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Hors-Série Concours de la S
fhom - Capes et Agrégation d’histoire, 2022-2025Commander (10 €) le hors-série Histoire coloniale et impériale de l’Afrique :
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Viennent de paraître Oscar Temaru. L’Océanie au cœur et Gaston Flosse. Un Chirac des tropiques ? de Jean-Marc
Regnault aux Éditions Api TahitiLe 22 février 2021 à 21h50
Viennent de paraître Oscar Temaru. L’Océanie au cœur et Gaston Flosse. Un Chirac des tropiques ? de Jean-Marc
Regnault aux Éditions Api Tahiti, 2020, 402 p. & 456 p. ISBN : 978-2491152314 & 978-2491152321 Prix : 26,38 € (pour chacun des deux volumes).
Disponible en version papier (par exemple sur amazon) : Oscar Temaru & Gaston Flosse.
"En 2004, l’auteur J-M. Regnault publiait "Le pouvoir confisqué" qui analysait le combat entre Gaston Flosse et Oscar Temaru. Un gros succès de librairie...Seize ans plus tard, l’auteur se demande si le combat entre les deux adversaires politiques était sérieux. Dès 2007, malgré les rapports accablants de la Cour des Comptes, malgré les procès (suite aux plaintes déposées par O. Temaru), les deux hommes se retrouvaient pour chasser Gaston Tong Sang du pouvoir, avant de reprendre une lutte apparemment sans merci.En 2020, ils entretiennent l’ambiguïté. Vont-ils s’entendre contre l’État pour en finir avec le statut d’autonomie dont ni l’un, ni l’autre ne veulent plus ? Vont-ils s’entendre pour tenter de chasser un gouvernement autonomiste qui ne gouverne pas vraiment différemment de qu’ils ont pratiqué au pouvoir ?Rivalités, donc, mais desquelles peuvent naître des affinités… électives ou autres."
Jean-Marc
Regnault , agrégé et docteur en histoire, vit en Polynésie depuis 1984. Il prétend qu’il a donc l’âge de l’autonomie... Chercheur associé au laboratoire Gouvernance et développement insulaire, ou GDI, de l’Université de la Polynésie française, il a publié une centaine d’article et une vingtaine d’ouvrages consacrés à l’Océanie.
Nous tenons à remercier chaleureusement Jean-Marc Regnault et Hubert Bonin pour nous avoir communiqué la précieuse information. -
Vient de paraître Correspondants de guerre 1918-1939. Maroc, Éthiopie, Espagne édité par Emmanuel
Mattiato , ManuellePeloille et OlivierDard aux Presses universitaires Savoie Mont Blanc - Laboratoire LLSETILe 22 février 2021 à 21h12
Vient de paraître Correspondants de guerre 1918-1939. Maroc, Éthiopie, Espagne édité par Emmanuel
Mattiato , ManuellePeloille et OlivierDard aux Presses universitaires Savoie Mont Blanc - Laboratoire LLSETI, coll. "Sociétés, Religions, Politiques" (n° 50), 2021, 320 p. ISBN : 9782377410545 Prix : 25 €.
"Ancrée dans la grande tradition du journalisme d’aventure et croisant celle de l’écrivain-voyageur, la figure du correspondant de guerre plonge ses racines aux origines mêmes de la presse. Elle s’autonomise et s’impose dans l’entre-deux-guerres dans le sillage des ombres portées du premier conflit mondial, puis lorsque font rage les guerres d’Éthiopie et d’Espagne. Dans ce contexte de polarisation idéologique et de tensions géopolitiques entre démocraties libérales et régimes autoritaires ou totalitaires, à l’heure où les visées impériales et coloniales des fascismes se donnent libre cours et tandis que s’internationalise une lutte sans merci entre des révolutions rouge, noire ou brune, être correspondant ou correspondante de guerre devient une fonction de premier plan. Qui incarne cette figure ? Que cherche-t-elle ? Pourquoi et pour qui se mobilise-t-elle ?
C’est à ces différentes questions que s’attachent à répondre les douze contributions issues d’un colloque international et pluridisciplinaire tenu à Angers les 9 et 10 ?mai 2019. Du Maroc espagnol à Addis-Abeba et aux multiples théâtres d’opérations de la guerre d’Espagne, les textes mettent en scène des itinéraires individuels et collectifs qui donnent à voir les multiples facettes incarnées par la figure de la correspondante ou du correspondant de guerre anglo-saxon ou latin. Dorénavant, il ne s’agit plus seulement de jouer de la plume mais aussi de l’appareil photographique dans un contexte où l’image occupe une place croissante dans la presse du temps et n’est plus seulement une illustration. Fort prisé du lectorat de l’époque, le reportage de guerre des conflits éthiopien et espagnol se comprendrait-il comme la « répétition générale » qui préfigure le second conflit mondial ? Il marque à tout le moins un jalon essentiel d’une histoire mêlant bruit des armes et mythologie qui s’est prolongée jusqu’aux « Warcos » (war correspondents) d’aujourd’hui."
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Vient de paraître Trade and Finance in Global Missions (16th-18th Centuries) sous la direction de Hélène
Vu Thanh et Ines G.Županov chez BrillLe 22 février 2021 à 20h40
Vient de paraître Trade and Finance in Global Missions (16th-18th Centuries) sous la direction de Hélène
Vu Thanh et Ines G.Županov chez Brill, coll. "Studies in Christian Mission" (vol. 57), 2021, XVIII-314 p. ISBN : 978-90-04-44417-1 Prix : 138 € (existe également en version électronique).
"Trade and Finance in Global Missions (16th-18th Centuries) is a collection of twelve articles focusing on missionary economic practices, often perceived as an important tool in their spiritual and missionary endeavours, but also raising controversies in Europe and in the overseas missions. Missionaries, just like merchants and other investors, sought the most profitable ventures and tapped into transcontinental flow of capital during the first globalisation. All the chapters in this volume address the question of Catholic missionary economy in the early modern period by looking into concrete cases of the opening, financing, growth and preservation of Christian missions and related institutions such as churches, colleges and other permanent endowments in Asia, Europe and Latin America."
HélèneVu Thanh is Associate Professor at the University of Bretagne-Sud (France) and member of the Institut Universitaire de France. She has published several articles and a book on the Catholic missions in Japan.
Ines G.Županov is Senior Research Fellow at the Centre National de la Recherche Scientifique in Paris. She has studied social history of the Catholic missions in South Asia. She is currently at the Centre for Social Sciences and Humanities in New Delhi. Her latest edited book is Oxford Handbook of the Jesuits
(2019). -
Vient de paraître Identité coloniale et sentiment d’appartenance nationale sur les bancs de l’école à La Réunion (1870-1946) de Pierre-Éric
Fageol aux Presses Universitaires IndianocéaniquesLe 22 février 2021 à 17h31
Vient de paraître Identité coloniale et sentiment d’appartenance nationale sur les bancs de l’école à La Réunion (1870-1946) de Pierre-Éric
Fageol aux Presses Universitaires Indianocéaniques, 2020, 280 p. ISBN : 978-2-490596-33-1 Prix : 11 € (existe également en version numérique).
"À partir des années 1870, les valeurs républicaines et patriotiques sont au cœur d’une nouvelle politique éducative en situation coloniale. L’École de la Troisième République veut inculquer des valeurs sociales et morales valorisant l’État-Nation et la politique d’assimilation. Par son action éducative, l’École est ainsi chargée de promouvoir un sentiment d’appartenance nationale, c’est-à-dire d’enseigner aux élèves les valeurs défendues par la communauté nationale ce qui conditionne en retour leur intégration au reste de la Nation. Cette volonté politique d’imposer une identification à la Nation met en tension des référents identitaires collectifs complexes, ceux de la réalité coloniale étant parfois bien éloignés de ceux de la métropole. La foi dans le progrès et dans la mission civilisatrice de la France explique les tentatives d’application de ce modèle au domaine colonial et plus particulièrement aux vieilles colonies de l’Empire où la volonté assimilatrice semble plus probante. L’originalité pour La Réunion repose ainsi sur un double système d’appartenance qui intègre de manière complémentaire la petite et la grande Patrie, l’attachement des populations à leur île et leur amour pour la France. L’identité réunionnaise et le sentiment d’appartenance nationale se définissent de la sorte par ce qui est semblable (la similarité) et ce qui est distinct (la singularité). En qualité d’appareil idéologique d’État, l’École s’en fait l’écho et crée un imaginaire adapté à sa vocation éducative, ce qui se traduit par des logiques d’accommodation et d’adaptation des programmes. En s’appuyant sur l’analyse des discours sur l’éducation, des curricula et des supports d’enseignement, il s’agit de mettre en évidence les choix politiques et sociétaux établis par les instances officielles pour une colonie en quête à la fois de reconnaissance de son assimilation au reste de la nation et de sa spécificité identitaire."
Maître de conférences en Histoire à l’INSPE de La Réunion, Pierre-ÉricFageol focalise ses recherches sur les positionnements identitaires des Réunionnais envers la communauté nationale dans un contexte colonial et postcolonial. Une partie de ses recherches est consacrée à l’histoire de l’éducation et de l’enseignement dans l’océan Indien et met en évidence les processus d’acculturation et d’accommodation, de construction identitaire et de reconnaissance en contexte multiculturel et scolaire -
Vient de paraître Quand les civilisateurs croquaient les indigènes. Dessins et caricatures au temps des colonies d’Alain
Ruscio avec une introduction de MarcelDorigny aux éditions Cercle d’ArtLe 16 février 2021 à 21h32
Vient de paraître Quand les civilisateurs croquaient les indigènes. Dessins et caricatures au temps des colonies d’Alain
Ruscio avec une introduction de MarcelDorigny aux éditions Cercle d’Art, 2020, 264 p. ISBN : 978 2 7022 1115 1 Prix : 39 €.
"L’homme d’Occident s’est autoproclamé blanc. Certaines des œuvres ici réunies, spécifiquement centrées sur le dessin et la caricature, nous paraissent aujourd’hui dramatiquement dégradantes pour tous les autres habitants de la planète. Leurs décryptages par l’auteur témoignent que les contemporains ne les concevaient ni ne les percevaient comme tels.
Parachevant ce panorama des regards et des pensées contradictoires de l’époque coloniale, sont également présents dans le livre ceux qui, beaucoup plus rares, se sont élevés par les mêmes moyens artistiques contre le racisme dominant et envahissant."
"Alain Ruscio éclaire de ses commentaires explicatifs les transcriptions issues des documents (presse, livres, etc.) et remet l’ensemble en perspective."
AlainRuscio est historien, docteur en histoire, chercheur indépendant. Il a consacré l’essentiel de son travail de recherche à l’Indochine coloniale et à la phase finale de cette histoire, la guerre dite française d’Indochine (1945-1954).
Docteur de l’université Paris I, spécialiste de l’histoire de l’esclavage, MarcelDorigny est maître de conférences au département d’histoire de l’université Paris VIII Saint-Denis.
Merci chaleureux à Alain Ruscio et à Hubert Bonin pour le signalement de cet ouvrage précieux. -
Vient de paraître Paris-Saïgon dans l’azur. La ligne impériale d’Extrême-Orient (1926-1954) de Frédéric
Lambard aux Indes savantesLe 16 février 2021 à 18h48
Vient de paraître Paris-Saïgon dans l’azur. La ligne impériale d’Extrême-Orient (1926-1954) de Frédéric
Lambard aux Indes savantes, coll. "Études sur l’Asie", 2020, 378 p. ISBN : 978-2-84654-532-7 Prix : 27 €.
"L’empire a été la pépinière du transport aérien français. Entre des États vastes, mais faibles comme la Chine dont le ciel est colonisé par les Américains, les Allemands ou les Japonais, et les États-Unis, étendus et assez puissants pour développer une aviation de transport, les pays européens et en particulier la France sont coincés dans leurs étroites frontières. L’Empire est naturellement devenu le prétexte, le support et le cadre des rêves des pilotes, des investisseurs et des politiques pour développer cette nouvelle activité.
La ligne d’Orient, « le Paris-Saigon » est au cœur de cette trajectoire. Elle débute à l’apogée de l’empire en 1926 et se termine en 1954 avec la perte de l’Indochine. Mais elle est aussi la structure sur laquelle s’est constituée la compagnie nationale de transport aérien. C’est l’histoire de la liaison par avion reliant l’Indochine à la France, entre sa conception et sa disparition. En 1926, le gouvernement imagine un plan pour l’aviation française dans lequel Air Orient, opérateur de la ligne, joue un rôle central. Les premiers vols sont des exploits puis l’activité se professionnalise et le marché se mondialise jusqu’en 1940. Détruite par la guerre elle survit et renaît dans l’empire. Après 1945, l’aviation marchande s’ouvre au libéralisme et la guerre d’Indochine favorise le développement des compagnies à l’abri des frontières de l’Union. Mais en 1954, la perspective de la perte de la colonie, l’arrivée des avions à réaction et l’essor de la classe touriste, provoquent la fin de la ligne impériale. C’est le début du transport aérien contemporain.
Dépouillé des récits légendaires, ce livre fait le portrait des navigants, du personnel au sol, des hommes d’affaires et de gouvernement qui ont réalisé ce projet. Il relate aussi bien les tâches quotidiennes, le cadre matériel que les grands desseins. Il cherche enfin, à dresser un bilan de cette exploitation et met en exergue l’empreinte coloniale qui marque encore profondément le transport aérien aujourd’hui."
FrédéricLambard est un ancien professeur d’histoire devenu pilote de ligne. Intéressé par la décolonisation, il s’est naturellement penché sur le rôle singulier joué par les avions et les compagnies aériennes dans le processus de domination impérial. Il a soutenu une thèse de doctorat sur Paris Saïgon dans l’azur, la ligne impériale d’Extrême-Orient (1926-1954) au mois d’octobre 2014. /small>
Merci amical et chaleureux à notre collègue Hubert Bonin pour le signalement de cet précieux opus. -
Vient de paraître Religieuses et Amérindiens. Anthropologie d’une rencontre dans l’ouest canadien de Marion
Robinaud aux Presses Universitaires de RennesLe 15 février 2021 à 21h33
Vient de paraître Religieuses et Amérindiens. Anthropologie d’une rencontre dans l’ouest canadien de Marion
Robinaud aux Presses Universitaires de Rennes, coll. "Des Amériques", 2020, 242 p. ISBN : 978-2-7535-7887-6 Prix : 26 € (existe également en version électronique sur OpenEdition Books).
Avec une préface de FrédéricLaugrand . Avec le soutien de l’Institut des Amériques.
"Les missions d’évangélisation catholiques auprès des populations autochtones nord-amérindiennes de l’Ouest canadien, au XIXe siècle et au XXe siècle, s’offrent à la recherche en sciences sociales comme un laboratoire d’expériences de la rencontre interculturelle propice à l’étude des processus d’adaptation à l’altérité. Missionnaires et missionnés s’observent, interagissent, et construisent une histoire commune. Sur une toile de fond teintée de post-colonialisme, les protagonistes s’expriment au sujet de cette période de cohabitation forcée. Entre individualités et collectivités, entre mémoire et renouveau, la rencontre entre religieuses et autochtones se donne à voir. La fabrique de cet espace commun est ici abordée sous l’angle du féminin, par l’intermédiaire des mémoires féminines des missions. Cet ouvrage propose une mise en confrontation de deux cultures en contexte de missions d’évangélisation, et ce, à travers les mécanismes de rencontre dans lesquels les constructions culturelles du masculin, du féminin et de la relation entre les sexes ne sont pas étrangères."
MarionRobinaud est docteure en anthropologie sociale et ethnologie de l’École des hautes études en sciences sociales. Ses travaux concernent les phénomènes d’adaptation réciproque dans le contexte interculturel des missions d’évangélisation catholiques et contribuent à l’étude des mémoires et des congrégations féminines en Amérique du Nord autochtone. -
Vient de paraître Museums and Atlantic Slavery de Ana Lucia
Araujo chez RoutledgeLe 15 février 2021 à 20h56
Vient de paraître Museums and Atlantic Slavery de Ana Lucia
Araujo chez Routledge, coll. "Museums in Focus", 2021, 144 p. ISBN : 9780367530082 Prix : 59,95 $.
"Museums and Atlantic Slavery explores how slavery, the Atlantic slave trade, and enslaved people are represented through words, visual images, artifacts, and audiovisual materials in museums in Europe and the Americas.
Divided into four chapters, the book addresses four recurrent themes : wealth and luxury ; victimhood and victimization ; resistance and rebellion ; and resilience and achievement. Considering the roles of various social actors who have contributed to the introduction of slavery in the museum in the last thirty years, the analysis draws on selected exhibitions, and institutions entirely dedicated to slavery, as well as national, community, plantation, and house museums in the United States, England, France, and Brazil. Engaging with literature from a range of disciplines, including history, anthropology, sociology, art history, tourism and museum studies, Araujo provides an overview of a topic that has not yet been adequately discussed and analysed within the museum studies field.
Museums and Atlantic Slavery encourages scholars, students, and museum professionals to critically engage with representations of slavery in museums. The book will help readers to recognize how depictions of human bondage in museums and exhibitions often fail to challenge racism and white supremacy inherited from the period of slavery."
Ana LuciaAraujo (https://twitter.com/analuciaraujo_) is Professor of History at Howard University in Washington DC, USA. -
Appel à communications pour le colloque "La guerre du Rif (1921-1926) : nouvelles approches (France, Espagne, Maroc)" (Aix-en-Provence, du 17 au 19 novembre 2021)
Le 14 février 2021 à 21h27
Appel à communications pour le colloque
’La guerre du Rif (1921-1926)
nouvelles approches (France, Espagne, Maroc)’
MMSH - Aix-en-Provence
Du 17 au 19 novembre 2021
"La guerre du Rif (1921-1926) : nouvelles approches (France, Espagne, Maroc)"
Présentation générale
Le centenaire de la bataille d’Anoual (1921) est l’occasion de repenser dans son ensemble la guerre du Rif, qui a mis aux prises les forces armées rifaines, françaises et espagnoles. Objet à la fois singulier, par sa nature et le terrain sur lequel elle se déroule, la guerre du Rif doit se lire de multiples façons, en confrontant les historiographies nationales et en décloisonnant des champs historiographiques particulièrement renouvelés ces dernières années. Le colloque sera très attentif à mettre en relation des archivistes et des chercheurs venus des trois pays concernés par l’événement (France, Espagne, Maroc), et travaillant dans des domaines différents (histoire militaire, histoire coloniale, histoire politique, histoire des relations internationales, liens entre histoire et mémoire, mais aussi anthropologie ou histoire de la santé…), rarement réunis lors de manifestations scientifiques.
Le colloque se déroulera du 17 au 19 novembre 2021, sur le site de la Maison Méditerranéenne des Sciences de l’Homme (MMSH) et de Sciences-Po Aix, à Aix-en-Provence.
Les propositions de communication (en français ou en anglais) sont à renvoyer avant le 30 avril 2021 à l’adresse suivante :
colloquerif2021@gmail.com
Elles devront comporter un titre, un résumé de la proposition ainsi que les sources envisagées (une page maximum). Le comité scientifique se réunira au début du mois de juin 2021 et donnera sa réponse dans les jours suivants.
Argumentaire
En 1921, un corps d’armée espagnol est anéanti à Anoual, près de Mellila (Maroc), par les troupes coalisées venues des montagnes rifaines. Cette défaite, l’un des plus grands désastres militaires subis par une armée coloniale, est considérée comme le début de la guerre du Rif, succession de conflits armés qui opposent les forces coloniales de l’Espagne (entre 1921 et 1926) puis de la France (entre 1925 et 1926) aux forces armées rifaines.
Cent ans après cette bataille, ce colloque exploratoire entend réunir une équipe internationale de chercheurs afin d’établir l’état des sources et de l’art sur la guerre du Rif, de proposer de nouvelles analyses et de lancer une dynamique de recherche autour des questions posées par l’événement.
L’ambition de ce colloque exploratoire est donc de renouveler les approches historiques et de susciter un certain nombre de propositions de recherche. Considérée à l’échelle internationale comme la première guerre de décolonisation, la guerre du Rif apparaît, à l’échelle du Maroc en guerre, comme un conflit colonial dont le colloque entend interroger la définition en s’appuyant sur les derniers renouvellements historiographiques. La guerre du Rif montre également une forte interconnexion entre la rive nord et la rive sud de la Méditerranée, par l’existence d’intenses circulations, qui modifient en profondeur les sociétés concernées : en décloisonnant l’événement, il s’agit de relire l’histoire de l’entre-deux guerres dans ces espaces selon une perspective d’histoire connectée, attentive à la diversité des sources. Il s’agira enfin d’interroger la construction des historiographies nationales et de réfléchir aux prolongements mémoriels de l’événement, souvent occultés dans les sociétés contemporaines.
Le programme entend mettre en valeur l’originalité de l’approche choisie, ainsi que les multiples dimensions et enjeux de la guerre du Rif, en privilégiant notamment la diversité des échelles d’analyse, l’importance des circulations et des connexions entre les deux rives de la Méditerranée, et la confrontation d’analyses de chercheurs venus d’horizons divers, tant par leurs origines que par leurs spécialités et terrains de recherche. Il sera précédé d’une table-ronde composée d’archivistes afin de faire le point sur la documentation disponible.
La vocation exploratoire du colloque est ici réaffirmée : il s’agit de lancer des pistes de recherche et de mettre en place un réseau international de chercheurs, dans l’objectif de poser les bases d’une collaboration future lors de projets à court terme (publication d’ouvrage, édition d’archives).
Les propositions devront prioritairement s’inscrire dans un ou plusieurs axes de réflexion suivants :
Axe 1 : la guerre du Rif, une guerre coloniale ?
Diversifier les lectures du conflit au-delà de la dichotomie pacification/résistance
Les guerres coloniales se distinguent par un certain nombre de caractéristiques spécifiques. Cependant, les récits de la « pacification » comme ceux de la « résistance » aux armées coloniales tendent à homogénéiser les acteurs en présence. C’est particulièrement le cas lors de la guerre du Rif où les affrontements ne se résument pas à l’opposition armée coloniale/populations « indigènes » et mettent en scène une plus grande diversité de protagonistes et de logiques d’affrontements. En dépassant les récits convenus de la « conquête », de la « résistance », l’objectif de ce colloque est d’ouvrir les lectures possibles d’un conflit colonial en intégrant la diversité des acteurs du conflit.
Nouvelles pistes sur la violence des guerres coloniales
La violence de cette guerre a été largement occultée, autant par le pouvoir colonial que par la mémoire nationale au Maroc. Les effets d’un usage intensif de l’artillerie de montagne et du bombardement aérien sont tus et rarement documentés par les archives militaires coloniales alors même que la terreur des bombardements est récurrente dans la littérature orale des populations berbérophones dans le Rif.
La guerre du Rif se distingue par un investissement opérationnel rarement égalé dans un conflit colonial, que ce soit par les effectifs rifains mobilisés et l’emploi massif de l’artillerie dans les trois armées espagnoles, françaises et rifaines. Coexistent également durant le confit des formes très diverses de violences sur les corps sur lesquels le colloque entend s’interroger : des bombardements aériens massifs aux armes chimiques en passant par la mutilation des corps, notamment dans les mises en scènes des cadavres photographiées, européens ou rifains.
Axe 2 : expériences et engagements politiques
La « République du Rif » : un objet politique non-identifié
Chef de guerre, Abdelkrim El Khattabi est aussi un chef politique : il met en place une « République du Rif », qu’il tente de faire reconnaître par la SDN, et dont la nature est encore un motif d’interrogation pour les historiens. Cette république confédérée des tribus du Rif, qui prend forme en février 1923, a l’apparence d’un modèle politique délibératif, d’une greffe d’un État moderne, mais dont le contenu reste problématique notamment en raison du maintien des structures tribales et du confrérisme, dont elle est la négation. L’utilisation de nouvelles sources, notamment espagnoles et marocaines, doivent être l’occasion d’une relecture de cette expérience politique singulière, portée par un chef charismatique.
Fractures politiques métropolitaines (France et Espagne)
La revendication nationale des Rifains a eu d’importants échos dans les milieux révolutionnaires de France et d’Europe. D’abord hésitant sur la nature du combat mené par Abdelkrim, le Kominterm change de position avec l’entrée de la France dans le conflit et affirme son soutien à la lutte anti-impérialiste. Pour les communistes français, la guerre du Rif devient le symbole de la mauvaise guerre et le point de départ d’une virulente contre-offensive antimilitariste, riche d’incidents fortement médiatisés. Si ces épisodes ont fait l’objet de plusieurs études, on connaît moins les répercussions politiques de la guerre du Rif sur le reste du paysage politique et sur les relations politico-militaires, notamment en France.
Axe 3 : enjeux historiographiques et mémoriels (France, Espagne, Maroc)
Des historiographies nationales concurrentes
Une des originalités de l’approche est de décloisonner et de confronter les historiographies nationales, qui sont parfois concurrentes. Il s’agira de mettre en avant les différences de traitement dans les histoires officielles, et de comprendre notamment la persistance de silences autour de l’événement et ce qu’ils révèlent.
Un enjeu de mémoire(s)
De la même manière, la guerre du Rif n’occupe pas la même place dans les mémoires collectives suivant les groupes ou les pays concernés. Il faut souligner ici l’apport de nouvelles sources : enquêtes orales, mais aussi productions culturelles ou audiovisuelles, afin de fournir des clés de compréhension de l’événement mais aussi des sociétés méditerranéennes concernées, dans leur rapport au passé, en particulier la part coloniale de leur histoire. L’appel à d’autres disciplines sera également fécond : nous pensons notamment aux anthropologues ou autres spécialistes de la santé, pour envisager la question des effets sanitaires à long terme du conflit sur les populations. Enfin, la mémoire militaire du conflit a peu été étudiée, en particulier la circulation des mémoires combattantes et les interactions des politiques mémorielles (France, Espagne, Maroc).
Comité d’organisation : Walter Bruyère-Ostells (SHD/Sciences Po Aix/Mesopolhis), Karima Dirèche (CNRS-TELEMME) ; Aurélia Dusserre (AMU-IREMAM) ; Arnaud-Dominique Houte (Sorbonne Université - CRH19) ; Mathieu Marly (Université de Lille - IRHIS).
Comité scientifique : Mimoun Aziza (Université de Meknès) ; Sophie Baby (Université de Bourgogne) ; Jamaâ Baïda (Archives nationales du Maroc) ; Sebastian Balfour (London School of Economics) ; Eric Fournier (Paris 1 Panthéon-Sorbonne) ; Eduardo González Calleja (Université Charles III, Madrid) ; Eloy Martin Corrales (Universitat Pompeu Fabra, Barcelone) ; Stéphane Michonneau (Université de Lille III) ; Claire Miot (Sciences Po, Aix-en-Provence) ; Jeanne Moisand (Paris 1 Panthéon-Sorbonne) ; Richard Pennell (Université de Melbourne) ; Zakaria Rhani (Université Mohammed V, Rabat) ; Daniel Rivet (Paris 1 Panthéon-Sorbonne), François Royal (Service historique de la Défense).
Partenaires : Aix-Marseille Université, IREMAM (UMR7310, Aix-en-Provence), TELEMME (UMR7303, Aix-en-Provence), MESOPOLHIS (UMR 7074, Aix-en-Provence), Centre d’histoire du XIXe siècle (EA 3550, Paris Panthéon-Sorbonne et Sorbonne Université), Institut Somum (Aix-en-Provence), Service historique de la Défense (Vincennes), Centre des Archives diplomatiques du ministère des Affaires étrangères (La Courneuve), Centre des Archives diplomatiques de Nantes, Archives nationales du Maroc (Rabat), Centre Jacques Berque (UMIFRE, Rabat), Fondation Roi Abdul Aziz Al-Saoud (Casablanca) .
Nous tenons à remercier chaleureusement Aurélia Dusserre pour nous avoir communiqué cette précieuse information. -
Vient de paraître Taxing Blackness. Free Afromexican Tribute in Bourbon New Spain de Norah L. A.
Gharala aux University of Alabama PressLe 14 février 2021 à 20h43
Vient de paraître Taxing Blackness. Free Afromexican Tribute in Bourbon New Spain de Norah L. A.
Gharala aux University of Alabama Press, coll. "Atlantic Crossing series", 2019, 312 p. ISBN : 978-0-8173-2007-2 Prix : 54,95 $ (existe aussi en version électronique).
"A definitive analysis of the most successful tribute system in the Americas as applied to Afromexicans
During the eighteenth century, hundreds of thousands of free descendants of Africans in Mexico faced a highly specific obligation to the Spanish crown, a tax based on their genealogy and status. This royal tribute symbolized imperial loyalties and social hierarchies. As the number of free people of color soared, this tax became a reliable source of revenue for the crown as well as a signal that colonial officials and ordinary people referenced to define and debate the nature of blackness.
Taxing Blackness : Free Afromexican Tribute in Bourbon New Spain examines the experiences of Afromexicans and this tribute to explore the meanings of race, political loyalty, and legal privileges within the Spanish colonial regime. Norah L. A. Gharala focuses on both the mechanisms officials used to define the status of free people of African descent and the responses of free Afromexicans to these categories and strategies. This study spans the eighteenth century and focuses on a single institution to offer readers a closer look at the place of Afromexican individuals in Bourbon New Spain, which was the most profitable and populous colony of the Spanish Atlantic.
As taxable subjects, many Afromexicans were deeply connected to the colonial regime and ongoing debates about how taxpayers should be defined, whether in terms of reputation or physical appearance. Gharala shows the profound ambivalence, and often hostility, that free people of African descent faced as they navigated a regime that simultaneously labeled them sources of tax revenue and dangerous vagabonds. Some free Afromexicans paid tribute to affirm their belonging and community ties. Others contested what they saw as a shameful imposition that could harm their families for generations. The microhistory includes numerous anecdotes from specific cases and people, bringing their history alive, resulting in a wealth of rural and urban, gender, and family insight."
Norah L. A.Gharala is an assistant professor of world history at Georgian Court University in Lakewood, New Jersey.