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Hors-Série Concours de la S
fhom - Capes et Agrégation d’histoire, 2022-2025Commander (10 €) le hors-série Histoire coloniale et impériale de l’Afrique :
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Vient de paraître The Death of the French Atlantic. Trade, War, and Slavery in the Age of Revolution d’Alan
Forrest aux Oxford University PressLe 8 janvier 2020 à 14h21
Vient de paraître The Death of the French Atlantic. Trade, War, and Slavery in the Age of Revolution d’Alan
Forrest aux Oxford University Press, 2020, 352 p. ISBN : 9780199568956 Prix : 35 £ (existe aussi en version électronique).
"The Death of the French Atlantic examines the sudden and irreversible decline of France’s Atlantic empire in the Age of Revolution, and shows how three major forces undermined the country’s competitive position as an Atlantic commercial power.
The first was war, especially war at sea against France’s most consistent enemy and commercial rival in the eighteenth century, Great Britain. A series of colonial wars, from the Seven Years’ War and the War of American Independence to the Revolutionary and Napoleonic Wars did much to drive France out of the North Atlantic.
The second was anti-slavery and the rise of a new moral conscience which challenged the right of Europeans to own slaves or to sacrifice the freedom of others to pursue national economic advantage.
The third was the French Revolution itself, which not only raised French hopes of achieving the Rights of Man for its own citizens but also sowed the seeds of insurrection in the slave societies of the New World, leading to the loss of Saint-Domingue and the creation of the first black republic in Haiti at the beginning of the nineteenth century. This proved critical to the economy of the French Caribbean, driving both colons and slaves from Saint-Domingue to seek shelter across the Atlantic world, and leaving a bitter legacy in the French Caribbean. It has also created an uneasy memory of the slave trade in French ports like Nantes, La Rochelle, and Bordeaux, and has left an indelible mark on race relations in France today."
AlanForrest is Emeritus Professor of History at the University of York. He has published widely on the history of the French Revolution and Empire, and on the history of war. His publications include Napoleon’s Men : The Soldiers of the Revolution and Empire (2002) ; The Legacy of the French Revolutionary Wars : The Nation-in-Arms in French Republican Memory (2009), Napoleon (2011), and most recently Waterloo (2015), a study of the battle and its place in public memory. He is currently preparing (as general editor) the three-volume Cambridge History of the Napoleonic Wars. -
Paru récemment Decolonizing the map. Cartography from colony to nation sous la direction de James R.
Akerman aux University of Chicago PressLe 8 janvier 2020 à 14h02
Paru récemment Decolonizing the map. Cartography from colony to nation sous la direction de James R.
Akerman aux University of Chicago Press, coll. "The Kenneth Nebenzahl Jr. Lectures in the History of Cartography", 2017, 392 p. ISBN : 9780226422787 Prix : 65 $ (existe aussi en version électronique).
"Almost universally, newly independent states seek to affirm their independence and identity by making the production of new maps and atlases a top priority. For formerly colonized peoples, however, this process neither begins nor ends with independence, and it is rarely straightforward. Mapping their own land is fraught with a fresh set of issues : how to define and administer their territories, develop their national identity, establish their role in the community of nations, and more. The contributors to Decolonizing the Map explore this complicated relationship between mapping and decolonization while engaging with recent theoretical debates about the nature of decolonization itself.
These essays, originally delivered as the 2010 Kenneth Nebenzahl, Jr., Lectures in the History of Cartography at the Newberry Library, encompass more than two centuries and three continents—Latin America, Africa, and Asia. Ranging from the late eighteenth century through the mid-twentieth, contributors study topics from mapping and national identity in late colonial Mexico to the enduring complications created by the partition of British India and the racialized organization of space in apartheid and post-apartheid South Africa. A vital contribution to studies of both colonization and cartography, Decolonizing the Map is the first book to systematically and comprehensively examine the engagement of mapping in the long—and clearly unfinished—parallel processes of decolonization and nation building in the modern world."
James R.Akerman is director of the Newberry Library’s Hermon Dunlap Smith Center for the History of Cartography and editor of Cartographies of Travel and Navigation and coeditor of Maps : Finding Our Place in the World, both published by the University of Chicago Press. -
Colloque international "Impérialisme, mercantilisme, libéralisme. Les expériences espagnole et française de l’accès aux marchés extra-européens (1770-1860)" (Madrid, Casa de Velázquez - 9-10 janvier 2020)
Le 5 janvier 2020 à 21h24
Colloque international ’Impérialisme, mercantilisme, libéralisme
Les expériences espagnole et française de l’accès
aux marchés extra-européens (1770-1860)
Proyecto IMERLIB
Casa de Velázquez
C/ Paul Guinard, 3
28040 Madrid
Jeudi 9 et vendredi 10 janvier 2020
"Le projet IMERLIB et le présent colloque proposent de revisiter les débats classiques relatifs à l’expansionnisme commercial et européen du XIXe siècle, d’une part, en mobilisant la réflexion critique, sans cesse renouvelée, autour des concepts d’ « empire informel » et d’ « impérialisme du libre-échange », définis dans les années 1950 dans un célèbre article de Gallagher et Robinson ; et d’autre part, en se centrant sur les expériences française et espagnole, considérées ici aussi bien comme des entités politiques ayant pleinement participé à l’expansion européenne que comme les métropoles de domaines coloniaux qui s’ouvrent progressivement aux intérêts commerciaux des autres nations européennes.
Ce faisant, nous souhaitons renouveler l’étude des liens entre domination politique et expansion commerciale et contribuer à l’élaboration d’une compréhension globale de ce que supposait l’accès aux marchés extra-européens pour les acteurs du commerce européen, à partir de l’étude des cadres réglementaires, institutionnels et pratiques qui déterminaient cet accès."
Colloque dirigé par Xavier HUETZ DE LEMPS (Université Côte d’Azur), Martín RODRIGO Y ALHARILLA (Universitat Pompeu Fabra, Barcelona)
Colloque organisé par : École des hautes études hispaniques et ibériques (Casa de Velázquez, Madrid), Universitat Pompeu Fabra (Barcelona)-Institut Universitari d’Història Jaume Vicens i Vives, Centre de la Mediterranée Moderne et Contemporaine (EA 1193, Université Côte d’Azur), avec la collaboration de l’Institut des Amériques.
Source de l’information :
https://www.casadevelazquez.org/fr/recherche-scientifique/news/imperialisme-mercantilisme-liberalisme/
Nous tenons à remercier très chaleureusement Xavier Huetz de Lemps pour nous avoir communiqué cette information tant précieuse. -
Vient de paraître Tahiti, tu connais ? de Jean-Marc
Regnault aux éditions API TahitiLe 31 décembre 2019 à 14h30
Vient de paraître Tahiti, tu connais ? de Jean-Marc
Regnault aux éditions API Tahiti (et sur Facebook), coll. "Tu connais ?" (n° 1), 2019, 193 p. ISBN : 978-2-491152-20-8. Disponible en version papier (par exemple sur amazon). Existe aussi en version électronique.
"« Si tu crois connaître la Polynésie française, c’est qu’on te l’a mal expliquée ! »
Cette boutade exprime le fait que les particularités polynésiennes sont souvent mal comprises.
Par exemple, le tutoiement est de rigueur à Tahiti. Sais-tu, ami lecteur, ce que signifie une autonomie au sein de la République ?
La Polynésie française est-elle française puisqu’elle a un président, un gouvernement, des « lois du pays » et « une spécialité législative » qui lui permet d’échapper à de nombreuses lois françaises ?
Sais-tu que la loi de 1905 sur la séparation des Églises et de l’État ne s’y applique pas ? Sais-tu que la fiscalité polynésienne se décide à l’Assemblée de la Polynésie française, tout comme les dispositions sociales et économiques ? Sais-tu comment sont partagées les compétences du pays et de l’État et réglés les contentieux entre eux ?
Que deviendra la Polynésie dans le siècle à venir avec les menaces climatiques ?
La société polynésienne est-elle une composante de la société française ou a-t-elle une forte originalité ?Le premier tome de cette collection « Tu connais ? » servira de guide, certes aux touristes curieux de comprendre le pays qu’ils visitent, mais surtout aux étudiants, aux décideurs… aux Polynésiens eux-mêmes qui veulent en savoir plus."
Jean-MarcRegnault , agrégé et docteur en histoire, vit en Polynésie depuis 1984. Il prétend qu’il a donc l’âge de l’autonomie...
Chercheur associé au laboratoire Gouvernance et développement insulaire, ou GDI, de l’Université de la Polynésie française, il a publié une centaine d’article et une vingtaine d’ouvrages consacrés à l’Océanie.
Nous tenons à remercier amicalement et très chaleureusement Julie d’Andurain et Jean-Marc Regnault pour nous avoir signalé cette précieuse publication ! -
Vient de paraître Eloquence Embodied. Nonverbal Communication among French and Indigenous Peoples in the Americas de Céline
Carayon aux University of North Carolina Press et par le Omohundro Institute of Early American History and CultureLe 31 décembre 2019 à 09h07
Vient de paraître Eloquence Embodied. Nonverbal Communication among French and Indigenous Peoples in the Americas de Céline
Carayon aux University of North Carolina Press et par le Omohundro Institute of Early American History and Culture, 2019, 472 p. ISBN : 978-1-4696-5262-7 Prix : 49,95 $ (existe aussi en version électronique).
"Taking a fresh look at the first two centuries of French colonialism in the Americas, this book answers the long-standing question of how and how well Indigenous Americans and the Europeans who arrived on their shores communicated with each other. French explorers and colonists in the sixteenth century noticed that Indigenous peoples from Brazil to Canada used signs to communicate. The French, in response, quickly embraced the nonverbal as a means to overcome cultural and language barriers. Céline Carayon’s close examination of their accounts enables her to recover these sophisticated Native practices of embodied expressions.
In a colonial world where communication and trust were essential but complicated by a multitude of languages, intimate and sensory expressions ensured that French colonists and Indigenous peoples understood each other well. Understanding, in turn, bred both genuine personal bonds and violent antagonisms. As Carayon demonstrates, nonverbal communication shaped Indigenous responses and resistance to colonial pressures across the Americas just as it fueled the imperial French imagination. Challenging the notion of colonial America as a site of misunderstandings and insurmountable cultural clashes, Carayon shows that Natives and newcomers used nonverbal means to build relationships before the rise of linguistic fluency—and, crucially, well afterward."
CelineCarayon is associate professor of history at Salisbury University. -
Vient de paraître Voices of the Enslaved. Love, Labor, and Longing in French Louisiana de Sophie
White aux University of North Carolina Press et par le Omohundro Institute of Early American History and CultureLe 31 décembre 2019 à 08h50
Vient de paraître Voices of the Enslaved. Love, Labor, and Longing in French Louisiana de Sophie
White aux University of North Carolina Press et par le Omohundro Institute of Early American History and Culture, 2019, 352 p. ISBN : 978-1-4696-5404-1 Prix : 32,50 $ (existe aussi en version électronique).
"In eighteenth-century New Orleans, the legal testimony of some 150 enslaved women and men—like the testimony of free colonists—was meticulously recorded and preserved. Questioned in criminal trials as defendants, victims, and witnesses about attacks, murders, robberies, and escapes, they answered with stories about themselves, stories that rebutted the premise on which slavery was founded.
Focusing on four especially dramatic court cases, Voices of the Enslaved draws us into Louisiana’s courtrooms, prisons, courtyards, plantations, bayous, and convents to understand how the enslaved viewed and experienced their worlds. As they testified, these individuals charted their movement between West African, indigenous, and colonial cultures ; they pronounced their moral and religious values ; and they registered their responses to labor, to violence, and, above all, to the intimate romantic and familial bonds they sought to create and protect. Their words—punctuated by the cadences of Creole and rich with metaphor—produced riveting autobiographical narratives as they veered from the questions posed by interrogators.
Carefully assessing what we can discover, what we might guess, and what has been lost forever, Sophie White offers both a richly textured account of slavery in French Louisiana and a powerful meditation on the limits and possibilities of the archive."
SophieWhite is associate professor of American studies at the University of Notre Dame and author of Wild Frenchmen and Frenchified Indians : Material Culture and Race in Colonial Louisiana. -
Communiqué de presse - Prix du livre d’histoire des Outre-mer
Le 23 décembre 2019 à 12h24
Communiqué de presse
Deuxième Prix du livre d’histoire des Outre-mer
En 2017, Bernard Gainot avait reçu le premier prix du livre d’histoire des Outre-mer pour son ouvrage L’Empire colonial français de Richelieu à Napoléon (Armand Colin).
Les cinq livres sélectionnés sont les suivants :
– FrédéricAngleviel , La France aux Antipodes - Histoire de la Nouvelle-Calédonie, Vendémiaire, coll. "Chroniques", 2018.
– JacquesBinoche , La France d’Outre-mer et sa représentation parlementaire de 1789 à nos jours, L’Harmattan, 2019
– Abel AlexisLouis , Le livre et ses lecteurs en Martinique de la fin du Directoire à la Monarchie de Juillet (1799-1848). Essai d’histoire sociale et matérielle, L’Harmattan, coll. "Chemins de la Mémoire" (Série ’Histoire des Antilles’), 2018.
– IsabelleMerle et AdrainMuckle , L’indigénat. Genèses dans l’Empire français, pratiques en Nouvelle-Calédonie, CNRS Éditions, 2019.
– Michèle-BajStrobel , Les gens de l’Or. Mémoire des orpailleurs du Maroni, Plon, coll. "Terre humaine", 2019.
Les autres livres qui avaient concouru et qui n’ont pas été sélectionnés sont :
– RenéBélénus , L’Église de Guadeloupe sous l’Ancien Régime colonial, Société d’histoire de la Guadeloupe, 2018.
– GérardButtoud , Mahé de la Bourdonnais, 1699-1753. Biographie politique d’un héros des Indes, L’Harmattan, 2018.
– DominiqueCharvin , Histoire insolite des Îles désertes françaises, éditions Jourdan, 2017.
– ÉricFougère , Les Îles malades. Léproseries et lazarets de Nouvelle-Calédonie, Guyane et Guadeloupe, Classiques Garnier, coll. "Géographies du monde", 2018.
– GillesGérard , Les nègres du Pacifique Sud. Histoire des Polynésiens engagés-esclaves à la Réunion, L’Harmattan, 2019.
– OlivierGrenouilleau , Fortunes de mer, sirènes coloniales (XVIIe-XXe siècles), éditions du CNRS, 2019.
RogerJaffray , Les armements de transport maritime de la Martinique depuis 1930, éditions SCITEP, 2017.
– GuillaumeLachenal , Le médecin qui voulut être roi. Sur les traces d’une utopie coloniale, Seuil, coll. "L’Univers historique", 2017.
– MélanieMezzapesa , Juifs à La Réunion. Vivre sa judéité dans un espace créole de l’océan Indien, L’Harmattan, 2018.
Un merci amical et chaleureux à Marion Godfroy-Tayart de Borms, co-présidente du jury avec Frédéric Régent, pour nous avoir communiqué ce précieux communiqué. -
Vient de paraître Les gens de l’or. Mémoires des orpailleurs créoles du Maroni (Guyane) de Michèle-Baj
Strobel chez Plon en collection "Terre humaine"Le 23 décembre 2019 à 09h37
Vient de paraître Les gens de l’or. Mémoires des orpailleurs créoles du Maroni (Guyane) de Michèle-Baj
Strobel chez Plon, collection "Terre humaine", 2019, 528 p. ISBN : 9782259278096 Prix : 27 € (existe aussi en version électronique).
Prix du livre d’histoire des Outre-mer 2020
Un regard poétique, rigoureux et inédit sur la "créolité" et l’ensemble du monde antillais au travers de l’étude des orpailleurs d’or de Guyane. Un témoignage sur un mode de vie disparu, conté avec amour et finesse.
"Cet ouvrage c’est tout d’abord de l’ethnographie de grand cru. Mais en même temps, l’étude de Michèle-Baj Strobel – rigoureuse, personnelle et poétique – jette un regard inédit et convaincant sur la « créolité » et l’ensemble du monde antillais. Par le détour de la forêt guyanaise, elle nous met en situation d’aborder l’essentiel de ces sociétés insulaires, à la fois soumises et résistantes, repliées sur elles-mêmes et ouvertes – à leur façon – au « Tout-Monde ».
C’est le témoignage d’un mode de vie disparu, relaté avec amour et finesse. On y découvre tout une société nouvelle, minuscule, étrange et en fin de compte pleine de charmes. A travers contes, chansons, musiques, et minutieuses restitutions des travaux et des jours, on comprend pourquoi ces hommes se sont mis en quête de l’or et on saisit aussi les merveilleuses implications métaphysiques de cette ultime quête.
En centrant son propos sur les orpailleurs, l’auteur tisse une trame qui s’étend à l’ensemble de la Caraïbe. Au fil des cent ans d’histoire qu’elle nous raconte, nous pouvons voir les processus de créolisation qui se sont reproduits depuis les premières ébauches de communauté sur la plantation insulaire jusqu’aux réinventions de l’identité par les migrants caribéens que l’on retrouve aujourd’hui à Toronto, Miami ou Paris. C’est un témoignage sur le processus continu de la créolisation, sur la migration et la reconstitution."
Richard Price
Michèle-BajStrobel est ethnologue et enseignante en histoire des Arts. Elle a vécu et travaillé au Sénégal, en Guyane, Martinique et au Laos. Elle est l’auteur de nombreux ouvrages sur l’ethnologie et les voyages. -
Appel à communication du GROC "« Chantier d’archives, archives en chantier » : Surveiller les populations colonisées en métropole" (Archives nationales, 28 mai 2020)
Le 20 décembre 2019 à 23h48
Appel à communication pour la journée d’étude du GROC
Groupe de recherche sur les ordres coloniaux
’« Chantier d’archives, archives en chantier »
Surveiller les populations colonisées en métropole’
Archives nationales
Pierrefitte-sur-Seine
28 mai 2020
Appel à communication jusqu’au 15 mars 2020
Dans le prolongement des dialogues noués entre archivistes et historien-ne-s autour de la notion d’ « archives coloniales » lors de la double journée d’étude tenue aux Archives nationales d’outre-mer (Aix-en-Provence) les 27 et 28 juin 2019 , le GROC organise, le 28 mai 2020, une journée de « chantier » consacrée aux archives de la surveillance des populations colonisées en métropole.
ARGUMENTAIRE :
Police, ordre et surveillance dans une métropole impériale
L’histoire de la colonisation connaît, depuis maintenant plusieurs années, un renouvellement scientifique conséquent (2). Sources, terrains et problématiques ont été élargi-e-s, permettant entre autres d’investir à nouveaux frais la notion de situation coloniale chère à Georges Balandier (3). À cette fin, les perspectives d’histoire sociale ont été particulièrement sollicitées. Si les recherches récentes ont privilégié le terrain colonial, l’angle métropolitain connaît lui aussi, à la suite d’une tendance perceptible outre-manche, un retour en grâce, enrichi notamment des apports d’autres champs d’étude (4). L’histoire des polices, en outre, se déploie depuis les années 1990 dans le sens d’une analyse de la fabrique des institutions, des modes de gouvernance qu’elles produisent et des pratiques policières (5). Le croisement entre cette historiographie et celle du fait impérial a pris pour cadre non seulement le terrain colonial (6), mais également l’espace métropolitain (7), et le second empire colonial français comme les périodes qui lui sont antérieures8. Face à la très importante masse de documents produite par les institutions chargées de la surveillance des colonisé-e-s en métropole, de nouvelles pistes restent à investir.
Pour cette journée, nous considérerons cette documentation dans sa dimension matérielle autant que comme support d’une manière de rendre compte du réel – qui, parfois spécifiquement politique et sociale, genrée, raciale, résulte souvent de l’articulation entre ces aspects9. Dans le cas présent, il s’agira d’envisager l’archive comme point de départ pour appréhender la surveillance des ressortissant-e-s de l’empire présent-e-s en métropole, en la considérant non pas uniquement comme une trace, mais également comme un instrument véritable du contrôle. Ainsi, cette journée invite notamment à travailler les processus de production au travers desquels se modèlent et évoluent les catégories socio-administratives qui façonnent les secteurs de populations à surveiller.
Axes d’étude
Les intervenant-e-s seront invité-e-s à proposer des réflexions sur le rapport entre archives de surveillance et populations colonisées à partir des deux axes suivants qui, loin d’être exclusifs, peuvent être envisagés conjointement :
– La production documentaire suscitée par la surveillance des populations colonisées en métropole. Il conviendra d’interroger la forme de la surveillance exercée et les archives au sein desquelles il est possible de la saisir. Quelles sont les spécificités des documents de surveillance des colonisé-e-s produits en métropole ? Que disent les procédés de production documentaire de l’instance qui en est à l’origine ? Ces archives témoignent-elles d’une dimension impériale des missions policières en métropole, voire de la fabrique d’une institution policière impériale ? Ces interrogations invitent à travailler la constitution, la matérialité, la circulation, la diffusion ou au contraire la restriction des archives de surveillance consacrées aux colonisé-e-s, dans une perspective synchronique et diachronique.
– Le contenu textuel de la production documentaire issue de la surveillance. La sémantique et les faits de langage employés par ceux qui surveillent sont au cœur de ce deuxième axe. Que dit-on des colonisé-e-s surveillé-e-s ? Comment le dit-on ? Quelles en sont les conséquences ? Les termes employés, leur formation, leur déploiement ou non en catégories, leurs évolutions au fil du temps seront étudiés. L’analyse du discours en tant que support ou instrument d’usages et de pratiques — qu’il s’agira de mettre en lumière — sera, en particulier, d’un riche intérêt. L’objectif recherché est donc celui d’une approche large de la sémantique policière au prisme du fait colonial.
– Ces axes sont à considérer dans une chronologie large et sans restriction de l’histoire de la surveillance et de l’histoire des populations colonisées en métropole.
(1) « (Dé)construire les “archives coloniales” : enjeux, pratiques et débats contemporains » (Compte rendu disponible sur groc.hypotheses.org)
(2) SINGARAVELOU Pierre, « Situations coloniales et formations impériales : approches historiographiques », in SINGARAVELOU Pierre (dir.), Les empires coloniaux. XIXe-XXe siècle, Paris, Seuil, 2013, p. 9-35.
(3) BALANDIER Georges, « La situation coloniale : approche théorique », Cahiers internationaux de sociologie, Vol. 11, 1951, p. 44-79.
(4) BOITTIN Jennifer, Colonial Metropolis : the Urban Grounds of Anti-Imperialism and Feminism in Interwar Paris, Lindon & London, University of Nebraska Press, 2010, 320 p. ; GOEBEL Michael, Paris, capitale du tiers monde. Comment est née la révolution anticoloniale (1919-1939), Paris, La Découverte, 2017, 447 p.
(5) BERLIÈRE Jean-Marc, DENYS Catherine, KALIFA Dominique, MILLIOT Vincent (dir.), Métiers de Police. Être policier en Europe, XVIIIe-XXe siècle, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2008, 560 p. ; MILLIOT Vincent, BLANCHARD Emmanuel, DENIS Vincent, HOUTE Arnaud, Histoire des polices en France, des guerres de religion à nos jours, Paris, Belin, à paraitre.
(6) THOMAS Martin, Violence and Colonial Order. Police, Workers and Protest in the European Colonial Empires, 1918-1940, Cambridge, Cambridge University Press, 2012, 540 p. ; BAT Jean-Pierre, COURTIN Nicolas (dir.), Maintenir l’ordre colonial. Afrique et Madagascar, XIXe-XXe siècles, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2012, 205 p.
(7) ROSENBERG Clifford, Policing Paris : the Origins of Modern Immigreation Control Between the Wars, Ithaca, Cornell University Press, 2006, 241 p. ; BLANCHARD Emmanuel, La police parisienne et les Algériens, 1944-1962, Paris, Nouveau Monde Éditions, 2011, 448 p.
(8) PEABODY Sue et BOULLE Pierre, Les Droits des Noirs en France au temps de l’esclavage, Paris, L’Harmattan, 2014, 291 p.
(9) DUCOULOMBIER Romain, « La surveillance politique : comment lire les archives de police sur le Parti communiste français ? », ANR PAPRIK@2F, 16 octobre 2014 [en ligne] ; CHEVALIER Louis, Classes laborieuses et classes dangereuses à Paris pendant la première moitié du XIXe siècle, Paris, Plon, 1958, 562 p. ; LAGORGETTE Dominique, « La violence des femmes saisie par les mots », in CARDI Coline et PRUVOST Geneviève (dir.), Penser la violence des femmes, Paris, La découverte, 2017, p. 472-487 ; BESSONE Magali et SABBAGH Daniel « Introduction. Les discriminations raciales : un objet philosophique », in BESSONE Magali et SABBAGH Daniel (dir.), Race, racisme, discriminations. Anthologie de textes fondamentaux, Paris, Hermann Éditeurs, 2015, p. 5-44 ; STOLER Ann Laura, Along the Archival Grain. Epistemic Anxieties and Colonial Common Sense, Princeton & Oxford, Princeton University Press 2009, 314 p.
PARTICIPATION À LA JOURNÉE D’ÉTUDES
Format
En organisant ce premier « chantier d’archives, archives en chantier » en collaboration avec les Archives nationales de Pierrefitte-sur-Seine et son département de la Justice et de l’Intérieur, nous souhaitons proposer aux participant-e-s une journée ouverte et au format souple, remettant le travail d’archives au cœur d’une réflexion collective entre archivistes, historien-ne-s et toute personne intéressée par ces questions, à des fins scientifiques, mais aussi méthodologiques, pédagogiques et civiques.
Le format des communications, pensé selon ces objectifs, se veut expérimental par rapport aux habitudes académiques. Les intervenant-e-s sont ainsi invité-e-s à sélectionner un document d’archive conservé aux Archives nationales et à en proposer une étude. À partir du document et des axes de réflexions indiqués ci-dessus, des champs variés pourront être investis : format, producteurs, histoire, contenus, implications, circulation, mise en perspective, etc. Les communications poseront des jalons de compréhension et de réflexion durant 15 minutes, dans le but d’un large échange avec le public. Celui-ci aura eu, au préalable, la possibilité de se familiariser avec le document étudié pour pouvoir enrichir et discuter les pistes suggérées par les intervenant-e-s.
Pour participer
Cette journée d’études est organisée aux Archives nationales (site de Pierrefitte-sur-Seine) le 28 mai 2020. Elle est ouverte à toutes et tous, sur inscription. Les propositions de communication doivent être transmises au GROC au plus tard le 15 mars 2020 à l’adresse journeegrocan2020@gmail.com.
Les propositions de communication se composeront :
– d’un titre (provisoire)
– d’une présentation du document envisagé à l’étude
– d’un résumé de la communication d’environ 2500 signes
Elles devront être accompagnées d’une courte biographie.
Pour assister à la journée, il est d’ores et déjà possible de s’inscrire par courriel à :
journeegrocan2020@gmail.com
Qui sommes-nous ?
Le Groupe de recherche sur les ordres coloniaux a été créé en septembre 2017 par des jeunes chercheurs et chercheuses en sciences humaines et sociales travaillant sur les colonisations et les empires, notamment sous l’angle politique et social. Toutes et tous sont animé-e-s d’une même envie de partager leurs recherches en cours, leurs expériences de terrain, d’échanger et de coopérer, en transcendant les appartenances académiques et scientifiques. Le groupe rassemble actuellement 73 inscrit-e-s. Des rencontres mensuelles regroupent entre 5 et 20 personnes. En parallèle, le GROC organise des événements ponctuels plus larges et anime un carnet Hypothèses (http://groc.hypotheses.org) ainsi qu’un fil Twitter (@groc_n_roll)
Comité d’organisation
Élise Abassade (IDHES, Paris 8 – LAH, La Manouba, Tunis)
Quentin Gasteuil (ISP, ENS Paris-Saclay – Centre d’histoire du XIXe siècle, Sorbonne Université)
Martino Sacchi (ESNA, MA Paris Nanterre)
Margo Stemmelin (IDHES, Paris 8)
Source de l’information :
https://groc.hypotheses.org/460
Nous tenons à remercier chaleureusement Quentin Gasteuil pour la primeur de cette tant précieuse information ! -
Vient de paraître Cinquante ans de vie missionnaire au Mali. Seigneur ! Seigneur ! Tu nous combles de joie de Vincent
Doutreuwe avec BernardSalvaing aux éditions EdilivreLe 20 décembre 2019 à 13h28
Vient de paraître Cinquante ans de vie missionnaire au Mali. Seigneur ! Seigneur ! Tu nous combles de joie de Vincent
Doutreuwe avec BernardSalvaing aux éditions Edilivre, 2019, 228 p. ISBN : 9-782414-338917 Prix : 22 € (existe aussi en version électronique, au prix de 4,99 €).
"Le père Vincent Doutreuwe évoque d’abord ses souvenirs d’enfance, ses vacances en Sologne et la période de la guerre, avec les bombardements d’Orléans. Puis vient le temps où sa vocation mûrit peu à peu. Sa vie de missionnaire, passée essentiellement en brousse, dans le diocèse de Kayes, au Mali, est présentée dans un récit construit par l’entrecroisement d’extraits de sa correspondance et de ses souvenirs d’aujourd’hui. Nous assistons à ses tournées, à sa prédication, à son travail au dispensaire. Il évoque la vie des chrétiens en milieu rural, leurs contacts avec l’islam dominant, les effets de la scolarisation et des changements politiques. Il termine par un bilan de cinquante ans de vie missionnaire, durant une période où le Mali et l’Église ont connu de profondes mutations."
VincentDoutreuwe , missionnaire d’Afrique Père Blanc, est né en 1927. Il a été ordonné prêtre en 1955. Il a vécu au Mali de 1955 à 2004, dans les postes suivants : Kakoulou, Guénégoré, Kassama, Sagabari, Kita, Faladié. Il est retiré à Billère depuis 2007.
BernardSalvaing , professeur émérite d’histoire à l’université de Nantes, est son neveu par alliance, et a recueilli ses souvenirs. Il est spécialisé dans l’histoire de la culture islamique au Mali et en Guinée (manuscrits arabes et peuls, récits de vie).
Un merci très chaleureux à Bernard Salvaing pour nous avoir informé de cette précieuse publication. Félicitations à Vincent Doutreuwe et à Bernard Salvaing pour ce précieux recueil de récit de vie.