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Hors-Série Concours de la S
fhom - Capes et Agrégation d’histoire, 2022-2025Commander (10 €) le hors-série Histoire coloniale et impériale de l’Afrique :
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Vient de paraître French St. Louis. Landscape, Contexts, and Legacy sous la direction de Jay
Gitlin , Robert MichaelMorrissey , and Peter J.Kastor aux University of Nebraska PressLe 14 juillet 2022 à 16h37
Vient de paraître French St. Louis. Landscape, Contexts, and Legacy sous la direction de Jay
Gitlin , Robert MichaelMorrissey , and Peter J.Kastor aux University of Nebraska Press, coll. "France Overseas : Studies in Empire and Decolonization Series", 2021, 336 p. ISBN : 978-1-4962-0684-8 Prix : 65 $ (existe aussi en version numérique).
"A gateway to the West and an outpost for eastern capital and culture, St. Louis straddled not only geographical and political divides but also cultural, racial, and sectional ones. At the same time, it connected a vast region as a gathering place of peoples, cultures, and goods. The essays in this collection contextualize St. Louis, exploring French-Native relations, the agency of empire in the Illinois Country, the role of women in “mapping” the French colonial world, fashion and identity, and commodities and exchange in St. Louis as part of a broader politics of consumption in colonial America. The collection also provides a comparative perspective on America’s two great Creole cities, St. Louis and New Orleans. Lastly, it looks at the Frenchness of St. Louis in the nineteenth century and the present.
French St. Louis recasts the history of St. Louis and reimagines regional development in the early American republic, shedding light on its francophone history."
JayGitlin is a senior lecturer in history at Yale University. He is the author of The Bourgeois Frontier : French Towns, French Traders, and American Expansion.
Robert MichaelMorrissey is an associate professor of history at the University of Illinois. He is the author of Empire by Collaboration : Indians, Colonists, and Governments in Colonial Illinois Country.
Peter J.Kastor is Samuel K. Eddy Professor and a professor of history at Washington University in St. Louis. He is the author of William Clark’s World : Describing America in an Age of Unknowns. -
Vient de paraître Italy and the Suez Canal, from the Mid-nineteenth Century to the Cold War. A Mediterranean History sous la direction de Barbara
Curli chez Palgrave MacmillanLe 7 juillet 2022 à 17h13
Vient de paraître Italy and the Suez Canal, from the Mid-nineteenth Century to the Cold War. A Mediterranean History sous la direction de Barbara
Curli chez Palgrave Macmillan, 2022, XXXIII-411 p. ISBN : 978-3-030-88254-9 Prix : 137,14 € (existe également en version électronique).
"Conceived in the 1850s and opened to navigation in 1869, the Suez Canal’s construction coincided with Italy’s path to unification and its first foray into nineteenth-century globalization. Since then, the history of Italy and the Canal have intertwined in many ways, throughout peace and war. This edited collection explores the fundamental technical, diplomatic and financial contributions that Italy made to the production of the Canal and to its subsequent development, from the mid-nineteenth century to the Cold War. Drawing from unpublished public and private archival sources, this book is the first comprehensive account of this long and multifaceted relationship, providing innovative perspectives on Italy’s diplomatic, economic, social, colonial and cultural history. An insightful read for those studying maritime, diplomatic or Italian history, this book contributes to a growing body of research on the Suez Canal, which has largely emerged from international business, labour and social history, and offers new insights into the Euro-Mediterranean region."
BarbaraCurli is Professor of Contemporary History at the University of Turin, Italy. She is an editorial board member of Italia Contemporanea and is on the Scientific Board of the Fondazione Leonardo – Civiltà delle Macchine.
Merci amical à notre collègue Hubert Bonin pour le signalement de cette précieuse parution. -
Paru récemment Archipelago of Justice. Law in France’s Early Modern Empire de Laurie M.
Wood aux Yale University PressLe 7 juillet 2022 à 15h14
Paru récemment Archipelago of Justice. Law in France’s Early Modern Empire de Laurie M.
Wood aux Yale University Press, 2020, 288 p. ISBN : 9780300244007 Prix : 65 $ (existe également en version électronique).
"An examination of France’s Atlantic and Indian Ocean empires through the stories of the little-known people who built it
This book is a groundbreaking evaluation of the interwoven trajectories of the people, such as itinerant ship-workers and colonial magistrates, who built France’s first empire between 1680 and 1780 in the Atlantic and Indian Oceans. These imperial subjects sought political and legal influence via law courts, with strategies that reflected local and regional priorities, particularly regarding slavery, war, and trade. Through court records and legal documents, Wood reveals how courts became liaisons between France and new colonial possessions."
Laurie M.Wood is assistant professor of history at Florida State University, where she is affiliated with the Institute on Napoleon and the French Revolution.
On pourra lire la recension de Claire Laux dans la revue Histoire, économie & société, n° 2, 2022, p. 142-143. Recension signalée par notre collègue Hubert Bonin. -
Vient de paraître L’Afrique de Berliet. La pénétration automobile au Sahara de Mériem
Khellas chez L’HarmattanLe 6 juillet 2022 à 17h00
Vient de paraître L’Afrique de Berliet. La pénétration automobile au Sahara de Mériem
Khellas chez L’Harmattan, 2022, 404 p. ISBN : 978-2-14-025248-8 Prix : 39 € (existe également en version électronique).
"Cet ouvrage d’histoire porte sur l’entreprise automobile Berliet, mise en situation de conquête coloniale du grand Sud et de monopole du transport routier gros porteur pour le Nord-Afrique. Ce phénomène est étudié des premières traversées longue distance motorisées jusqu’à l’exploitation de réseaux de transports modernes après l’indépendance du pays. À partir des années 1950, l’infrastructure et les nouvelles technologies de transport sont intimement liées à l’activité pétrolière du Sahara. La formulation proposée, « L’Afrique de Berliet : la pénétration automobile au Sahara », démontre le rôle moteur de Berliet en Algérie dans les tentatives de désenclavement des territoires africains. Si l’action du constructeur n’a pas
la même ampleur partout en Afrique, l’analyse de ses partenariats donne à voir un renouvellement considérable des politiques commerciales liées au transport et des dynamiques d’innovation industrielle dans le cadre de ces relations. Pour poursuivre sa croissance et s’affirmer comme un des acteurs incontournables du secteur, Berliet se tourne vers l’extérieur. Le développement des exportations de voitures se fait par le biais d’une standardisation des véhicules à destination des marchés internationaux, condition indispensable pour obtenir les licences d’exportation nécessaires. Il n’existe pas une stratégie unique, mais différentes approches qui s’appuient sur une variété d’éléments en présence. Berliet participe, à sa manière, à ce que l’on nomme le « développement algérien » montrant l’établissement de
relations fortes entre Lyon et Alger.
Si la marque disparaît en 1980 avec son rachat par Renault RVI, le siège social demeure toujours à Lyon. Berliet a été et reste un exemple de capitalisme industriel, entrepreneurial et créateur d’emplois distinct
du capitalisme prédateur et financier des grandes firmes automobiles plus contemporaines."
Historienne contemporanéiste, MériemKhellas était doctorante à l’université Lumière Lyon 2 et au Laboratoire de recherche historique Rhône-Alpes (LARHRA). Cet ouvrage est le manuscrit d’une thèse de troisième cycle non-soutenue. Elle est l’auteure d’un ouvrage publié aux éditions de l’Harmattan en 2014 : Le premier Festival culturel panafricain en 1969.
Merci amical et chaleureux à notre collègue Hubert Bonin pour la diffusion de l’information. -
Appel à candidature pour un Contrat de financement doctoral de l’EUR ODYSSÉE (Centre de la Méditerranée Moderne et Contemporaine)
Le 6 juillet 2022 à 16h39
Appel à candidature pour un
Contrat de financement doctoral de l’EUR ODYSSÉE
Centre de la Méditerranée Moderne et Contemporaine
’Européennes et Européens dans les migrations globales
du premier XIXe siècle (vers 1820-1860, Amérique hispanique, Méditerranée, Extrême-Orient)’
Candidature à envoyer avant le lundi 5 septembre 2022 minuit
Informations générales
Lieu de travail principal : Nice
Date de publication : vendredi 17 juin 2022
Nom des responsables scientifiques :
• Directeur de thèse
M. Xavier Huetz de Lemps, Professeur d’histoire contemporaine, Centre de la Méditerranée Moderne et Contemporaine.
• Co-directeur de thèse
M. Arnaud Bartolomei, Maître de conférences en histoire contemporaine habilité à diriger des recherches, Centre de la Méditerranée Moderne et Contemporaine.
Unité de recherche : Centre de la Méditerranée Moderne et Contemporaine (CMMC, UPR 1193)
Type de contrat : CDD Doctorant/Contrat doctoral en Histoire
Durée du contrat : 36 mois
Date de début de la thèse : 1er octobre 2022
Quotité de travail : Temps complet
Rémunération : 1 769€ brut mensuel (https://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/cid76053/)
Sujet de thèse proposé : Européennes et Européens dans les migrations globales du premier XIXe siècle (vers 1820-1860, Amérique hispanique, Méditerranée, Extrême-Orient).
Descriptif du sujet
Voir l’annexe 1 du document pdf et Arnaud.BARTOLOMEI@univ-cotedazur.fr
– Semaine du 12 au 16 septembre : auditions par visio-conférence
Composition du comité de sélection des candidatures :
– les deux futurs co-directeurs de la thèse.
– le directeur ou la directrice adjointe de l’EUR ODYSSEE.
– le directeur ou la directrice adjointe du Centre de la Méditerranée Moderne et Contemporaine.
– la directrice ou le directeur adjoint de l’Unité de Recherche URMIS – Migrations et Sociétés (UCA, IRD,
CNRS, Université de Paris)
Nous tenons à remercier très chaleureusement notre collègue Xavier Huetz de Lemps pour nous avoir communiqué ce précieux appel à candidature. -
Vient de paraître Afrique du Sud, Contrastes et arc-en-ciel de Jean-Louis
Balans chez Magellan & CieLe 6 juillet 2022 à 14h22
Vient de paraître Afrique du Sud, Contrastes et arc-en-ciel de Jean-Louis
Balans chez Magellan & Cie, coll. "Les Ancres contemporaines", 2022, 480 p. ISBN : 978-2-35074-698-2 Prix : 19,50 €.
"Une analyse fouillée d’un des pays les plus fascinant du continent africain par un de ses plus fins observateurs – et un passionné de géopolitique – Jean-Louis Balans. L’auteur revient sur l’histoire mouvementée d’une région du monde, théâtre d’affrontement des Européens colonisateurs et explique le retournement de l’apartheid vers une nation arc-en-ciel, avec le portrait détaillé de tous ses acteurs et de ses conséquences nationales et internationales. Si tout n’est pas réglé autour des valeurs-clés revendiquées de « liberté, égalité et dignité » et si les défis structurels restent immenses, l’Afrique du Sud est aujourd’hui un exemple démocratique montrant aux yeux du monde son habileté à marier les contraires."
Jean-LouisBalans est retraité depuis 2013 et ncien maître de conférences à l’Institut d’études politiques de Bordeaux, ancien conseiller culturel et de coopération au Zimbabwe, détaché auprès de l’université de Marmara à Istanbul (1995). Il a notamment co-dirigé, avec Michel Lafon, en 1995, l’ouvrage Le Zimbabwe contemporain chez Karthala.
Nous tenons à remercier chaleureusement et amicalement notre collègue Marc Michel pour le signalement de cette précieuse parution. -
Vient de paraître (en version électronique) Histórias de escravidão e pós-emancipação no Atlântico (séculos XVIII ao XX) sous la direction de Henrique
Espada Lima , Waldomiro Lourenço daSilva Júnior et Beatriz GallottiMamigonian chez Casa LeiriaLe 5 juillet 2022 à 13h48
Vient de paraître (en version électronique) Histórias de escravidão e pós-emancipação no Atlântico (séculos XVIII ao XX) sous la direction de Henrique
Espada Lima , Waldomiro Lourenço daSilva Júnior et Beatriz GallottiMamigonian chez Casa Leiria, 2022, 264 p. ISBN : 978-65-89503-41-5
En téléchargement gratuit : http://www.guaritadigital.com.br/casaleiria/acervo/historia/historiasdeescravidao/index.html
"Esta coletânea traz um conjunto de artigos inéditos e inovadores sobre a história da escravidão e da liberdade no Brasil e no mundo atlântico entre os séculos XVIII e XX. Considerando desde a escravização dos indígenas no interior do Brasil até a sorte dos africanos libertados do cativeiro no Senegal, temas clássicos como as dinâmicas do tráfico de escravos, a economia da escravidão e a política da sua abolição, são revisitados sob um olhar renovado. Algumas das mais recentes perspectivas sobre a relação entre raça, cidadania e invenção da nação, tanto no Brasil quanto na Argentina, integram-se a um quadro diverso de perspectivas que refletem um pouco do que melhor se vem produzindo no campo hoje. Leitores e leitoras interessados na história da escravidão e do pós-emancipação encontrarão nessas páginas estímulo para ampliar e aprofundar o estudo desses temas absolutamente necessários para pensar os nossos dilemas
contemporâneos."
Beatriz GallottiMamigonian é Doutora em História pela University of Waterloo (Canadá), professora titular do Departamento de História da Uiversidade Federal de Santa Catarina e pesquisadora do CNPq.
HenriqueEspada Lima é Doutor em História Social pela Universidade Estadual de Campinas, professor do Departamento de História da Universidade Federal de Santa Catarina e pesquisador do CNPq.
Waldomiro Lourenço daSilva Júnior (https://twitter.com/waldomiroloure1) é Doutor em História Social pela Universidade de São Paulo e professor do Departamento de História da Universidade Federal de Santa Catarina. -
Appel à communications pour le colloque "Croisements, métissages, trajectoires : vivre la Révolution des colonies, 1774-1804" (Vizille, 27-29 septembre 2023)
Le 5 juillet 2022 à 12h57
Appel à communications pour le Colloque international
’Croisements, métissages, trajectoires
Vivre la Révolution des colonies, 1774-1804
Musée de la Révolution française à Vizille (Isère)
Du 27 au 29 septembre 2023
Les Propositions sont à rendre pour le 30 septembre 2022.
Contacts :
helene.puig@isere.fr, Pierreserna@wanadoo.fr , Frederic.Regent@univ-paris1.fr
"L’histoire récente des espaces coloniaux et de leur intégration à la dynamique révolutionnaire a reçu une attention méritée et soutenue ces dernières années. Il n’est désormais plus possible d’écrire l’histoire des Révolutions de la fin du XVIIIe siècle sans intégrer l’héritage colonial de l’Ancien régime et sans comprendre les événements propres à ces espaces qui influencent plus que les métropoles, les grands équilibres géopolitiques de la planète encore prise dans le duel franco-britannique pour l’hégémonie mondiale dans un jeu d’alliances des plus complexes.
Ces travaux roboratifs et nécessaires, refondant une histoire de la mondialité, ont induit des formes d’appréhension du réel, où les êtres se trouvaient pris dans des logiques de groupes qui les dépassaient ou les entrainaient. Bien souvent leurs positions pouvaient être définies par leur appartenance à un groupe social précis, à une fonction professionnelle acquise ou bien aussi par la couleur de leur peau, autant d’éléments déterminants du statut des individus au sein de conflits mêlant émancipation, lutte de classes, conquête politique.
Le colloque proposé, tente une autre approche. Celle des individus, celles des personnes dans leur intégrité propre, dans leurs témoignages d’actrices et d’acteurs d’une période qui voient des bouleversements majeurs transformer leur vie. Il s’agit de retrouver les personnes dans leur complexité et dans leur individualité et tenter d’approcher au plus près leur expérience vécue des révolutions successives qui les surplombent mais dans lesquelles elles se trouvent pleinement intégrées. Comment les personnes accueillent, perçoivent, vivent les formes de catégorisation qui leur sont imposées ou qu’elles reçoivent, ou qu’elles conquièrent ? Que sont les statuts sociaux, les couleurs, les fonctions, les genres, les âges de la vie, les transferts. Comment marquent-ils les existences ?
Partir de la subjectivité des acteurs et des actrices, lorsque les sources le permettent ne revient nullement à refuser l’ensemble du travail effectué pour comprendre les catégories dans lesquelles ils et elles évoluent, mais permet de reposer les questions différemment, d’une histoire au ras du sol, au plus près des personnes.
Ce sont donc les notions de destins historiques, de parcours individuels, de trajectoires personnelles, dans ce monde largement métissé que l’on souhaite interroger, pour rendre toute leur importance au vécu historique et à sa complexité, que l’on peut nuancer au-delà des oppositions binaires et comprendre dans son inextricable difficulté de société violente aspirant à de nouvelles formes de gouvernance pour chacun.
Le cadre chronologique tend à déplacer quelque peu les approches jusque-là classiques, séparant un avant et un après 1789, en intégrant pleinement la France de l’Ancien Régime, à l’avènement de Louis XVI en 1774, qui précède de peu la guerre d’indépendance américaine devenant une Révolution du Nouveau monde, un événement tout simplement inimaginable, impensable au moment où monte sur le trône le petit fils de Louis XV. Le questionnement se poursuit sur une période de trente ans jusqu’en 1804, date de l’indépendance d’Haïti. Ce sont ainsi trois Révolutions qui sont interrogées, si différentes, avec leur chronologie et leur spécificité et en même temps reliées entre elle par le littoral du vaste espace atlantique. Elle ne sont nullement identique pourtant elles dialoguent, s’observent, par les formes politiques qu’elles peuvent prendre, leur volonté de se conclure par une constitution, leur destin adverse de devoir affronter des guerres extérieures et civiles, et l’influence qu’elles ont eu les unes sur les autres en un jeu de miroir complexe.
En ce temps, la France d’Ancien Régime étend ses possessions au-delà des mers aux Antilles (Saint-Domingue, Guadeloupe, Martinique), en Guyane, aux Mascareignes (Réunion, Île Maurice). Les Révolutions qui secouent les rivages de l’Océan atlantique, provoquent un impact important en déclenchant des phénomènes politiques qui aboutissent à la fondation d’une république esclavagiste aux États-Unis mais aussi à la première abolition de l’esclavage le 4 février 1794, lors de la Première République française.
La particularité des sociétés coloniales est d’être formée de blancs ou réputés tels, de libres de couleur et des esclaves. Ces sociétés sont soumises à la servitude, au préjugé de couleur et à une dépendance étroite à l’égard de la métropole qui se manifeste par le système de l’Exclusif. Le vent de la liberté va bouleverser ce monde. Qu’en est-il de chacun et de chacune en particulier ? Est-ce une ambition démesurée que d’essayer de retrouver ces vies pour les raconter dans leur transformation ? N’est-il pas temps, au contraire, d’aborder ces existences pour elles-mêmes et de les appréhender dans leurs forces, leur fragilité, leur humanité pleine et intègre ?"
I – Sources et méthodologie
Dans un premier temps il s’agit de s’interroger sur les façons d’approcher ces destins si différents. Des communications pourront être proposées sur les sources utilisées pour écrire l’histoire des personnes dans les colonies en Révolution.
Correspondance administrative, actes notariés, journaux personnels, correspondances privées, ouvrages imprimés sont les sources habituellement utilisées. Est-il possible d’en dresser une typologie ? De les repérer dans les fonds publics ou privés ? Avec quelles précautions méthodologiques peut-on les employer ? D’en inventer d’autres ?
À partir du repérage de ces sources et de leur dépouillement pour retrouver les destins individuels comment faire pour repenser la nature des phénomènes révolutionnaires dans les colonies ? Peut-on parler de révolutions coloniales, de révolutions dans les colonies, de colonies à l’ère des révolutions ? Comment l’étude des personnes et de leurs traces peut-elle aider à mieux concevoir une histoire globale ?
II – Trajectoires
Il s’agira de voir comment la Révolution a été reçue par des femmes et des hommes dans les colonies, mais aussi par les originaires des colonies qui vivaient sur le sol français. Certaines figures comme Julien Raimond et Vincent Ogé sont connues, mais le groupe des libres de couleur est particulièrement actif à Paris de 1789 à 1794 et nécessite encore de nouvelles études. Comment ces femmes et ces hommes mobilisent-ils le langage de la Révolution et notamment le langage des droits ?
Les communications pourront porter sur des trajectoires d’individus ou de groupes en Révolution ou en Contre-révolution. La question des récits de vie, sous la forme de biographie ou de portrait à des moments particuliers d’une existence ou de fragments de vie proposés permettraient de donner corps à l’enquête en croisant des trajectoires croisées, affrontées, adversaires mais aussi alliées, amies également. Un puzzle d’existences juxtaposées peut rendre compte d’une réalité complexe connectée, inter-sectionnelle.
Il s’agirait clairement de remettre en valeur la notion de récit de vie dans une logique interprétative large des interactions entre colonies, dans les colonies et dans les métropoles.
III – ReprésentationsDu législateur célèbre à la plus inconnue des esclaves, l’ambition serait de dresser un ensemble de portraits qui donnerait à voir la chair et le sang de ces histoires incarnées par tant de personnes différentes.
Quelle représentation la France a-t-elle de ses colonies ? Des tableaux célèbres comme le portrait de Belley (Girodet), député de Saint-Domingue à la Convention ou de Madeleine (Benoist) représentent des personnes issues des colonies. La Révolution engendre-t-elle une nouvelle représentation des individus ?
Cette section peut se diviser en deux sous-parties. Le colloque entend s’ouvrir à des spécialistes de littérature et d’histoire de la littérature ainsi qu’à des historiens de l’art.
A / LittératureThéâtre, romans… comment la fiction s’empare-t-elle des destinées entre les océans, sur les océans et quelle image façonne-t-elle des personnes dans des métropoles qui perçoivent largement ces espaces soit comme sauvages, soit comme exotiques, soit comme des espaces lucratifs, soit comme des espaces dangereux, autant d’images qu’un Victor Hugo écrivant Bug-Jargal peut véhiculer ou que madame de Duras peut décrire avec tant de finesse dans Ourika.
B/ Histoire de l’art
Comment la peinture, le dessin, la sculpture se sont-ils emparés de la représentation des corps et des espaces antillais et tout particulièrement de ceux des métisses ou des noirs, par-delà le portait de Belley devenu plus que célèbre deux cents ans plus tard ! Quelles sont les possibilités de représenter les visages, l’histoire sur les corps ? Ou tout simplement les portraits des protagonistes connus ou moins connus qui ont retenu l’attention des artistes.
En somme, ce colloque se propose de replacer l’individu au cours de cette histoire des révolutions des métropoles et des colonies entre 1774 et 1804 et tenter une nouvelle perception et écriture de cette histoire encore en chantier."
Comité d’organisation
Hélène Puig, Alain Chevalier, Frédéric Régent et Pierre Serna.
Comité Scientifique
Esther Bell, Hélène Cussac, Gusti Gaillard-Pourchet, Bernard Gainot, David Geggus, Olivier Meslay, Marie-Jeanne Rossignol, Jean-Pierre Sainton, Bertrand Van Ruymbeke .
Source de l’information :
https://www.ihmc.ens.fr/appel-croisements-metissages-trajectoires.html -
Vient de paraître In the Forest of No Joy. The Congo-Océan Railroad and the Tragedy of French Colonialism de J.P.
Daughton chez W.W. Norton & CompanyLe 5 juillet 2022 à 10h33
Vient de paraître In the Forest of No Joy. The Congo-Océan Railroad and the Tragedy of French Colonialism de J.P.
Daughton chez W.W. Norton & Company, 2021, 384 p. ISBN : 978-0-393-54101-4 Prix : 30 $ (existe également en version électronique).
"The epic story of the Congo-Océan railroad and the human costs and contradictions of modern empire.
The Congo-Océan railroad stretches across the Republic of Congo from Brazzaville to the Atlantic port of Pointe-Noir. It was completed in 1934, when Equatorial Africa was a French colony, and it stands as one of the deadliest construction projects in history. Colonial workers were subjects of an ostensibly democratic nation whose motto read “Liberty, Equality, Fraternity,” but liberal ideals were savaged by a cruelly indifferent administrative state.
African workers were forcibly conscripted and separated from their families, and subjected to hellish conditions as they hacked their way through dense tropical foliage—a “forest of no joy” ; excavated by hand thousands of tons of earth in order to lay down track ; blasted their way through rock to construct tunnels ; or risked their lives building bridges over otherwise impassable rivers. In the process, they suffered disease, malnutrition, and rampant physical abuse, likely resulting in at least 20,000 deaths.
In the Forest of No Joy captures in vivid detail the experiences of the men, women, and children who toiled on the railroad, and forces a reassessment of the moral relationship between modern industrialized empires and what could be called global humanitarian impulses—the desire to improve the lives of people outside of Europe. Drawing on exhaustive research in French and Congolese archives, a chilling documentary record, and heartbreaking photographic evidence, J.P. Daughton tells the epic story of the Congo-Océan railroad, and in doing so reveals the human costs and contradictions of modern empire."
J. P.Daughton (https://twitter.com/daughton_p) is an award-winning historian of modern Europe and European colonialism and has taught at the University of California, Berkeley, and Stanford University. He has provided media commentary for the Atlantic, Newsweek, Time, and CNN. He lives in San Francisco, California. -
Vient de paraître Sororité et colonialisme. Françaises et Africaines au temps de la guerre froide (1944-1962) de Pascale
Barthélémy aux éditions de la SorbonneLe 5 juillet 2022 à 10h15
Vient de paraître Sororité et colonialisme. Françaises et Africaines au temps de la guerre froide (1944-1962) de Pascale
Barthélémy aux éditions de la Sorbonne, coll. "Histoire contemporaine", 2022, 416 p. ISBN : 979-10-351-0809-0 Prix : 35 €.
"Qui connaît Célestine Ouezzin-Coulibaly, Jacqueline Chonavel, Loffo Camara, Marie-Hélène Lefaucheux, Germaine Guillé, Sœur Marie-André du Sacré-Cœur, Jane Vialle, Vicky Cauche, Aoua Keita, Renée Stibbe, Andrée Dore-Audibert, Jeanne Martin Cissé, Gisèle Rabesahala et tant d’autres ? D’Afrique et de France, engagées dans des associations, des syndicats et des partis politiques, elles participèrent au grand mouvement des décolonisations. Ce livre raconte leurs combats pour les droits des femmes et pour l’égalité, interroge la possibilité d’un « Nous, les femmes » malgré les différences de couleur de peau et de culture, les inégalités de statuts et de droits, le racisme et la violence.
Familier du monde anglophone, le terme de sororité est récemment revenu sur le devant de la scène politique et médiatique en France. Célébrée par les féministes, « sœurs politiques » en lutte, la sororité est aussi souvent considérée comme illusoire. À l’heure du féminisme postcolonial et de l’afro-féminisme, ce livre revient en arrière pour décrire les luttes communes mais aussi les rapports de domination entre des femmes blanches, noires et métisses, de la Seconde Guerre mondiale aux premières années des indépendances africaines. Il mêle histoire coloniale de la France et histoire de l’Afrique. Il interroge l’histoire des féminismes et de ses liens avec le communisme et l’impérialisme. Il inscrit l’histoire des mobilisations politiques des femmes d’Afrique dans une dimension transnationale. Au fil des pages, en dessinant les contours d’une improbable sororité au temps du colonialisme et de la guerre froide, il propose une autre histoire des décolonisations."
PascaleBarthélémy , historienne, est maîtresse de conférences habilitée à diriger des recherches à l’École normale supérieure de Lyon. Membre du Laboratoire de Recherches Historiques Rhône-Alpes (LARHRA), elle travaille sur l’histoire des femmes et du genre en Afrique occidentale française. Elle est l’auteure, entre autres, de Africaines et diplômées à l’époque coloniale (1918-1957), Rennes, PUR, 2010.