal, Maître de Conférences en histoire du christianisme à l’époque contemporaine. Institut Protestant de Théologie - Faculté de Montpellier. Co-Directeur du Centre Maurice-Leenhardt de Recherches en Missiologie. / Université Paul-Valéry Montpellier - CRISES EA 4424.

Partenaires : Augustana-Hochschule (AHS) Neuendettelsau

Appel à proposition (en français, en allemand et en anglais)