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Hors-Série Concours de la S
fhom - Capes et Agrégation d’histoire, 2022-2025Commander (10 €) le hors-série Histoire coloniale et impériale de l’Afrique :
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Vient de paraître le dossier "Les guerres de l’opium, 1839-1860" dans L’Histoire (janvier 2020)
Le 22 janvier 2020 à 21h08
Vient de paraître le dossier "Les guerres de l’opium, 1839-1860" dans L’Histoire, janvier 2020, n° 467, 100 p. Prix : 6,40 €.
Outre le dossier sur les guerres de l’opium, on signalera dans ce numéro :
– "Les quatre vies d’Abd el-Kader" de Christelle Taraud, p. 60-65.
– "L’histoire coloniale à rebrousse-poil" p. 94-95 (à propos de la série documentaire "Décolonisations").
Parmi les ouvrages recensés : Charlotte de Castelnau-L’Estoile, Un catholicisme colonial. Le mariage des Indiens et des esclaves au Brésil, XVIe-XVIIIe ; Pierre-Yves Beaurepaire, Les Lumières et le monde. Voyager, explorer, collectionner ; Marcus Rediker, Un activiste des Lumières. Le destin singulier de Benjamin Lay ; Elaine Mokhtefi, Alger, capitale de la révolution. De Fanon aux Blacks Panthers ; -
Vient de paraître Fiscal Capacity and the Colonial State in Asia and Africa, c.1850–1960 sous la direction de Ewout
Frankema et AnneBooth aux Cambridge University PressLe 22 janvier 2020 à 20h38
Vient de paraître Fiscal Capacity and the Colonial State in Asia and Africa, c.1850–1960 sous la direction de Ewout
Frankema et AnneBooth aux Cambridge University Press, coll. "Cambridge Studies in Economic History - Second Series", 2019, 242 p. ISBN : 9781108494267 Prix : 75 £ (existe aussi en version électronique).
"This book examines the evolution of fiscal capacity in the context of colonial state formation and the changing world order between 1850 and 1960. Until the early nineteenth century, European colonial control over Asia and Africa was largely confined to coastal and island settlements, which functioned as little more than trading posts. The officials running these settlements had neither the resources nor the need to develop new fiscal instruments. With the expansion of imperialism, the costs of maintaining colonies rose. Home governments, reluctant to place the financial burden of imperial expansion on metropolitan taxpayers, pressed colonial governments to become fiscally self-supporting. A team of leading historians provides a comparative overview of how colonial states set up their administrative systems and how these regimes involved local people and elites. They shed new light on the political economy of colonial state formation and the institutional legacies they left behind at independence."
Contributors : Ewout Frankema, Anne Booth, Tirthankar Roy, Montserrat López Jerez, Kent Deng, Marlous van Waijenburg, Leigh Gardner, Kleoniki Alexopoulou, Abel Gwaindepi, Krige Siebrits
EwoutFrankema is Professor and Chair of Rural and Environmental History at Wageningen Universiteit, The Netherlands. He is editor-in-chief of the Journal of Global History and research fellow of the UK Centre for Economic Policy Research (CEPR).
AnneBooth is Professor Emerita at School of Oriental and African Studies, University of London. She has researched on the economies of Southeast Asia in both the colonial and post-colonial eras, and has written and edited a number of books on the region as well as articles in journals. -
Vient de paraître Assembling the Tropics Science and Medicine in Portugal’s Empire, 1450–1700 de Hugh
Cagle aux Cambridge University PressLe 22 janvier 2020 à 19h00
Vient de paraître Assembling the Tropics Science and Medicine in Portugal’s Empire, 1450–1700 de Hugh
Cagle aux Cambridge University Press, coll. "Studies in Comparative World History", 2018, 384 p. ISBN : 9781316647424 Prix : 22,99 £ (existe aussi en version électronique).
"From popular fiction to modern biomedicine, the tropics are defined by two essential features : prodigious nature and debilitating illness. That was not always so. In this engaging and imaginative study, Hugh Cagle shows how such a vision was created. Along the way, he challenges conventional accounts of the Scientific Revolution. The history of ’the tropics’ is the story of science in Europe’s first global empire. Beginning in the late fifteenth century, Portugal established colonies from sub-Saharan Africa to Southeast Asia and South America, enabling the earliest comparisons of nature and disease across the tropical world. Assembling the Tropics shows how the proliferation of colonial approaches to medicine and natural history led to the assemblage of ’the tropics’ as a single, coherent, and internally consistent global region. This is a story about how places acquire medical meaning, about how nature and disease become objects of scientific inquiry, and about what is at stake when that happens."
HughCagle is Assistant Professor of the History of Science at the University of Utah, where he is also Director of the International Studies program. -
Vient de paraître Du héros à la communauté. Le cheminement des identités en Afrique (XIXe-XXIe siècle) sous la direction d’Elara
Bertho , Jean-LucMartineau , CélinePauthier et FlorentPiton aux Presses universitaires du MidiLe 21 janvier 2020 à 20h43
Vient de paraître Du héros à la communauté. Le cheminement des identités en Afrique (XIXe-XXIe siècle) sous la direction d’Elara
Bertho , Jean-LucMartineau , CélinePauthier et FlorentPiton aux Presses universitaires du Midi, coll. "Cahiers Afrique. Sciences humaines et sociales" (vol. 30), 220 p. ISBN : 978-2-8107-0653-2 Prix : 25 €.
"Cet ouvrage est consacré aux multiples formes d’énonciation des identités et aux modalités de leur concrétisation en Afrique. Il rassemble dans une même analyse des énoncés de types très différents qui, tous, participent aux constructions identitaires : discours et récits oraux, textes littéraires, journalistiques ou administratifs, objets emblématiques ou encore délimitations territoriales. Résolument transdisciplinaire, il retrace le cheminement des identités en Afrique, à travers l’institution imaginaire des territoires, la fabrique textuelle des héros et les usages mémoriels des figures historiques.
Ce faisant, il donne des pistes, invitant à ne négliger aucune approche pour une analyse plus complète des processus de construction identitaire."
ElaraBertho est chargée de recherches CNRS au sein du laboratoire Les Afriques dans le Monde (UMR 5115). Ses recherches portent sur les imaginaires des guerres coloniales au Niger et en Guinée. Elle est autrice de Sorcières, tyrans, héros. Mémoires postcoloniales de résistants africains, Honoré Champion, 2019.
Jean-LucMartineau est maître de conférences à l’INALCO et membre du laboratoire CESSMA (UMR 245). Ses recherches sont consacrées au Nigeria, aux questions de constructions identitaires, à l’histoire culturelle, politique et urbaine de l’espace yoruba en particulier.
CélinePauthier est maîtresse de conférences à l’université de Nantes et membre du Centre de recherches en histoire internationale et atlantique. Ses recherches portent sur les imaginaires de l’indépendance, les constructions identitaires et les circulations militantes en Afrique de l’Ouest, plus particulièrement en Guinée au XXe siècle.
FlorentPiton est doctorant à l’université Paris Diderot et membre du laboratoire CESSMA (UMR 245). Ancien chargé de cours à Sciences Po Paris, puis ATER en histoire contemporaine de l’Afrique à l’université Paris Diderot, ses recherches portent sur l’histoire des mobilisations sociales et politiques au Rwanda des années 1950 au génocide des Tutsi. Il est l’auteur de Le Génocide des Tutsi du Rwanda, Paris, La Découverte, 2018.
Information précieuse diffusée sur Twitter par Florent Piton :
https://twitter.com/fpiton/status/1218582929024200709
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Vient de paraître Reimagining Liberation. How Black Women Transformed Citizenship in the French Empire d’Annette K.
Joseph-Gabriel aux University of Illinois PressLe 18 janvier 2020 à 13h10
Vient de paraître Reimagining Liberation. How Black Women Transformed Citizenship in the French Empire d’Annette K.
Joseph-Gabriel aux University of Illinois Press, coll. "The New Black Studies Series", 2020, 260 p. ISBN : 978-0-252-08475-1 Prix : 22,95 $ (existe aussi en version électronique).
"The work and thought of seven black women in the fight against colonialism
Black women living in the French empire played a key role in the decolonial movements of the mid-twentieth century. As thinkers and activists, these women lived lives of commitment and risk that landed them in war zones and concentration camps and saw them declared enemies of the state.
Annette K. Joseph-Gabriel mines published writings and untapped archives to reveal the anticolonialist endeavors of seven women. Though often overlooked today, Suzanne Césaire, Paulette Nardal, Eugénie Éboué-Tell, Jane Vialle, Andrée Blouin, Aoua Kéita, and Eslanda Robeson took part in a forceful transnational movement. Their activism and thought challenged France’s imperial system by shaping forms of citizenship that encouraged multiple cultural and racial identities. Expanding the possibilities of belonging beyond national and even Francophone borders, these women imagined new pan-African and pan-Caribbean identities informed by black feminist intellectual frameworks and practices. The visions they articulated also shifted the idea of citizenship itself, replacing a single form of collective identity and political participation with an expansive plurality of forms of belonging."
Annette K.Joseph-Gabriel is an assistant professor of French at the University of Michigan. -
Vient de paraître Barth à Tombouctou. Lettre d’Ahmad al-Bakkāy al-Kuntī à Ahmad b. Ahmad, émir du Māsina (1854) édité par Mohamed
Diagayété publié par les éditions Geuthner et l’Académie des sciences d’outre-merLe 17 janvier 2020 à 09h03
Vient de paraître Barth à Tombouctou. Lettre d’Ahmad al-Bakkāy al-Kuntī à Ahmad b. Ahmad, émir du Māsina (1854) texte arabe traduit et commenté par Mohamed
Diagayété publié par les éditions Geuthner et l’Académie des sciences d’outre-mer, coll. "Sources africaines" (n° 2), 2019, 154 p. ISBN : 9782705340346 Prix : 28 €.
"Une nouvelle histoire du continent africain est en train de s’écrire, à partir de l’étude des manuscrits rédigés sur place en arabe et dans les langues locales. Ces sources africaines de nos connaissances appellent la multiplication d’éditions critiques scientifiquement établies par des spécialistes : ainsi le lecteur peut-il disposer d’un matériau autochtone, souvent antérieur aux colonisations et à leur prisme parfois réducteur.
Forte de son expertise sur l’Afrique, l’Académie des sciences d’outre-mer, membre de l’Union académique internationale, a rejoint le programme de recherches « Fontes Historiae Africanae » créé par cette dernière. Elle lance, en 2019, avec l’aide des éditions spécialisées Geuthner, la collection sources africaines où la présente étude vient prendre place.
Mohamed Diagayété présente ici l’édition arabe, la traduction et le commentaire d’une longue épître écrite fin 1853 - début 1854 par Ahmad al-Bakkāy al-Kuntī lors du séjour à Tombouctou du voyageur Heinrich Barth. L’auteur, un des grands lettrés musulmans de son temps, y explique à l’émir du Māsina pourquoi l’islam commande de faire bon accueil à ce chrétien. L’intérêt de ce texte est multiple : lu en contrepoint avec le récit de voyage de Barth, il constitue un témoignage inestimable sur le dialogue entre deux érudits venus de deux mondes différents. Il permet de suivre l’argumentation par laquelle l’auteur justifie sa décision de protéger son hôte. Les documents publiés en annexe montrent que le soufi qu’était Ahmad al-Bakkāy cherchait également, par l’intermédiaire de Barth, le contact avec l’Angleterre pour faire contrepoids à l’avancée des Français au Sahara."
Présentation pdf de l’ouvrage disponible sur la page des éditions de l’Académie des sciences d’outre-mer
Entretien vidéo de l’ouvrage avec Mohamed Diagayeté et Bernard Salvaing, mené par Arnaud Benedetti, à retrouver dans les vidéos de l’Académie des sciences d’outre-mer
MohamedDiagayété , docteur de l’université ez-Zeitouna de Tunis en 2007, se consacre à l’étude des manuscrits anciens du Mali. Il est depuis 2018 directeur général de l’IHERI-ABT (Institut des Hautes Études et de Recherches Islamiques Aḥmad Bābā de Tombouctou).
Nous tenons à remercier très chaleureusement Bernard Salvaing pour nous avoir signalé cet ouvrage tant précieux et pour nous avoir fourni les documents si utiles. -
Vient de paraître Poulo Condore. Un bagne français en Indochine de Frédéric
Angleviel chez VendémiaireLe 16 janvier 2020 à 18h32
Vient de paraître Poulo Condore. Un bagne français en Indochine de Frédéric
Angleviel chez Vendémiaire, coll. "Chroniques", 2020, 204 p. ISBN : 978-2-36358-340-6 Prix : 21 €.
"Surnommé « le bagne d’où l’on ne revient pas », le pénitencier de l’archipel de Poulo Condore, dans la mer de Chine, ouvrit ses portes en 1861 pour ne les fermer qu’en 1993, soit près de quarante ans après la fin de la guerre d’Indochine. Ce fut le deuxième bagne français, derrière celui de Guyane : 40 000 prisonniers y furent relégués durant toute la période coloniale. La moitié y trouvèrent la mort dans des conditions atroces : manque de nourriture, travail forcé, épidémies… Officiellement réservé aux pirates, membres des sociétés secrètes ou trafiquants d’opium, Poulo Condore fut en réalité un outil de répression politique, destiné à faire disparaître les opposants à l’autorité française, qui représentaient plus des deux tiers des détenus.
Dans la période suivant la partition du Vietnam en 1954, l’archipel, renommé Con Dao, servit, avec le soutien des États-Unis, à l’emprisonnement des combattants de la réunification révolutionnaire. L’indépendance totale du Vietnam en 1975 n’entraîna pas la fermeture du pénitencier où furent cette fois envoyés, durant deux décennies, les derniers adversaires du nouveau régime.
Méconnu des Français, contrairement à ceux de Guyane ou de Nouvelle-Calédonie, ce lieu de relégation d’une terrible cruauté occupe une place fondamentale dans la mémoire collective vietnamienne d’aujourd’hui."
Né à Nouméa, FrédéricAngleviel est spécialiste de l’histoire de la Nouvelle-Calédonie et du Pacifique. Appartenant à la communauté caldoche, il est aussi reconnu pour ses travaux par la communauté kanak. Il dirige la revue Annales d’histoire Calédonienne.
Information diffusée sur Twitter par Pierre Grosser :
https://twitter.com/PierreGrosser/status/1217865418649542658 -
Vient de paraître le premier numéro de la revue électronique Esclavages & Post-Esclavages éditée par le CIRESC sur le thème "Citoyenneté & contre-citoyenneté", sous la direction d’António de
Almeida Mendes et ClémentThibaud Le 16 janvier 2020 à 17h07
Vient de paraître le premier numéro de la revue électronique Esclavages & Post-Esclavages / Slaveries & Post-Slaveries éditée par le CIRESC sur le thème "Citoyenneté & contre-citoyenneté", sous la direction d’António de
Almeida Mendes et ClémentThibaud , 2019-1.
Cette revue électronique est accessible gratuitement sur la plate-forme OpenEdition Journals.
Crédits : © Lebogang Mashile. Produced by The Centre for the Less Good Idea. Photo © Stella Olivier.
Créée en 2019, Esclavages & Post-esclavages est une revue internationale semestrielle, exclusivement numérique. Pluridisciplinaire et multilingue, elle explore les spécificités des situations d’esclavages et de post-esclavages dans le monde, de l’Antiquité à nos jours. Elle est éditée par le Centre international de recherches sur les esclavages et post-esclavages (CIRESC).
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Vient de paraître Un monde en nègre et blanc. Enquête historique sur l’ordre racial d’Aurélia
Michel aux éditions PointsLe 16 janvier 2020 à 09h05
Vient de paraître Un monde en nègre et blanc. Enquête historique sur l’ordre racial d’Aurélia
Michel aux éditions Points, coll. "Essais", 2020, 400 p. ISBN : 9782757880050 Prix : 10 €.
"Ce livre entreprend de relater et de clarifier, à destination d’un large public, le poids encore très actif de l’esclavage dans nos sociétés. Reprenant les grandes étapes qui ont mené de l’esclavage méditerranéen puis africain et atlantique aux processus de colonisation européenne dans trois continents (Afrique, Amérique et Asie), il donne les clés historiques de la définition de la race et dévoile ses fondements économiques, anthropologiques et politiques.
Parce qu’elle est aussi celle des notions de liberté, d’égalité, de travail et qu’elle engage nos identités, l’histoire de l’esclavage tire le fil de la construction de l’Europe et révèle l’ordre racial qui régit notre monde contemporain."
AuréliaMichel , née en 1975, est historienne, maîtresse de conférences en histoire des Amériques noires à l’université Paris-Diderot et chercheure au Centre d’études en sciences sociales sur les mondes africains, américains et asiatiques (CESSMA). Elle a notamment contribué au scénario du documentaire ’Les Routes de l’esclavage’ diffusé sur Arte en 2018.
Livre signalé sur Twitter par Aurélia Michel :
https://twitter.com/aureliamichel75/status/1217496167564611585 -
Colloque international « État de guerre, États en guerre, XIXe-XXIe siècles » (Paris, ASOM, 16-17 janvier 2020)
Le 13 janvier 2020 à 09h52
Colloque international
’État de guerre, États en guerre
XIXe-XXIe siècles’
Académie des sciences d’outre-mer
15, rue La Pérouse - 75116 Paris
Jeudi 16 et vendredi 17 janvier 2020
Colloque organisé conjointement par le Réseau de recherche interdisciplinaire Colonisations et Décolonisations (RICODE), l’Académie des sciences d’outre-mer (ASOM), l’Institut d’études de l’Islam et des sociétés du monde musulman (IISMM), le Centre de Recherches Moyen-Orient Méditerranée (CERMOM - Inalco) et l’http://ihd.labo.univ-poitiers.fr/ (IHD - Université de Poitiers).
Jeudi 16 janvier de 09h30 à 17h30 et vendredi 17 janvier 2020 de 09h30 à 16h30
Lieu : Académie des sciences d’outre-mer - 15, rue La Pérouse - 75116 Paris
Organisatrices :
Anne-Claire Bonneville, Inalco, CERMOM
Samia El Mechat, Université Côte d’Azur-ASOM
Delphine Fagot, ASOM
Contact :
anne-claire.bonneville@inalco.fr
"Le thème du colloque « État de guerre, États en guerre » et l’évolution des conflits armés dans le monde du XXe au XXIe siècle nous projettent d’emblée dans deux directions : l’approche « classique » de la guerre comme outil du pouvoir politique et ses implications ; l’apparition de nouvelles formes de conflictualité et le changement dans la nature des victimes.
Les guerres ont longtemps été considérées comme la principale source de violence sur la scène mondiale. L’État se présentant comme l’acteur central des relations internationales, la sécurité mondiale s’est souvent confondue avec la sécurité des États. Les conflits de l’histoire contemporaine qui ont forgé notre représentation de la guerre – guerres mondiales, guerres interétatiques, guerres coloniales, etc – se sont souvent soldés par une victoire, débouchant d’une part sur des traités de paix qui ont reconfiguré les rapports de force, et d’autre part sur la fin des empires coloniaux. Dans ces conditions, ce sont le lien entre le politique et le militaire, ainsi que la conduite de la guerre et ses implications sociales, politiques et territoriales qui dominent.
Selon Clausewitz, le lien entre le politique et le militaire constitue la pierre angulaire de toute stratégie de guerre. Souvent mais pas toujours, la dimension politique englobe la dimension militaire, dans la mesure où c’est le chef politique qui décide ou pas du recours à la guerre. La guerre se trouve alors à la charnière du politique, du militaire et de l’idéologique. Dans ces conditions, quelle est la liberté de décision et d’action du politique et du stratège ? Quelle place faudrait-il donner aux questions de droit et d’éthique ? Quelles sont les finalités et les conséquences sur l’évolution des sociétés et les rapports entre États ? La guerre étant pensée comme un outil au service du politique, la réponse à ces questionnements permettra d’étudier la préparation et la conduite de la guerre, d’éclairer la décision et les choix politiques. Mais elle ouvre aussi d’autres perspectives.
Dans la vision de Clausewitz, la guerre apparaît moins comme un outil militaire au service du politique que l’une des formes violentes de l’interaction sociale et politique. La guerre ne se réduit donc pas aux opérations armées, ni même aux choix politiques qui président à son usage. Elle implique l’étude des sociétés tout entières dans la mesure où la guerre façonne et pèse sur la société, dont l’adhésion ou le refus des choix politiques et stratégiques peut déterminer l’issue des combats. La guerre est un prisme par lequel on peut mieux comprendre l’évolution des sociétés – à travers notamment l’analyse des contraintes qu’elles subissent, des accommodements qu’elles élaborent et de la perception qu’elles ont des enjeux – et les choix politiques qui déterminent la vie d’un État ou d’une nation. Le temps de sortie de guerre est aussi intéressant à prendre en compte pour voir comment l’État se retire du conflit, comment est mis fin à la situation d’exception que constitue la guerre et comment et avec quelle perspective populations et combattants appréhendent la transition.
Cependant, depuis la fin du XXe siècle, loin de disparaître, les affrontements entre armées régulières, toujours d’actualité, se révèlent moins nombreux. Certes, l’éventualité de la guerre n’est pas à exclure, « l’intérêt national » peut toujours être à l’origine du déclenchement des hostilités, mais les États ne sont plus les protagonistes exclusifs des guerres tandis que les conflits armés ont changé de forme. A côté de ces guerres entre États, la scène internationale a vu se multiplier, depuis l’effondrement de l’Union soviétique, les interventions militaires dans le cadre ou non de l’ONU, les guerres asymétriques, les opérations de contre-insurrection, les frappes aériennes « ciblées », l’usage des drones armés, le recours aux unités spéciales pour des opérations ponctuelles, l’assistance à un pays tiers, le terrorisme et enfin, les guerres internes aux États.
La multiplicité des acteurs étatiques ou non-étatiques (groupes djihadistes transnationaux, guérillas, narcotrafiquants, etc.), des modes d’action ou de combat, des sources de conflit (prolifération nucléaire, régimes dictatoriaux, narcotrafics etc.) ont bouleversé les grilles de lecture traditionnelles. L’exemple des récentes guerres d’Afghanistan et d’Irak montre que le lien entre l’outil militaire et la finalité politique n’est plus établi. La victoire militaire des coalitions occidentales ne s’est pas transformée en succès politique.
Cette réalité ainsi que la pluralité des situations de guerre incitent au renouvellement de la réflexion sur les zones de conflit et le sens donné au concept de guerre. Il apparaît ainsi difficile de caractériser les interventions armées d’un État. Celui-ci est-il en guerre ou en état de guerre ? L’exemple du Mali est de ce point de vue intéressant. La France, perçue comme un État en paix, intervient dans le cadre de l’opération « Barkhane », mais seul le Mali est en état de guerre ou en situation de conflit armé. Pourtant, L’État français, frappé sur son propre territoire par le terrorisme islamiste, se déclare « en guerre » contre les groupes djihadistes, comme l’Organisation État islamique. Il est intéressant de s’interroger sur la manière dont L’État fait face à la situation de conflit, qu’il en soit l’auteur ou qu’il la subisse, en élaborant par exemple des outils juridiques nouveaux. La nature de l’ennemi est également problématique. L’État en guerre est-il face à un combattant ou à un civil terroriste ? Ces questions ainsi que les tendances à la privatisation par le recours de plus en plus fréquent aux sociétés militaires privées ou aux poursuites pénales contre les soldats ou les terroristes, qui sont au cœur du thème du colloque, restent encore peu analysées.
L’évolution des conflits et des formes de violence politique dans le monde s’est également traduite par un changement dans la nature des victimes. Alors qu’au début du XX siècle, les militaires représentaient la majorité des victimes des guerres, 5% seulement d’entre elles étant des civils, aujourd’hui, le rapport s’est inversé avec 90% de victimes civiles dans les conflits. Avec leur lot de déplacés et de réfugiés, notamment de femmes et d’enfants, les violences politiques contemporaines et en particulier les violences infra-étatiques, ont placé les individus au centre des enjeux sécuritaires.
Dans la droite ligne des perspectives ouvertes par le Dictionnaire de la guerre et de la paix (PUF, 2017), le colloque sur « État de guerre, États en guerre XXe-XXIe s. », s’inscrit dans une démarche pluridisciplinaire pour mieux saisir la complexité des situations de conflit armé dans des espaces variés et renouveler la réflexion sur ce thème."
Pour mémoire, l’appel à communication
Source de l’information :
http://www.inalco.fr/actualite/colloque-international-etat-guerre-etats-guerre-xixe-xxie-siecles-16-17-janvier
https://www.academieoutremer.fr/2019/12/09/conference-preparatoire-au-congres-international-des-sciences-historiques-de-poznan-2/
Information précieuse à nous signalée sur Twitter par l’INALCO :
https://twitter.com/Inalco/status/1215225932614709248