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Vient de paraître A Slave Between Empires. A Transimperial History of North Africa de M’hamed
Oualdi aux Columbia University PressLe 13 janvier 2020 à 01h16
Vient de paraître A Slave Between Empires. A Transimperial History of North Africa de M’hamed
Oualdi aux Columbia University Press, 2020, 248 p. ISBN : 9780231191869 Prix : 54 £ (existe aussi en version électronique).
"In June 1887, a man known as General Husayn, a manumitted slave turned dignitary in the Ottoman province of Tunis, passed away in Florence after a life crossing empires. As a youth, Husayn was brought from Circassia to Turkey, where he was sold as a slave. In Tunis, he ascended to the rank of general before French conquest forced his exile to the northern shores of the Mediterranean. His death was followed by wrangling over his estate that spanned a surprising array of actors : Ottoman Sultan Abdülhamid II and his viziers ; the Tunisian, French, and Italian governments ; and representatives of Muslim and Jewish diasporic communities.
A Slave Between Empires investigates Husayn’s transimperial life and the posthumous battle over his fortune to recover the transnational dimensions of North African history. M’hamed Oualdi places Husayn within the international context of the struggle between Ottoman and French forces for control of the Mediterranean amid social and intellectual ferment that crossed empires. Oualdi considers this part of the world not as a colonial borderland but as a central space where overlapping imperial ambitions transformed dynamic societies. He explores how the transition between Ottoman rule and European colonial domination was felt in the daily lives of North African Muslims, Christians, and Jews and how North Africans conceived of and acted upon this shift. Drawing on a wide range of Arabic, French, Italian, and English sources, A Slave Between Empires is a groundbreaking transimperial microhistory that demands a major analytical shift in the conceptualization of North African history."
M’hamedOualdi is associate professor of history and Near Eastern studies at Princeton University and full professor at Sciences Po, Paris. He is the author of Esclaves et maîtres : Les mamelouks au service des beys de Tunis du XVIIe siècle aux années 1880 (2011).
Information très précieuse signalée sur Twitter par Khalid Lyamlahy :
https://twitter.com/khalidlym/status/1216036160243470337 -
Appel à communication pour la 5e Rencontre des Jeunes Chercheur·e·s en Études Africaines-JCEA 2020 "L’Afrique en mouvement, en question" (Marseille, 7-10 juillet 2020)
Le 10 janvier 2020 à 09h01
Appel à communication pour la 5e Rencontre des JCEA 2020
Jeunes Chercheur·e·s en Études Africaines
’L’Afrique en mouvement, en question’
(Marseille, 7-10 juillet 2020
Appel valable jusqu’au 15 janvier 2020, délai de rigueur
L’Afrique veut construire son propre discours sur les problématiques et défis qui se présentent à elle au regard de son histoire plurielle et dynamique. L’Afrique bouge comme depuis toujours. Elle se fait et se refait sans cesse dans un monde qui semble prôner l’universalisme absolu, l’enjeu étant toutefois de promouvoir la diversité sans s’acculturer. L’Afrique est au cœur des agendas internationaux. À ce propos, la présente rencontre des jeunes chercheur.e.s africain.e.s/africanistes est une opportunité qui peut permettre de contribuer à lever le voile sur ses véritables potentialités.
Les JCEA 2020 réuniront à Marseille du 07 au 10 juillet 2020 des jeunes chercheur.e.s sur l’Afrique et ses diasporas. Par une approche pluridisciplinaire, avec des sujets transversaux ancrés dans la réalité, ces rencontres, qui se tiendront en même temps que les REAF, proposent de mener une réflexion sur la construction de l’Afrique. Entre enjeux épistémologiques à tendance constructivistes et thématiques actuelles, leur objet questionne une Afrique en mouvement autour de quatre axes :
Axe 1 : Constructions
Axe 2 : Épistémologies
Axe 3 : Territoires, territorialités et temporalités
Axe 4 : Engagement
Modalités de participation :
Les propositions de communication doivent s’inscrire dans l’un des quatre axes identifiés ci-dessus (préciser l’axe choisi). Les résumés, en français, doivent comprendre au maximum 400 mots accompagnés de cinq mots-clés et être déposés sur la plateforme https://jcea2020.sciencesconf.org/ jusqu’au 15 janvier 2020, délai de rigueur. Les auteur.rice.s des propositions retenues seront informé.e.s par mail au plus tard le 15 mars 2020.
Pour toute information, veuillez écrire à l’adresse commune du CO : cojcea2020@gmail.com
Membres du conseil scientifique :
Ambrosetti David (science politique, CNRS, LAM) ; Andrieu Sarah (anthropologie, Université de Nice, IMAF) ; Ballarin Marie-Pierre (anthropologie, IRD, URMIS Nice) ; Boilley Pierre (histoire, Université Paris I, IMAF) ; Bonacci Giulia (histoire, IRD, URMIS Nice) ; Boris Samuel (science politique, IRD, CERI) ; Bouilly Emmanuelle (science politique, Sciences Po Bordeaux, LAM) ; Bridonneau Marie (géographie, CFEE) ; Ciarcia Gaetano (anthropologie, CNRS, IMAF) ; Damome Etienne (communication, MICA Bordeaux) ; Delmas Adrien (histoire, CJB, IMAF) ; Ewane Christiane Félicité (langue et linguistique, Université Yaoundé I) ; Fancello Sandra (anthropologie, CNRS, IMAF) ; Fouéré Marie-Aude (anthropologie, EHESS, IFRA Nairobi) ; Garnier Xavier (littérature, Paris III, THALIM) ; Gary-Tounkara Daouda (histoire, CNRS, IMAF) ; Gastineau Bénédicte (démographie, IRD, LPED) ; Grémont Charles (histoire, IRD, LPED) ; Grenais Marc-Éric (anthropologie, Université de Bordeaux, LAM) ; Guidi Pierre (histoire, IRD, CEPED) ; Lafont Anne (histoire des arts, EHESS, CRAL) ; Le Lay Maëline (littérature, CNRS, IFRA Nairobi) ; Lesclingand Marie (démographie, Université de Nice, URMIS) ; Lesourd Céline (anthropologie, CNRS, Centre Norbert Elias) ; Lima Stéphanie (géographie, Université de Toulouse, LISST) ; Lombard Jérôme (géographie, IRD, PRODIG) ; Magrin Géraud (géographie, Université Paris I, PRODIG) ; Malaquais Dominique (sciences politique, CNRS, IMAF) ; Martin-Granel Nicolas (littérature, ITEM) ; Martineau Jean-Luc (histoire, INALCO, CESSMA) ; Mazauric Catherine (littérature, Université d’Aix-Marseille, CIELAM) ; Morange Marianne (géographie, Université Paris Diderot, CESSMA) ; Nativel Didier (histoire, Université Paris Diderot, CESSMA) ; Pérouse de Montclos Marc-Antoine (science politique, IRD, CEPED) ; Planel Sabine (géographie, IRD, IMAF) ; Renucci Florence (droit, CNRS, IMAF) ; Rillon Ophélie (histoire, CNRS, LAM) ; Samson Fabienne (anthropologie, IRD, IMAF) ; Sanchez Samuel (histoire, Université Paris I, IMAF) ; Streiff-Fenart Jocelyne (sociologie, IRD, URMIS) ; Thiriot Céline (science politique, Science Po Bordeaux, LAM) ; Tisseau Violaine (histoire, CNRS, IMAF) ; Van Den Avenne Cécile (socio-linguistique, Université Paris 3, IMAF) ; Viti Fabio (anthropologie, Université d’Aix-Marseille, IMAF) ; Zappa Francesco (anthropologie, Université Sapienza, Rome).
Membres du comité d’organisation :
AHAMED Houfrane : doctorante en Sciences du langage, Laboratoire Dynamique du Langage In Situ (DYLIS), Université de Rouen, France.
BARRO Jacques : docteur en Lettres modernes (Sciences du langage), Laboratoire Langues, Discours et Pratiques artistiques, Université Joseph Ki-Zerbo, Ouagadougou, Burkina Faso et Laboratoire Lettres, Arts et communication, Université Norbert Zongo, Koudougou, Burkina Faso.
BARRY Boubacar : doctorant en Anthropologie, Laboratoire d’Anthropologie des Mondes Contemporains (LAMC), Université Libre de Bruxelles, Belgique, en collaboration avec l’Ecole Nationale Supérieure d’Agriculture du Sénégal.
CASSARINI Camille : doctorant en Géographie, Laboratoire Population Environnement Développement (LPED), Aix-Marseille Université, France.
DESPORTES Coline : doctorante en Histoire de l’art, Centre de recherche sur les arts et le langage – Centre d’Histoire et de Théorie des Arts (CRAL-CEHTA), École des hautes études en sciences sociales/Institut national d’histoire de l’art, Paris, France.
DIOP Ndéye Ami : doctorante en Science Politique, Laboratoire des Sociétés et pouvoirs/ Afrique-Diaspora, Université Gaston Berger, Sénégal.
FOMETE DJATSA RONNY Kevin : doctorant en sociologie politique, Laboratoire Sociologie, Centre de Formation Doctorale en Sciences Humaines, Sociales et Éducatives, Université de Yaoundé 1, Cameroun.
KAMSU SOUOPTETCHA Amos : docteur en Sociolinguistique, Laboratoire Langue, Littérature et Études Comparées (LLEC) et Centre de Recherche et Études Globales aux Unités Multidisciplinaires (CREGUM), ENS/Université de Maroua, Cameroun.
KONKOBO Bourahima : doctorant en Sociologie, Laboratoire Société Mobilité et Environnement (LASME), Université Ouagadougou 1, Burkina Faso, en cotutelle avec le laboratoire Mobilités, Voyages, Innovations et Dynamiques dans les Afriques méditerranéenne et subsaharienne (MOVIDA), Université de St Louis, Sénégal.
LE COQ Rubis : doctorante en anthropologie, UMR5206 Triangle. Action, discours, pensée politique et économique, ENS de Lyon, France.
MISSIE Griaque Gustave : doctorant en Gouvernance et intégration régionale, Institut des Gouvernance, Humanités et Sciences Sociales (PAUGHSS), Université Panafricaine Yaoundé 2, Cameroun.
MOUSSAVOU NYAMA Anouchka Stevellia : doctorante en Littérature comparée, Centre interdisciplinaire d’étude des littératures d’Aix-Marseille (CIELAM), Aix-Marseille Université, France.
NANA Louis : doctorant en Littérature comparée et Théorie littéraire, Agora – PhD Programme « Entangled Temporalities in the Global South », Karls Eberhard Universität, Allemagne, en cotutelle avec le centre de recherche AGORA, Université de Cergy-Pontoise, France.
N’DOLY Adouobo Christophe : docteur en Sociologie, Laboratoire de sociologie économique et d’anthropologie des appartenances symboliques (LAASSE), Université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan-Cocody, Côte d’Ivoire.
NGANYA TCHAMWA Annick : doctorante en sciences sociales, option sociologie anthropologie du développement, laboratoire Institut des politiques et initiatives sociales (IPIS), Université Catholique d’Afrique Centrale Yaoundé, Cameroun, en codirection avec le Laboratoire de recherche sur les transformations économiques et sociales (LARTES)/IFAN, Université Cheikh Anta Diop de Dakar, Sénégal.
STEWART Alexandra : Doctorante en littératures d’expression française, University of KwaZulu-Natal, Afrique du Sud.
TARDIEU Oumou Salam : docteure en Information-communication et éducation, Laboratoire des Médiations, informations, communication, arts (MICA), Université Bordeaux-Montaigne, France.
UNTER ECKER Marjolaine : doctorante en littératures contemporaines d’expression française, Centre interdisciplinaire d’étude des littératures d’Aix-Marseille (CIELAM), Aix-Marseille Université, France, en codirection avec la Humboldt Universität de Berlin, Allemagne.
VOLOLOMANANA Iharambatosoa Brigitte : doctorante en Sciences Sociales orientation Anthropologie sociale et culturelle, Laboratoire Rouages des sociétés et développement, Université d’Antananarivo, Madagascar, en codirection avec le Laboratoire de Population-Environnement-Développement (LPED), Aix-Marseille Université, France.
Nous tenons à remercier chaleureusement Marjolaine Unter Ecker pour avoir eu l’obligeance de nous informer de cette précieuse manifestation et de ce précieux appel à communication.
https://jcea.hypotheses.org/
Plateforme de proposition de communication : https://jcea2020.sciencesconf.org/ -
Colloque international "Race et sang dans les sources depuis le XVIIe siècle. Le cas de la France et de ses colonies" (Paris, 24-25 janvier 2020)
Le 9 janvier 2020 à 23h39
Colloque international
’Race et sang dans les sources depuis le XVIIe siècle
Le cas de la France et de ses colonies’
Colloque organisé par l’APECE
6e rencontres du Grand séminaire d’histoire des Outre-mer
École Normale Supérieure, rue d’Ulm (24)
Centre Panthéon de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (25)
Vendredi 24 et samedi 25 janvier 2020
Ces 6e Rencontres du Grand séminaire d’histoire des Outre-mer sont organisées par l’association d’étude de la colonisation européenne (APECE) avec le soutien du Conseil Régional d’Ile-de-France, de la Dilcrah (Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine LGBT), de l’Institut d’Histoire Moderne et Contemporaine (CNRS, Ecole normale supérieure, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne), du fonds de dotation Henri Grégoire Germain Porte.
"Au cœur d’une controverse relative à sa suppression de la Constitution de 1958, le terme de race (qui a en revanche disparu de la législation du travail), fait aujourd’hui débat dans le champ des sciences sociales et humaines. Il peut être légitime dès lors de s’interroger sur son usage au sein de la société française (y compris ses colonies, puis ses Outre-mer) depuis le XVIIe siècle. Aujourd’hui, certains chercheurs projettent la catégorie de « race » comme la matrice des rapports sociaux au sein des colonies esclavagistes françaises puis post esclavagistes et par effet de vase communiquant sur le territoire continental en usant de concepts importés d’autres situations coloniales comme le « racisme systémique, d’État ou structurel ». Prenant en compte les singularités économiques, sociales et culturelles spécifiques à l’Hexagone et à ses Outre-mer dans la diachronie, d’autres pensent que cette catégorie ne constitue qu’une variable de ces sociétés voire une conséquence.
Ce colloque a pour but d’analyser dans les sources les usages du terme de race, dans le contexte français depuis le XVIIe siècle, qui marque le début de la colonisation esclavagiste menée par des élites marchandes avec le soutien de la monarchie. Il s’agira dans un premier temps de voir comment les termes de race, mais aussi de sang, auquel le premier est initialement étroitement lié, sont utilisés, avant même le début de la colonisation. Depuis quand et comment les sources utilisent-elles des expressions telles que « noblesse de sang », « noblesse de race », « race des Carolingiens »… Quels sont les usages de ces termes dans le discours religieux, nobiliaire, zootechnique ? Quelles sont les grammaires de l’usage du mot race avant même que l’esclavage ne se développe dans les colonies françaises ?
Le développement de l’esclavage colonial et l’arrivée de personnes « non-blanches » sur le territoire du Royaume de France créent-ils des usages nouveaux du terme, selon quelle fréquence ? Avec le développement des enfants nés de la fréquentation légitime ou non entre personnes d’origine européenne et personnes africaine ou d’ascendance africaine, l’expression « sang-mêlé » est largement employée dans les colonies, mais aussi dans le Royaume de France.
Alors que le terme de race semble assez peu utilisé dans les sources portant sur les colonies avant la Révolution française, son usage devient beaucoup plus fréquent après celle-ci. Quelles incidences le développement des idées abolitionnistes a-t-il sur l’usage du terme « race » ? Lors de la première (1794), puis de la seconde abolition (1848) la mise en place de la citoyenneté pour les libres de couleur puis pour les esclaves aurait dû supprimer la hiérarchie juridique selon la couleur de peau. Le développement de l’usage du terme de « race » dans les sources portant sur les colonies n’est-il pas la manifestation de la mise en place d’un nouveau système de domination inégalitaire, fondé sur des inégalités supposées « naturelles entre les hommes » ? On reviendra aussi sur le jeu complexe des présences et des absences de la catégorie de race, au cours de ce qui constitue à la fois le moment maximal de l’institutionnalisation et de la diffusion d’un savoir anthropologique sur les races humaines, de la banalisation de la catégorie de race pour décrire les groupes humains dans l’espace public, et, en parallèle, une nouvelle phase de colonisation, fondée sur un modèle d’exploitation et de domination non-esclavagiste, entre la colonisation de l’Algérie (1830) et l’apogée de l’empire colonial français sous la 3e République.
La période qui suit la 2de Guerre mondiale et les politiques ouvertement racistes de la période vichyste et exterminatrices de l’occupation allemande, ainsi que la phase de décolonisation qui s’ouvre dans les années 1950-1960 sont marquées par un ensemble de transformations, complexes, ambiguës, et encore relativement mal étudiées, notamment pour le cas français, des usages antérieurs de la notion de race. D’un côté, les usages antérieurs de la race se trouvent remis en cause, au nom de la science, certains prônant l’abandon d’un terme liée aux pires idéologies du XXe siècle ; d’autres estimant qu’il convient de distinguer entre un usage scientifique, légitime, refondé autour de l’étude des groupes sanguins et la génétique, de ses détournements idéologiques et politiques. Comme diverses études le montrent désormais, on est loin d’une remise en cause unanime de la notion de race du côté des sciences biomédicales dans les années 1950-1960. Si le concept se transforme effectivement, et se trouve particulièrement remis en cause dans les années 1970-1980, les usages perdurent et le retour d’une conception biologique de la race, particulièrement marqué Outre-Atlantique depuis les années 2000, doit être situé dans cette perspective. D’un autre côté, le terme est aussi approprié par les sciences sociales qui, notamment dans la suite des enquêtes lancées par l’UNESCO après 1945, se focalisent sur les rapports sociaux entre des races avant tout définies par des mécanismes sociologiques et sur le racisme entendu dans un sens large de discriminations, stigmatisations ou préjugés liés à un certain nombre de caractères essentialisés et naturalisés. En parallèle, une série de mouvements défendant un « racisme anti-raciste » ou un « racialisme » stratégique se développent, qui font de la race une arme (à double tranchant, peut-être) dans un combat politique pour l’émancipation et la reconnaissance. Il s’agira d’examiner certains des enjeux et des problèmes liés à ces évolutions.
Il s’agit par la diffusion de connaissances scientifiques de déconstruire la scientificité du concept de race et de ses hiérarchies en analysant dans les sources comment ces mécanismes se sont mis en place. Il s’agit d’analyser la manière dont depuis des décennies, les sciences sociales, mais aussi les sciences exactes luttent pour déconstruire, mais aussi, parfois, reconstruire la catégorie de race.
Ces rencontres s’intègrent dans le Grand séminaire d’histoire des Outre-mer, séminaire annuel entre des chercheurs de l’hexagone et de l’Outre-mer qui dans sa programmation pluriannuelle s’intéresse aux questions de la couleur et la race. Lors de son avant-dernière session en Martinique en 2016, le séminaire s’était interrogé sur l’articulation entre couleur et liberté.
Ce Grand séminaire d’histoire des Outre-mer devra permettre les échanges entre historiens, anthropologues, philosophes, historiens de l’art, juristes, généticiens, biologistes. Il se limitera au cas français, mais les comparaisons avec d’autres exemples seront les bienvenus.
Le Grand séminaire d’histoire des Outre-mer se veut un lieu d’échanges entre chercheurs, mais aussi avec tous les publics."
Pour mémoire, l’ancien programme (programme modifié en relation avec les mouvements sociaux).
Vendredi 24 (École normale supérieure, 45 rue d’Ulm et 24 rue Lhomond, Paris 5e) et samedi 25 janvier 2020 (Centre Panthéon de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, 12, place du Panthéon, Paris 5e).
Participation libre dans la limite des places disponibles.
Contact :
Frédéric Régent, Maître de conférences à l’école d’Histoire de la Sorbonne, IHRF-IHMC (CNRS, ENS, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne).
Frederic.regent@univ-paris1.fr
Source de l’information :
https://apece1750-1850.blog4ever.com/colloque-international-24-25-janvier-2020
http://www.ihmc.ens.fr/race-sang-dans-sources-depuis-17-siecle.html
Information précieuse diffusée sur le compte Twitter de l’IHMC :
https://twitter.com/IHMCUMR8066/status/1215188976786661377 -
Naissance d’une nouvelle revue Nouvelle-France. Histoire et Patrimoine
Le 9 janvier 2020 à 22h47
Naissance d’une nouvelle revue
Nouvelle-France. Histoire et Patrimoine
Revue publiée par les éditions SOTECA
"La revue semestrielle Nouvelle-France. Histoire et patrimoine a pour ambition de proposer de manière simple et abordable à un public passionné par l’histoire du fait français en Amérique du Nord la synthèse des travaux les plus récents des historiens, historiens de l’art, archivistes, archéologues, généalogistes, etc., tous spécialistes des différents sujets qui y sont abordés. Les auteurs, français et canadiens francophones, exposent clairement quels sont les buts de leurs travaux et disent simplement ce que fut le passé de la Nouvelle-France (des premières explorations à la fin de l’Empire colonial français). Il s’agit ainsi d’une revue de vulgarisation de la recherche scientifique, s’adressant au plus grand nombre, à tous les lecteurs, de la même manière."
On trouvera ci-dessous le sommaire du premier numéro de la revue avec pour dossier principal "1759. La chute de Québec" (octobre 2019) :
Le rédacteur en chef de la revue, Laurent Veyssière nous communique la précieuse information ci-dessous :
"Nous proposons aux sociétés savantes, historiques et généalogiques françaises et canadiennes un abonnement préférentiel. Il est tout à fait logique que les adhérents de la Société française d’histoire des outre-mers bénéficient de cet avantage. En France, le prix du numéro est de 19,80 euros (soit 39,60 euros pour deux numéros annuels), l’abonnement annuel normal est à 32 euros et l’abonnement privilégié à 28 euros. C’est donc ce tarif qui sera proposé aux adhérents de la SFHOM. Nous vous serions reconnaissants de leur faire savoir."
Source de l’information :
https://www.revuenouvellefrance.org/
Nous tenons à remercier chaleureusement Laurent Veyssière pour nous avoir communiqué ces précieuses informations et souhaitons à l’équipe de cette revue une belle aventure éditoriale. -
Vient de paraître The Global Bourgeoisie. The Rise of the Middle Classes in the Age of Empire sous la direction de Christof
Dejung , DavidMotadel et JürgenOsterhammel aux Princeton University PressLe 9 janvier 2020 à 17h21
Vient de paraître The Global Bourgeoisie. The Rise of the Middle Classes in the Age of Empire sous la direction de Christof
Dejung , DavidMotadel et JürgenOsterhammel aux Princeton University Press, 2019, 396 p. ISBN : 9780691177342 (existe aussi en version électronique).
"While the nineteenth century has been described as the golden age of the European bourgeoisie, the emergence of the middle class and bourgeois culture was by no means exclusive to Europe. The Global Bourgeoisie explores the rise of the middle classes around the world during the age of empire. Bringing together eminent scholars, this landmark essay collection compares middle-class formation in various regions, highlighting differences and similarities, and assesses the extent to which bourgeois growth was tied to the increasing exchange of ideas and goods. The contributors indicate that the middle class was from its very beginning, even in Europe, the result of international connections and entanglements.
Essays are grouped into six thematic sections : the political history of middle-class formation, the impact of imperial rule on the colonial middle class, the role of capitalism, the influence of religion, the obstacles to the middle class beyond the Western and colonial world, and, lastly, reflections on the creation of bourgeois cultures and global social history. Placing the establishment of middle-class society into historical context, this book shows how the triumph or destabilization of bourgeois values can shape the liberal world order.
The Global Bourgeoisie irrevocably changes the understanding of how an important social class came to be."
ChristofDejung is professor of modern history at the University of Bern. DavidMotadel is associate professor of international history at the London School of Economics and Political Science. JürgenOsterhammel is professor emeritus of modern and contemporary history at the University of Konstanz.
Information précieuse diffusée sur Twitter par Florian Louis :
https://twitter.com/flr_louis/status/1192570450485878784 -
Journée d’étude ’« Cadrages coloniaux » Usages privés de la photographie dans les empires européens’ (Paris, 13-14 janvier 2020)
Le 9 janvier 2020 à 16h52
Journée d’étude
’« Cadrages coloniaux »
Usages privés de la photographie
dans les empires européens’
Auditorium de la Maison Européenne de la Photographie
5/7 rue de Fourcy, Paris 4e
Lundi 13 et mardi 14 janvier 2020
Entrée libre sur réservation à l’adresse cadragescoloniaux@gmail.com
(Indiquez le ou les jours de présence)
Journées organisées par l’Encyclopédie d’Histoire Numérique de l’Europe (EHNE) et la Maison Européenne de la photographie (MEP).
"Depuis une vingtaine d’années, les sources visuelles sont l’objet d’une attention croissante de l’histoire coloniale dans le sillage des Post-colonial studies. Ces études ont permis la déconstruction des clichés et des stéréotypes raciaux diffusés dans les métropoles européennes par le biais de supports multiples : peintures orientalistes, affiches de propagande coloniale, publicités et cartes postales. Parmi ces différents supports, la photographie a joué un rôle de premier plan en devenant l’un des mediums privilégiés pour documenter l’expansion et le développement de l’impérialisme européenne à partir de la fin du XIXe siècle.
Qu’elles prennent la forme de supports ethnographiques, de cartes postales pittoresques ou de reportages journalistiques, ces photographies sont destinées à un usage public et visent à légitimer l’emprise coloniale aux yeux des opinions publiques européennes.
A l’inverse, l’étude des usages privés (non destinés à la publication) de la photographie, parce qu’ils ne visent pas exclusivement à justifier la colonisation, permet de renouveler les approches de ce médium en terrain colonial.
Dans cette perspective, ces journées d’études seront l’occasion de dépasser l’usage illustratif des photographies privées en considérant ces sources non pas comme des documents d’appoint à l’écriture, mais comme le support principal de l’analyse historique."
Pour mémoire, l’appel à communication
Source de l’information :
http://www.sirice.eu/agenda/cadrages-coloniaux-usages-prives-de-la-photographie-dans-les-empires-europeens
https://www.mep-fr.org/event/journees-detudes/ -
Documentaire "Décolonisation. Le bouleversement mondial" (Arte, 7 janvier 2020)
Le 9 janvier 2020 à 09h04
Documentaire ’Décolonisation
Le bouleversement mondial
Réalisé par Karim Miské & Marc Ball
Écrit avec Pierre Singaravélou et mis en voix par Reda Kateb
Diffusion sur Arte Mardi 7 janvier 2020
Disponible sur Arte.tv jusqu’au 6 mars 2020
"À contre-courant de l’histoire officielle des colonisateurs, cette fresque percutante inverse le regard pour raconter, du point de vue des colonisés, cent cinquante ans de combat contre la domination, et faire résonner au présent un déni qui perdure.
Comment synthétiser, en moins de trois heures, cent cinquante ans d’une histoire planétaire dont les non-dits, comme les dénis, réactivent au présent fractures et polémiques ? Pour retracer ce passé occulté qui continue de concerner intimement chacun d’entre nous, les auteurs ont choisi de tisser chronologiquement grande et petites histoires, continents et événements, avec des partis pris percutants. D’abord, en racontant l’histoire du point de vue des colonisés, ils prennent le contre-pied d’un récit historique qui jusque-là, si critique puisse-t-il être envers les crimes de la colonisation, reflète d’abord le regard de l’Europe colonisatrice. Ensuite, parce qu’embrasser l’essentiel des faits intervenus sur près de deux siècles dans des pays aussi différents, par exemple, que l’Inde et le Congo relève de l’impossible, ils ont préféré braquer le projecteur sur une série de destins et de combats emblématiques, certains célèbres, d’autres méconnus. De Lakshmi Bai, la princesse indienne qui mena la première lutte anticoloniale en 1857-1858, lors de la révolte des cipayes, aux vétérans Mau-Mau qui obligèrent en 2013 la Couronne britannique à reconnaître les atrocités perpétrées contre eux au Kenya soixante ans plus tôt, leur fresque en trois volets s’autorise l’ellipse pour mettre en évidence ces continuités et ces similitudes qui, d’hier à aujourd’hui, recoupent les lignes de faille de la mondialisation. Dit par l’acteur Reda Kateb – dont le grand-oncle Kateb Yacine est d’ailleurs l’une des figures du combat anticolonial ici ramenées au premier plan –, le commentaire coup de poing déroule un récit subjectif et choral. Portée aussi par des archives saisissantes et largement méconnues, des séquences d’animation, des extraits de films, de Bollywood à Nollywood, et une bande-son rock et hip-hop débordante d’énergie, cette histoire très incarnée des décolonisations met en évidence la brûlante actualité de l’héritage commun qu’elle nous a légué.
1. L’apprentissage
De la révolte des cipayes de 1857 à l’étonnante République du Rif, mise sur pied de 1921 à 1926 par Abdelkrim el-Khattabi avant d’être écrasée par la France, ce premier épisode montre que la résistance, autrement dit la décolonisation, a débuté avec la conquête. Il rappelle comment, en 1885, les puissances européennes se partagent l’Afrique à Berlin, comment les Allemands commettent le premier génocide du XXe siècle en Namibie, rivalisant avec les horreurs accomplies sous la houlette du roi belge Léopold II au Congo. Il retrace aussi les parcours de l’anthropologue haïtien Anténor Firmin, de la Kényane Mary Nyanjiru, de la missionnaire anglaise Alice Seeley Harris ou de Lamine Senghor, jeune tirailleur sénégalais devenu militant communiste et anticolonialiste.
2. La libération
Ce deuxième épisode, de 1927 à 1954, est celui de l’affrontement. Que ce soit à travers la plume de l’Algérien Kateb Yacine, qui découvre à 15 ans, en 1945, lors du massacre de Sétif, que la devise républicaine française, tout juste rétablie, ne vaut pas pour tout le monde, ou celle de la poétesse Sarojini Naidu, proche de Gandhi, qui verra en 1947, dans le bain de sang de la partition de l’Inde, se briser son rêve de fraternité, un vent de résistance se lève, qui aboutira dans les années 1960 à l’indépendance de presque toutes les colonies. Mais à quel prix ? Cet épisode suit aussi les combats de l’insaisissable agent du Komintern Nguyên Ai Quoc ("le Patriote"), qui prendra plus tard le nom de Hô Chi Minh, futur vainqueur de Diên Biên Phu, ou celui de Wambui Waiyaki, intrépide jeune recrue des Mau-Mau.
3. Le monde est à nous
Des indépendances à l’ère de la postcolonie, ce troisième épisode, de 1956 à 2013, s’ouvre avec les mots du psychiatre antillais Frantz Fanon (Peau noire, masques blancs, 1952), qui rejoint les maquis du FLN en Algérie. Il se poursuit dans l’Inde d’Indira Gandhi, qui se dote de la bombe atomique, dans le Congo sous influence de Mobutu ou dans le Londres de 1979, secoué par la révolte du quartier d’immigration de Southall, pour s’achever avec l’essor d’un cinéma 100 % nigérian dans les années 1990 et la victoire juridique des derniers Mau-Mau face au gouvernement britannique."
Pierre Singaravélou, Karim Miské & Marc Ball sont (à retrouver) sur Twitter ! -
Colloque "L’esclavage, de la marchandise au sujet de droit" (La Rochelle, 24-25 janvier 2020)
Le 9 janvier 2020 à 08h15
Colloque
L’esclavage, de la marchandise au sujet de droit
Conseil départemental de Charente-Maritime &
Mairie de La Rochelle
Vendredi 24 et samedi 25 janvier 2020
Ce colloque réunit de nombreux spécialistes, historiens, magistrats et juristes qui, après une introduction consacrée à l’histoire de son commerce, abordent divers aspects et les évolutions du statut de l’esclave de l’époque impériale romaine à nos jours.
Inscription obligatoire à l’adresse mail : archives@charente-maritime.fr > avant le 20 janvier 2020.
Attention, si vous souhaitez déjeuner (buffet payant) inscription avant le 13 janvier 2020.
Vendredi 24 janvier 2020, au Département de la Charente-Maritime, La Rochelle, 85, boulevard de la République à partir de 9h30
Samedi 25 janvier 2020, au Musée maritime de La Rochelle, à partir de 9h30.
Durant le colloque, deux expositions seront présentées dans le grand hall du Conseil départemental : Chairs noires, pierres blanches : La Rochelle et Rochefort, ports négriers, réalisée par les Archives départementales de Charente-Maritime, et Aimé Césaire et la mémoire de l’esclavage, par André Bendjebbar :
https://archives.charente-maritime.fr/sites/charente_maritime_archives/files/2018-02/expo_chairs_noires.pdf
Information diffusée par Thierry Roquincourt dans la lettre d’information de l’APECE :
https://apece1750-1850.blog4ever.com/ -
N° 404-405 "Quels citoyens pour l’Empire ?" (décembre 2019)
Le 8 janvier 2020 à 17h01
Sommaire détaillé du n° 404-405 : Quels citoyens pour l’empire ? (décembre 2019)
Un dossier porté par Claire Fredj et Emmanuelle Sibeud.
"Pour quels acteurs et quelles actrices, à quels moments et suivant quelles logiques la citoyenneté a-t-elle été un enjeu dans le cadre de l’empire colonial français ? Marquée par de vives tensions, la première moitié du XXe siècle constitue un moment particulièrement intéressant, bien qu’il ait reçu moins d’attention que les césures de 1848 (abolition de l’esclavage dans les colonies françaises) et 1946 (généralisation de la citoyenneté dans le cadre de l’Union française). Alors que les autorités coloniales s’efforcent de baliser la frontière symbolique entre sujets et citoyens, celle-ci est également investie par des individus et des groupes qui élaborent leurs propres conceptions de la citoyenneté. Elle est en outre transformée par les évolutions qui se cristallisent au moment des deux guerres mondiales, ou autour du droit international. Les articles réunis dans ce dossier proposent d’examiner ces évolutions dans toute leur complexité en insistant systématiquement sur les aspects concrets liés à la citoyenneté."
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Appel à communication pour la Journée d’étude du GROC "Empires, États, migrations (XVIe – XXe siècles)" (Le Havre, 15 mai 2020)"
Le 8 janvier 2020 à 15h33
Appel à communication pour la Journée d’étude
’Empires, États, migrations
(XVIe – XXe siècles)’
Organisée par le GROC
Groupe de recherche sur les ordres coloniaux
Le Havre, 15 mai 2020
Appel à communication valable jusqu’au 14 janvier 2020.
Présentation générale du projet
Lors du colloque international, Historiographies sans frontières. Les migrations internationales saisies par les histoires nationales (XIXe-XXe siècles), organisé à Paris le 4 octobre 2011, Philippe Rygiel, spécialiste de l’histoire des migrations, dressait le bilan de l’historiographie française de l’immigration depuis ses débuts dans les années 1980. Au sujet de la prise en compte de l’Empire par les historien.ne.s français, il déplorait que : « Nous avions un petit peu oublié que la France avait été un empire dans les années
[1980] et [1990]. » Ce constat ne signifiait pas que les travaux français antérieurs aux années 2000 ne voyaient pas les migrant.e.s originaires des territoires sous domination française présent.e.s sur le territoire hexagonal, particulièrement dans la première moitié du XXe siècle. Il signifiait plutôt que l’Empire n’était pas au coeur du questionnement et de la réflexion de ces chercheur.e.s. La situation changea à partir des années 2000. Les migrations coloniales étaient alors étudiées par le prisme du territoire métropolitain : celui-ci faisait office de point d’arrivée tandis que les possessions ultramarines de la France constituaient des terres d’émigration. Peu de travaux prirent le parti inverse d’étudier les colonies comme des territoires d’immigration. En 2013, à l’occasion d’un ouvrage collectif faisant la synthèse de plusieurs décennies de recherche sur les empires coloniaux des XIXe et XXe siècles, Pierre Singaravélou, spécialiste de l’empire colonial français, présenta un bilan des travaux étudiant les migrations au sein de ces empires. La tendance s’inverse alors : les métropoles ne sont, ici, pas incluses comme territoires d’immigration et leurs rôles dans l’organisation des flux ne sont pas abordés. Par conséquent, ces deux approches montrent bien l’insuffisance de discussions entre les deux historiographies. Et pourtant, le croisement entre ces deux historiographies permettrait d’ouvrir de nouvelles pistes afin de les renouveler mutuellement. À travers trois journées d’études entre 2020 et 2021, nous souhaitons explorer l’une de ces pistes au moyen d’une thématique commune à ces deux traditions de recherche, celle de l’État. En effet, les États se sont imposés, dès les premières colonisations, comme des acteurs centraux, bien que non-exclusifs, des migrations impériales, à travers la mise en place de cadres législatifs, incitatifs ou répressifs, notamment.Ces journées ont donc pour ambition de nourrir une réflexion ne se limitant ni à l’État et à l’empire français ni aux flux migratoires reliant les colonies à leur métropole. Il s’agit plutôt de considérer ces circulations de personnes dans toutes leurs configurations : les colonies furent aussi des terres d’immigration, les migrant.e.s n’étaient pas originaires uniquement de la métropole, et la colonisation ne commença pas au XIXe siècle. Cette approche globale est à long terme, puisqu’elle s’étend du XVIe au XXe siècle, doit permettre d’évaluer et de mesurer la pertinence d’une spécificité impériale quant aux migrations et à leurs régulations en faisant appel à des comparaisons inter- et intra-impériales.
Présentation de la première journée d’études : Le Havre, printemps 2020
Cette première journée d’étude est consacrée à l’encadrement par l’État des migrations. Par encadrement, il faut comprendre les pratiques et discours développés en vue de contrôler, surveiller, protéger, compter, suivre, identifier, empêcher, soutenir, réprimer les migrant.e.s. Ainsi, les réflexions pourront s’articuler autour de différentes formes d’intervention étatique sur les phénomènes migratoires dans un temps long.
En effet, de nombreux phénomènes migratoires impériaux ont fait l’objet d’une attention particulière de la part des serviteurs de l’État en métropole et/ou aux colonies. Comment expliquer ces interventions de l’État ? Par quels cheminements certaines de ces migrations sont devenues des problèmes publics, des sujets pour lesquels l’intervention de l’État devint évidente et nécessaire ? Ces questionnements conduisent alors à se pencher à la fois sur les acteur.rice.s qui favorisèrent ces transformations et sur les arguments mobilisés, au sein des bureaucraties et des sociétés, en faveur de tels encadrements, sans écarter les dynamiques inverses, c’est-à-dire les refus de voir les migrations contrôlées.
Comment, ensuite, décrire et analyser les formes d’encadrement étatique élaborées à la suite de la problématisation de ces migrations impériales ? Quelles formes juridiques et administratives prit l’intervention de l’État sur les migrations impériales dans des contextes géographiques et chronologiques précis ? Quelles furent les tensions éventuelles au sein des bureaucraties coloniales et impériales quant à l’élaboration de ces cadres et leur mise en pratique effective ?
Ces différents questionnements nous amènent également à insister sur l’importance d’une perspective diachronique dans l’analyse de ces phénomènes. Comment évoluent les modalités et facteurs d’encadrement sur le temps court, moyen et long ? Les transformations sont-elles davantage dues ? à des bureaucrates réflexifs, à des critiques à l’encontre de leur action ou à des changements d’objectifs ? Inversement, comment expliquer la continuité de certaines formes d’encadrement.
Pour participer
Cette première journée d’études est organisée à l’Université Le Havre-Normandie par des jeunes chercheur·e·s membres du Groupe de recherche sur les ordres coloniaux (GROC) le 15 Mai 2020. Elle est ouverte à tou-te-s, sur inscription. Les propositions de communication doivent être transmises par courriel avant le 15 janvier 2020 à je.groc.eem@gmail.com. Elles se composeront d’un titre (provisoire) et d’un résumé de la communication d’environ 2 500 signes. Les propositions doivent être accompagnées d’une courte biographie.
Les communications sélectionnées (environ 30 000 signes) devront être transmises trois semaines avant la journée.
Les auditeur.e.s peuvent d’ores et déjà s’inscrire en envoyant un courriel à je.groc.eem@gmail.com.
Comité d’organisation
Vincent Bollenot (doctorant, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)
Aliénor Cadiot (doctorante, École des Hautes Études en Sciences Sociales)
David Leconte (doctorant, Université Le Havre-Normandie et École normale supérieure de Lyon)
Sara Legrandjacques (doctorante, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)
Baptiste Mollard (doctorant, Université Versailles-St Quentin en Yvelines)
Hugo Mulonnière (doctorant, Université Paris 10 Nanterre)Source de l’information :
https://groc.hypotheses.org/415
https://calenda.org/707449
Signalée sur Twitter par Sara Legrandjacques :
https://twitter.com/sara_lgj/status/1199244267279007744